Lancé hier au cours d’une cérémonie solennelle par le président de la République au Palais de Koulouba, le Projet d’appui aux sources de croissance (Pasc) est un gigantesque trépied, composé de la Banque mondiale, de l’Etat malien et du secteur privé. Le Pasc dispose d’une enveloppe de 34 milliards de F CFA et de cinq ans pour donner des résultats.
Des secteurs prioritaires identifiés comme porteurs ont été retenus par le Pasc : l’artisanat, le tourisme, la communication et les nouvelles technologies, les mines, la promotion des investissements et des petites et moyennes entreprises et le transport aérien. Le Pasc est l’enfant commun de la Banque mondiale, du gouvernement et du secteur privé national, qui ont, chacun, contribué financièrement à sa création.
La Banque mondiale considérée comme le principal artisan du Projet a ainsi fait sienne la politique de développement du secteur privé du gouvernement malien et s’est investie à l’accompagner dans sa mise en œuvre. Le Pasc coûte 34 milliards de F CFA. L’institution de Breton Woods a mis la main à la poche en octroyant un don de 18,6 milliards de F CFA et un crédit IDA de 10,2 milliards de nos francs. La contribution de l’Etat est estimée à 4,2 milliards de F CFA et celle du secteur privé à 1,05 milliard de nos francs sur 5 ans.
Les résultats attendus portent sur l’accroissement de 10 % du nombre d’entreprises formelles et la création d’environ 4300 nouveaux emplois permanents et plusieurs autres mesures de performance intermédiaires.
Selon son coordonnateur, Mamadou Diallo, le but du Projet est de moderniser le cadre général de promotion des investissements et de développement du secteur privé au Mali et d’assister les secteurs d’activités identifiés. La finalité est l’accroissement significatif du volume des investissements privés, domestiques et étrangers, en faisant du Mali l’une des meilleures destinations pour les investisseurs privés dans la sous-région et de favoriser le développement des petites et moyennes entreprises.
Générer la croissance
Le représentant résident de la Banque mondiale au Mali, Alassane Diawara, a justifié le soutien de sa Banque au programme de développement du Mali qui a, selon lui, « su mettre en exergue, à juste titre, la croissance économique accélérée et équitable, tirée par un secteur privé dynamique, comme élément central de la stratégie de réduction de la pauvreté ». Parlant du Pasc, M. Diawara a indiqué, qu’il « vise à assister le Mali dans la réduction de la vulnérabilité de son économie à travers un menu d’actions qui permettraient d’impulser une réponse de l’offre par un accroissement de l’investissement privé, d’améliorer la compétitivité des entreprises et d’exploiter davantage le potentiel des sources sectorielles de croissance, notamment dans les mines, le tourisme, l’artisanat, les télécommunications et les Ntic ».
Pour pallier les problèmes d’infrastructures, le Pasc soutient la création de la nouvelle zone industrielle située à N’gabacoro et la construction du nouvel aéroport dans la zone aéroportuaire de Sénou.
Le Pasc, aux dires du ministre de la Promotion des investissements et des PME, Ousmane Thiam, « est un chantier présidentiel et procède d’une politique volontariste de générer la croissance ». Selon lui, c’est un projet innovant et l’innovation réside dans le fait que le Pasc constitue une plate-forme de coopération et de partenariat pour le développement entre différents départements ministériels. Ce qui est, à l’en croire, un véritable challenge pour le gouvernement, qui devra en faire la preuve de ses capacités de concertation et de synergie dans l’action.
Dans son discours de lancement, le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, a fait des plaidoyers sur la création d’une administration engagée et impliquée et la réalisation d’un parc industriel dans la zone aéroportuaire de Sénou. Il a aussi plaidé en faveur de la consolidation de la paix et de la sécurité, sans lesquelles, selon lui, il n’y aura point d’investissement et de croissance. « Rien ne me détournera pour sauvegarder les intérêts supérieurs du Mali. Les intérêts supérieurs pour moi ont pour nom : la paix et la sécurité », a-t-il témoigné.
Abdrahamane Dicko“