S’il y a un sujet qui fait, actuellement, couler beaucoup de salives c’est bien l’affaire de détournement du fonds mondial. Malgré l’arrestation de certains présumés auteurs et la démission du ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré, les compteurs affichent le rouge.
Les agents d’ONG travaillant dans les domaines du sida viennent de subir une des conséquences de la désormais affaire dite : fonds mondial. Or, ils n’en sont pour rien ! En effet, depuis 10 décembre 2010, le gouvernement a ordonné l’arrêt de tous les programmes concernant le volet sida, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Cette décision est lourde de conséquences pour les agents de certaines ONG et leur famille.
Pour qui connaît le volume et l’utilisation des fonds alloués à la lutte contre le sida, la mesure ne pouvait que créer des mécontents. Un chef de projet sida a exprimé son amertume. «C’est injuste de nous imposer une telle décision de suspendre les programmes sans nous avertir. Nous évoluons dans ce volet depuis plus de 6 ans qui nous permettait de subvenir aux besoins de nos familles. Aujourd’hui, on est privé de beaucoup de choses», a-t-il déploré.
Cet autre agent d’ONG dénonce le laxisme du gouvernement. «Comment peut-on expliquer le détournement d’un fonds aussi important par des agents véreux de l’Etat?», s’est-il interrogé. A l’entendre, il y a complicité entre les plus hautes autorités et ceux qui l’ont détourné. «C’est un complot ourdi qui ne dit pas son nom. Les agents de projet en constituent les boucs émissaires», a-t-il ajouté.
Beaucoup de personnes souhaitent que la lumière soit faite sur cette affaire, qui risque de mettre notre pays sur une liste rouge des bailleurs de fonds. La justice doit auditionner tous ceux qui sont soupçonnés être impliqués à quel que niveau que ce soit. Le temps de l’impunité semble révolu.
Hassane Kanambaye