Tout a été mis en œuvre, par la direction générale d’IFA-Baco, pour ne pas arriver à cette extrémité : octroi d’une zone de recasement aux déguerpis à Banankoroni, paiement gratuit de leurs loyers pendant une période allant de six mois à trois ans etc….. Au total, la direction générale d’IFA-BACO aura dépensé 57 millions CFA pour permettre, à la trentaine de familles de quitter les lieux. Peine perdue. Regroupées dans une association, dénommée « association des habitants de la mangueraie de Sébéninkoro », la trentaine de familles campent sur leur position. Avant de saisir le tribunal de première instance de la commune IV. Mais aussi, la section administrative de la Cour suprême. Tour à tour, ces différentes juridictions reconnaissent le titre de propriété d’IFA-BACO sur cette parcelle. Avant d’ordonner la démolition de leurs habitations.
Un titre foncier, légalement, acquis par IFA-BACO
Rappelons que cette parcelle fait partie intégrante d’une parcelle de 27 ha acquise par IFA-BACO à la mangueraie de Sébéninkoro. Son titre foncier, qui date de 1918, porte le numéro 241. Ce titre foncier avait été affecté à IFA-BACO, en compensation des travaux qu’elle a effectués à Sébéninkoro, au profit de la mairie. Il s’agit, entre autres, de la construction d’une voie d’accès de 2,8 km ; mais aussi, d’un pont. Afin de permettre aux habitants de Sébéninkoro et de Kalabanbougou de rentrer chez eux. Surtout, en période d’hivernage où, ces deux quartiers sont inaccessibles. Le coût total des travaux est estimé à 300 millions CFA.
De son côté, l’Etat malien signe un contrat avec la mairie pour que ces 27 ha soient mis à la disposition d’IFA-BACO. Qui envisage d’en faire un programme de logements. Avec, à la clé, des facilités, à elle, accordées par le gouvernement : exonérations de droits de douane, droits de mutation….
Grâce au partenariat qu’il a signé avec Shelter-Afrique, le Fonds de l’OPEP, BOA, Ecobank…. Le programme a été réalisé à hauteur de 95 %.
Un ordre d’expulsion sollicité par la BOA pour libérer ses terrains, illégalement, occupés
C’est le reste de ces 27 ha non construits qui sont occupés par cette trentaine de familles.
Entre-temps, cette parcelle change de main. Partenaire d’IFA-BACO dans la mise en valeur de ces 27 ha de terre à la mangeraie de Sébéninkoro, la Bank Of Africa hérite de ces terrains nus.
Agacée par le refus de ces occupants illégaux de libérer ses terrains, la Bank Of Africa sollicite un ordre d’expulsion. Lequel lui a été accordé par le procureur de la commune IV du district de Bamako. La suite, on la connaît.
Munies de ce document, les forces de l’ordre sont descendues, jeudi 23 avril, sur le terrain. Objectif : libérer ces parcelles, dont les occupants ne disposent d’aucun document légal. Ils n’ont ni permis d’occuper, ni attestation de propriété…. Rien !
Du coup, les déguerpis crient au scandale. Sur les antennes des radios privées, ils s’en prennent à IFA-BACO, accusée de tous les péchés d’Israël. Selon une source proche de la direction générale d’IFA-BACO, le président de l’association des déguerpis, un certain Haïdara, aurait vendu son terrain à un Malien de l’extérieur. A l’insu des membres de son association.
IFA-BACO : une société immobilière réputée pour son sérieux
Connue et reconnue pour son sérieux, IFA-BACO est l’une des rares sociétés immobilières à garder sa réputation intacte. C’est ce qui lui a permis de réaliser, à la satisfaction générale, le programme des 1600 logements. C’était sous le président ATT. Toujours à Sébéninkoro. S’y ajoute le programme des maisons offertes aux basketteuses, revenues de Dakar avec la coupe. C’était en 2006.
Autre programme réalisé, à la satisfaction de tous, par IFA-BACO : le programme des logements sociaux, réalisé en partenariat avec l’Etat malien, à travers l’Office Malien de l’Habitat.
A travers ces différents programmes, IFA-BACO veut prouver à l’Etat malien qu’un partenariat, entre le public et le privé, est possible.
Pour ce qui est des terrains occupés par ces déguerpis, la direction générale d’IFA-BACO est formelle : elle dispose de tous les documents prouvant son droit de propriété sur ces 27 ha. Dont une partie avait été cédée à la Bank Of Africa. Laquelle entend, désormais, rentrer en possession de ses biens, légalement acquis.
Oumar Babi