Après la fin de la subvention exceptionnelle de 200 millions FCFA de l’état et pour maintenir le prix de la viande à 2 000 FCFA le kilo : La BMS-sa finance 150 bouchers de Bamako pour 75 millions FCFA

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PACD-bouchers
Le ministre du Commerce, Abdel Kader Konaté (2ème à partir de la gauche) avec les représentants de la BMS SA, du Fare, du syndicat des bouchers et de l’Ordre des comptables et experts comptables en train de parapher les documents

Le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté et les responsables de la BMS-sa, du Syndicat des bouchers du district de Bamako, du FARE, du PACD et de l’Ordre des comptables et experts comptables ont signé, le lundi 14 juillet, les documents relatifs à l’accord de prêt à 150 bouchers de la capitale. D’un montant total de 75 millions de FCFA, ce financement permettra aux bénéficiaires d’avoir 500 000 FCFA chacun afin d’étoffer leur fonds de commerce et par conséquent, vendre la viande du bœuf au maximum à 2 000 FCFA le kilogramme avec os. Ce financement est accompagné par d’autres mesures prises par le gouvernement en faveur de la filière bétail/viande.

 

 

Cette signature d’accord de prêt est la suite logique de la démarche entamée par le gouvernement à travers le ministère du commerce, en faveur de la filière bétail-viande pour maintenir le prix de la viande de bœuf à un niveau raisonnable. En effet, à la veille du mois de Ramadan, les bouchers avaient procédé à une hausse du prix du kilo de la viande de bœuf avec os de 2 000 à 2 200 FCFA. Pour amortir cette hausse, le gouvernement a accepté de mettre en place une subvention exceptionnelle de 200 millions de FCFA qui a permis de payer le complément des 200 FCFA aux bouchers. Vu le nombre de bœufs abattu par jour dans les deux abattoirs de Bamako et l’unique aire d’abattage de Kanadjiguila (autour de 700 têtes) ce fonds s’est vite épuisé avant la fin du mois de carême.

 

Pour préserver cette dynamique de maintien du prix, le gouvernement a opté pour un autre mécanisme qui est le financement des bouchers. Car, lors des discussions entre leur syndicat et le département du commerce, le manque de financement, donc de fonds de commerce, avait été soulevé par les acteurs de la filière viande. Ainsi, 150 bouchers de Bamako à raison de 75 par rive, bénéficieront d’un appui de 500 000 FCFA de la BMs-sa, à travers le PACD, sur la base d’une garantie mise en place par le FARE.

 

Compte tenu du caractère urgent du projet, le ministère du commerce s’est employé pour que l’opération puisse se dérouler le plus rapidement possible et à des conditions très favorables pour les bénéficiaires. Ainsi, ceux-ci, commenceront dès ce mercredi 16 juillet à percevoir leur argent dans leur compte dont les conditions d’ouverture ont été simplifiées. Le prêt est remboursable sur deux ans avec un taux d’intérêt ne dépassant pas 5%. Aussi, les bénéficiaires, qui doivent être affiliés aux Centres de gestion agrées du PACD, sont dispensés jusqu’à la fin de l’année en cours du paiement des cotisations et du droit d’adhésion à cette instance.

 

Le financement bientôt élargi à400 autres bouchers

Le ministre du commerce a insisté auprès des responsables du syndicat des bouchers pour que le que le prix de la viande de bœuf avec os ne dépasse pas les 2000 FCFA, au contraire qu’il baisse dans les mois à venir. Car, dit-il, il est regrettable aujourd’hui de constater que dans certains pays voisins qui s’approvisionnent à partir du Mali le prix de la viande soit moins cher que chez nous.

 

Le gouvernement ne se limitera pas à ce financement, une seconde phase est projetée avec le financement de 400 autres bouchers à raison de 50 par région.

 

Autre mesure envisagée par le gouvernement, c’est l’application stricte de la législation en matière d’exportation du bétail pour éviter la sortie abusive des animaux. En effet, avec la dévaluation du CFA en 1994, les mesures d’exportation avaient été allégées pour permettre au cheptel malien d’aller à la conquête d’autres marchés. Mais six ans plus tard, les procédures ont changé mais, les nouvelles mesures n’ont jamais été appliquées. Désormais tout exportateur doit avoir un numéro d’identification fiscale (NIF) être enregistré à l’APCAM, prendre une intention d’exportation à la DNCC, procéder à une déclaration en douane et avoir une autorisation du gouverneur de la région de départ des animaux. Le ministre de préciser que ces mesures ne visent pas à interdire l’exportation mais de contrôler, pour savoir si les types d’animaux qui sortent sont autorisés.

 

Le secrétaire général du syndicat des bouchers s’est dit très comblé par cette initiative du gouvernement qui tend à professionnaliser la boucherie. Il a promis que les bouchers honoreront leur engagement de sorte que la viande soit à la portée de tous les Maliens.

Le président de la FEBEVIM, Réné Alphonse a salué ces mesures, tout en rappelant que la viande est un processus, une chaîne de valeur. Ainsi, pour impacter sur le consommateur, il faut que les goulots d’étranglement à tous les niveaux soient pris en compte. Parmi ceux-ci, il y a le prix élevé de l’aliment bétail. Pour cela, le ministre envisage de rencontrer les promoteurs industriels, qui exportent souvent l’aliment bétail au détriment du marché local.

 

 

Les boucheries témoins ne sont pas à écarter si …

Le ministre du commerce a prévenu le syndicat des bouchers que les efforts consentis par le gouvernement visent un seul objectif : faire baisser le prix de la viande, si possible jusqu’à 1500 – 1600 FCFA le kilo. Si cette finalité est atteinte, cela va encourager le département dans ses démarchés de soutien à la filière en cherchant d’autres financements. Mais, assure t-il, si les bouchers continuent d’augmenter le prix de la viande, le gouvernement ne va pas certes leur imposer un prix, mais, va opter pour une solution alternative : celle de créer des boucheries témoins. Des jeunes seront recrutés, financés et installés dans les marchés et quartiers afin de vendre la viande à un prix fixé par le département. Le ministère compte beaucoup sur l’esprit civique et patriotique des bouchers pour qu’on n’en arrive pas à cette ultime solution.

 

Youssouf Camara

 

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