Analyse de l’impact de la crise sur la croissance économique : L’économie enregistre une récession de -1,2% et une inflation de 5% contre 3,5% en 2011

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Le groupe de suivi budgétaire, un regroupement de la société civile, a organisé une conférence de presse à la maison de la presse le samedi 8 septembre. L’objectif de cette conférence était de partager avec l’opinion à travers les medias l’impact de la crise sur les finances publiques et la croissance économique du Mali. Ainsi, les conséquences de la crise ont affecté l’économie qui a enregistré une récession de -1,2% et une inflation de 5% contre 5,3% en 2011. La conférence était animée par Oumar Dembélé, chargé de statistique au groupe de suivi budgétaire qui avait à ses côtés son président Tiémoko Sangaré, Bréhima Koureysi et Mme Sangaré Nana Coulibaly, tous deux membres du groupes ainsi que le président du conseil national de la société civile, Boureïma Allaye Touré.

Les événements  du 22 mars 2012 ont provoqué une crise politique, économique, humanitaire et sécuritaire dans le pays. Ils ont été à l’origine de la suspension des aides publiques au développement ainsi que le départ de tous les partenaires dont le retour est conditionné à la mise en place d’un gouvernement issu d’élections crédibles. C’est pour partager ce problème avec l’opinion que le groupe suivi budgétaire a initié cette conférence de presse pour faire l’analyse de la situation de l’économie du Mali.

Le conférencier Oumar Dembélé, membre du groupe et chargé de suivi et évaluation a fait l’analyse de la situation. Il a déclaré que le coup de force du 22 mars est à l’origine de la suspension de l’aide au gouvernement de la plupart des bailleurs. Ce qui a fait, a-t-il dit que l’activité économique a connu une contraction et les ressources internes ont baissé de 16% et le pays est rentré en récession avec un taux de croissance révisé de -1,2% contre 5,3% en 2011. Le taux d’inflation s’élève à 5% contre 3,5% en 2011 du fait de la hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers.

En faisant l’analyse des conséquences de la crise sur les recettes, le conférencier s’est référé à la loi des finances rectifiée 2012. Selon lui,  les ressources de l’Etat ont diminué de 28%.  Puisque, sur un montant annuel d’appui budgétaire, notamment dons et prêts confondus, où il était  attendu 127, 537 milliards de F CFA, seuls 5,358 milliards avaient été mobilisés.    Par rapport à l’exécution du budget à la date de juin 2012, sur un montant annuel de 1080,09 milliards de F CFA de recettes prévues, seulement  441,044 milliards avaient été mobilisées, soit un taux de réalisation de 40,84%.

Au niveau des dépenses, le conférencier a déclaré que les dépenses globales ont diminué de 38% passant  de 1350,4 milliards de FCFA à 832 milliards et dans le budget rectifié de 2012, il a constaté que le gouvernement maintient les dépenses courantes et a diminué les dépenses en capital. Mais par contre, déplore-t-il le budget du personnel n’a pas du tout été réduit pour 2012.

Cette révision du budget a affecté les secteurs de l’eau à 94%, la dette à 92%, les transports à 84% et l’agriculture à 70% qui ont été les plus affectés par les révisions budgétaires de 2012. De manière générale, le budget de l’axe 1 du CSCRP a été le plus diminué. 70% de son budget a été coupé comparé aux 30% pour les Services Sociaux de Base et 24% pour la Consolidation de la gouvernance et des reformes structurelles. En ce qui concerne les services sociaux de base, les ressources allouées à l’éducation ont diminué de 17%, de 35% pour la santé et 94% pour l’assainissement et l’approvisionnement en eau potable. Oumar Dembélé a souligné que même si le budget de l’éducation a été coupé, sa part dans le budget national a augmenté  de 20,02% à 27,4%. Quant au budget du secteur de la défense, il  est resté pratiquement inchangé.

Le groupe a constaté que sur les différentes réductions, ce sont les actions pour un renforcement de la croissance économique qui ont été les plus touchées dans le budget 2012, soit une baisse de 70% du budget initial affecté.

Pour atténuer ces différentes réductions de la croissance, le groupe de suivi budgétaire a fait des recommandations à l’intention du gouvernement, notamment diminuer le train de vie de l’Etat, évaluer les ressources potentielles du pays et élaborer le budget 2013 en ne comptant que sur les ressources internes pour éviter d’éventuels désagréments, développer de nouveaux partenariats avec des bailleurs de fonds, différents de ceux qui ont arrêté leurs interventions et opérer des arbitrages courageux sur certains postes budgétaires pour dégager des économies qui seront affectées aux secteurs sociaux.

Moussa SIDIBE

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