Placée sous la présidence du ministre de l’Industrie et de la promotion des investissements, Moustapha Ben Barka, cette assemblée générale a été l’occasion pour l’OPI dirigée par Cyril Achcar de dresser un bilan peu flatteur de la contribution du secteur au PIB (4%). Sachant que le développement est impossible sans l’industrie, l’OPI entend porter ce taux à 10% avec l’appui du gouvernement appelé à mettre en place une politique volontariste de développement de l’industrie.
Autre le ministre Moustapha Ben Barka, cette assemblée générale a été marquée par la présence du président d’honneur de l’OPI, Moussa Balla Coulibaly et du 1er vice-président du CNPM, Mamadou Sinsin Coulibaly et président du du collège transitoire de la CCIM, Mamadou Tièny Konaté.
Groupement professionnel des “ industriels de la manufacture “, l’OPI a été crée le 5 juillet 1975 et regroupe aujourd’hui 80 unités installées dans le secteur dit ” formel “. Elle participe avec les entreprises minières et celles du bâtiment & TP au secteur secondaire qui pèse 20 % dans le PIB du pays. Mais pris séparément, la manufacture fait 4% du PIB (source Instat 2011).
Aux dires de Cyril Achcar, ” cette situation alarmante a conduit le nouveau bureau de l’OPI, à l’élaboration d’un programme de mandature sur trois ans devenu le Livre blanc de l’industrie au mois de juin 2013 à la faveur des élections présidentielles “.
Le document décrit le constat de l’industrie nationale et les difficultés qu’elle traverse : une balance commerciale déficitaire de 380 milliards de FCFA, un nombre d’unités industriels anormalement bas comparé aux pays voisins de l’UEMOA, une absence de filières de transformation locale, des privatisations d’unités industrielles échouées… et les solutions pour sa relance en 21 mesures classées pour moitié comme des mesures conjoncturelles (immédiatement applicable) et pour moitié des mesures structurelles (à mettre en œuvre sous 1 à 3 ans).
A terme ce programme ambitionne de rehausser le taux actuel de la manufacture de 4% à 10% et la création de 50 000 emplois directs afin d’aligner le pays sur la moyenne de l’UEMOA et de la CEDEAO de l’ordre de 11 %.
Le président de l’OPI de souligner que l’atteinte d’un tel objectif interpelle à la fois les plus hautes autorités du pays et les acteurs du secteur car l’industrialisation exige un volontarisme régalien.
Il a annoncé que pour la vingtaine de mesures proposées dans le Livre blanc de l’industrie, la CCIM a accordé un appui au titre de l’année 2013 pour la réalisation de cinq études stratégiques portant la mise en place d’une TVA industrielle pour les produits manufacturés et la suppression de la TAF (taxe sur les activités financières) ; la relecture du décret sur les saisies, les produits des amendes et confiscations de la fraude ; la problématique de l’origine des produits industriels dans l’espace UEMOA, la limitation de la concurrence déloyale des produits industriels portuaires qui nous envahissent ; la problématique des échanges commerciaux au sein de l’UEMOA, afin que notre place de pays enclavé de l’hinterland ne nous interdit pas de devenir une puissance industrielle et une autorité de conciliation fiscale pour permettre au secteur formel de vivre et de réussir
Pour l’année 2014, ce partenariat se poursuivra avec la CCIM pour appuyer d’autres études du livre blanc.
Le CNPM n’est pas en reste, il a apporté en 2013 une contribution en équipement pour outiller le secrétariat général de l’Organisation.
“ Notre pays qui retrouve la voie de la normalité, après les événements du 22 mars 2012 doit comprendre que le développement auquel nous aspirons tous, réside dans la transformation de nos matières premières locales. Le bureau salue les multiples efforts consentis par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers du Mali faveur de l’industrialisation ” a indiqué M. Achcar.
” Il est inadmissible que la manufacture ne représente que 4% du PIB. Ce ne sont les acteurs qui manquent au secteur privé, mais un manque de politique stratégique adéquate” a renchéri le vice-président du CNPM, Mamadou Sinsin Coulibaly qui fonde beaucoup d’espoir sur le ministre Ben Barka car étant lui-même un venu du secteur privé donc sensé connaitre tous les problèmes qui entravent l’industrialisation.
Le ministre de l’Industrie et de la promotion des investissements, Moustapha Ben Barka a souligné avec force qu’il est temps que l’industrie joue le rôle de moteur de la croissance économique de notre pays. Pour cela, le programme d’action du gouvernement prévoit plusieurs mesures et son département est engagé dans des réflexions avec les acteurs pour aller dans ce sens. Cependant, il a rappelé que l’accent sera mis sur l’approche filière et la création des pôles économiques.
Youssouf CAMARA