Accusé dans un article paru dans notre précédent numéro sur sa participation à la dernière grève de l’UNTM, Ali Ousmane Daou, directeur des Grandes entreprises (impôts), que nous avons rencontré, s’est montré serein et imperturbable. La grève est une contrainte pour lui, qu’il est obligé d’observer.
Dans une contribution parue dans Mali Tribune n°152 du 1er décembre 2020, sous le titre “Transition au Mali : Sabotages en marche ?”, un passage prend à partie un certain nombre de gens dont Ali Ousmane Daou. Il est mis au banc des accusés pour s’être mêlé à cette grève quand bien même il avait pris ses distances de l’UNTM en 2018, sous IBK. Selon l’auteur, il risque de perdre son poste et cette grève serait pour lui un moyen de chantage qui fera qu’il sera défendu par l’UNTM au cas où il serait demi de ses fonctions.
Ali O. Daou qui n’a travaillé qu’aux impôts depuis la fin de ses études au Mali (Ena) et à Paris courant 1990, bat en brèches ces incriminations. Selon ses explications, il n’est pas le Secrétaire général de l’UNTM habilité à décréter les grèves au Mali et n’a aucun pouvoir de les empêcher non plus.
Bien qu’élu pour un mandat de 5 ans qui n’est pas arrivé à son terme, M. Daou dit n’être plus mêlé aux activités syndicales de par ses responsabilités de chef de service. En plus, le Syndicat des travailleurs des impôts du Mali (Syntim) comme tous les autres syndicats affiliés au Syndicat des travailleurs des administrations d’Etat (Syntade) lui-même composante essentielle de l’UNTM, ont pour devoir de suivre le mot d’ordre de grève de la Centrale.
“En tant que service de l’assiette et pourvoyeur de fonds pour l’Etat, cette grève de 72 heures de l’UNTM m’a causé du tort”, affirme-t-il avant d’ajouter qu’il n’y peut rien. Sur les 891 milliards de F CFA de quota d’objectif de recette attribué aux services des impôts cette année, la direction des Grandes entreprises (DGE) a une part de plus de 700 milliards de F CFA (plus de 90 %).
A cause de la crise multidimensionnelle que notre pays connait depuis environ dix ans, aggravée par la pandémie de la Covid-19, les impôts demeurent aujourd’hui le service sur lequel tous les espoirs de mobilisation de recettes publiques reposent. Une situation dont le premier responsable du DGE en est conscient.
“Nous abattons un travail de fourmi pour réussir la mission et l’objectif qui nous sont assignés. Pendant les trois jours de grève, nous cadres des impôts n’avons chômé un seul jour. Je n’ai presque pas de vie de famille contraint de venir au bureau tôt et de quitter très tardivement. Même les week-ends on est là”, tranche-t-il fermement.
Prenant ces jugements sur sa personne avec philosophie en tant que croyant, M. Daou se dit “serein, imperturbable” et se remet à Dieu.
Abdrahamane Dicko