Suite à l’entêtement de l’actuel Directeur général de l’API-Mali (Agence pour la Promotion des Investissements), M. Moussa Ismaïla Touré de procéder illégalement à la déclassification de certains agents, le comité syndical de l’API-Mali vient de déposer un préavis de grève illimitée en date du 04 décembre dernier sur la table du Ministre du Travail, de la Fonction publique chargé des relations avec les Institutions. Une grève qui débutera, en cas d’échec des négociations, le 19 décembre 2018.
La tension est très vive entre le Comité syndical de l’Agence pour la Promotion des Investissements (API-Mali) et la Direction dirigée aujourd’hui avec orthodoxie par M. Moussa Ismaïla Touré. En effet, depuis l’arrivée de l’actuel DG à la tête de l’API-Mali, le climat social qui régnait au sein de cette structure s’est vite éteint. Suite à sa gestion chaotique et calamiteuse, le Comité syndical dirigé par M. Nambillaye Daouda Sangaré, a tout fait pour que l’entente et la discipline qui ont fait le bonheur de cette structure puissent être de retour.
A son arrivée à la tête de l’API-Mali, comme s’il serait venu pour enterrer définitivement la structure, le Directeur Général s’attaqua tout d’abord au recrutement de nouveaux agents et au déclassement de certains anciens de la boîte. Ils seraient nombreux parmi les syndicalistes qui doivent être injustement déclassés par celui qui se croit comme un dieu sur terre. Qui se croit tout permis.
Dans une correspondance en date du 07 mai 2018 et adressée au Directeur général, le Comité syndical de l’API-Mali avait attiré l’attention de M. Moussa Ismaïla Touré sur les conséquences de l’application de la nouvelle grille salariale qui n’avait d’autres buts que de déclasser certains syndicalistes. Dans cette missive, le Comité syndical avait rappelé le Directeur général que le principe des droits acquis s’analyse de façon globale et non sur un élément donné. Ce principe voudrait aussi que toute modification du contrat se fasse d’accord-partie et non sur une imposition de l’employeur.
En définitive, le Comité syndical avait informé le DG Touré sur les conséquences de la nouvelle classification professionnelle des emplois qui aura pour effet de déclasser certains agents. A savoir, l’avancement d’échelon des travailleurs touchés par cette mesure qui se fera désormais sur la base de leurs nouvelles catégories. Ensuite les déclassés perdront aussi leur bénéfice de promotion en cas de vacance de poste s’ils ne réunissent pas le critère lié à leur catégorie et l’âge de départ à la retraite se fera sur la base de la nouvelle catégorie. Enfin, la nouvelle classification devrait conduire à une modification substantielle des contrats de travail et cela conformément aux dispositions de l’article L 58 du Code de Travail.
En réponse à cette correspondance, le DG avait affirmé que la nouvelle classification, traduite par la détermination des catégories, grades et échelons, a été faite suivant l’emploi tenu et non en considération du diplômé obtenu par les uns et les autres. C’est pourquoi certains agents nouvellement recrutés devraient percevoir des salaires plus élevés que ceux des anciens. En conclusion, le DG Touré avait informé le Comité syndical du maintien de la nouvelle classification professionnelle.
Malgré l’entêtement du DG, le Comité syndical a adressé au Président du Conseil d’Administration une demande de rejet de la grille proposée avec ampliations au Premier ministre, Ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé, Ministre du Travail et de la Fonction publique, etc. C’était le 12 juillet 2018.
Devant cette situation, le Comité syndical était dans l’obligation d’informer le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Soumeylou Boubèye Maïga sur la situation qui prévaut au sein de l’API-Mali. C’était par une lettre en date du 25 juillet 2018. Dans cette correspondance, les syndicalistes ont dénoncé les agissements du DG, M. Moussa Ismaïla Touré. Des abus qui s’articulent autour de certains points. Entre autres, son mépris à l’égard des travailleurs à travers le déclassement du personnel dans la nouvelle grille salariale ; la dégradation des conditions de vie des travailleurs (absence d’eau à boire, de denrées alimentaires, absence de formation du personnel, inexistence du plan de carrière, gestion partisane des missions, suppression de l’internet, la restriction de l’utilisation des clés USB sur les ordinateurs de bureau) ; la réduction de plus de la moitié des primes des fonctionnaires.
Le Comité syndical a porté à la connaissance du Chef du gouvernement de l’intention du DG de l’API de procéder au déclassement du personnel dans la nouvelle grille salariale malgré l’instruction du Secrétaire général du Ministère de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé.
Cependant, tous ces agissements du DG Moussa Touré sont en violation de l’Accord d’établissement de l’API-Mali en application depuis novembre 2013 et signé par le Secrétaire général du comité syndical et du DG de l’API-Mali de l’époque, respectivement MM. Alassane Diallo et Modibo Kéïta, le Directeur National du Travail, M. Mahamadou Diakité, des Ministres de l’Economie et des Finances et non moins Président du Conseil d’Administration et celui du Travail, des Affaires sociales et Humanitaires, Dr. Boubou Cissé et Hamadou Konaté.
Après ces correspondances à titre de compte rendu pour certains départements ministériels et informatif pour d’autres, le DG de l’API-Mali Touré a proféré des menaces contre le Secrétaire général du Comité syndical de l’API-Mali pour diffusion de document confidentiel. Dans sa lettre datée du 27 juillet 2018, M. Moussa Ismaïla Touré accuse M. Nambilaye Daouda Sangaré d’avoir pris la liberté de diffuser ce projet de la nouvelle grille salariale sans son autorisation. Pour le DG, il s’agit là d’une faute administrative très grave susceptible d’avoir des conséquences.
Ainsi, le comité syndical était obligé de déposer un préavis de grève de 72 heures allant du 22 au 24 octobre 2018. Entre temps, la Commission technique mise en place par la Ministre du Travail, de la Fonction publique, chargée des relations avec les Institutions est entrée en contact avec le syndicat. Et le comité syndical, par respect pour la Ministre, a décidé de surseoir à cette grève. Malheureusement, cette commission n’a pas pu trouver une solution satisfaisante aux doléances formulées par le syndicat auprès du Directeur qui tient toujours à son projet de déclassification du personnel. Pour preuve, sa correspondance datée du 29 novembre 2018 adressée au président de la Commission technique lui informant du maintien de la déclassification des travailleurs qui consacrera la rétrogradation en catégorie, en rémunération et en durée effective du service.
Malgré la condamnation ferme du 13ème Congrès ordinaire du SYNTADE au principe de déclassification préconisé par le Directeur général, M. Moussa I. Touré vient d’instruire à son adjoint d’envoyer un modèle de contrat à durée indéterminée à tous les travailleurs de l’Agence.
Aujourd’hui les travailleurs broient dans le noir alors que le Directeur général s’adonne à des exercices très dangereux à la recherche de ses intérêts sordides et mesquins. Les travailleurs qui ont tous dit ‘’non’’ à ce projet du DG à travers une pétition, n’attendent plus rester les bras croisés. Ainsi, ils ont décidé d’aller en grève à partir du 19 décembre 2018. Dans ce sens, un préavis a été déposé le mardi 04 décembre dernier sur la table du Ministre Mme Diarra Racky Talla. Pour informer le personnel de cette grève illimitée, le DG Touré s’est opposé à tout affichage de banderoles à la porte et au mur de l’API-Mali.
Cependant, ce comportement peu orthodoxe du Directeur général de l’API-Mali n’a pas surpris les agents de l’API-Mali qui, d’après leurs enquêtes, leur actuel patron a semé la même pagaille à la Bramali lorsqu’il était le Directeur commercial de ladite structure. Aussi, certains agents, qui ont assisté à des matchs de basketball dirigé par M. Moussa Ismaïla Touré, se souviennent encore de ses menaces et grimaces envers les joueurs et joueuses de basket.
Malgré tous les efforts déployés par la Centrale syndicale, UNTM et le SYNTADE (Syndicat National des Travailleurs des Administrations d’Etat), le Directeur Général Moussa Ismaïla Touré reste toujours sourd-muet et continue de piétiner sur les intérêts des travailleurs de l’API-Mali, surtout les membres du Comité syndical. Aujourd’hui, le SYNTADE ne compte plus croiser les bras devant cette situation qui prend d’autres tournures du jour au jour. C’est ainsi qu’il compte mener très prochainement des actions très musclées pour se faire entendre. Car, le syndicaliste, c’est la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs.
Youssouf SANGARE