Diverses actions ayant contribué au développement de l’agriculture dans notre pays sont à mettre au compte de l’association Sasakawa pour l’Afrique.
L’Association Sasakawa pour l’Afrique (SAA) fête ses 25 ans. Le clou des activités organisées dans le cadre de cet anniversaire a été une cérémonie organisée hier en fin d’après-midi au Musé national. Elle était présidée par le président de la République Amadou Toumani Touré, qui a symboliquement planté un arbre dans le jardin du Musée. Les activités se poursuivent aujourd’hui avec un symposium qui s’ouvre ce matin sous la présidence du Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Une visite de terrain est prévue à Sélénikégni et Madina Kouroulamini (Bougouni) où l’association a fait des réalisations. Mais avant toutes ces activités, Sasakawa a tenu son conseil d’administration à l’hôtel Salam. Plusieurs personnalités dont le président de la Fondation nippone Sasakawa, bras financier de SAA, Yohei Sasakawa, les anciens présidents nigérian et béninois, Olusegun Obasanjo et Nicéphore Soglo présents à Bamako pour le 25è anniversaire de l’organisation, ont participé à cette session. On notait aussi le présence de John B. Hardman, représentant personnel de l’ancien président américain Jimmy Carter, fondateur de Global 2000, de la présidente du conseil d’administration de SAA, Mme Ruth Oniang’o, du directeur exécutif de SAA, Chris Dowswell, de la directrice générale de SAA, Juliana Rwelamira, et de Zerubabel Mijumbi Nyiira, ministre d’Etat ougandais de l’Agriculture.
L’association Sasakawa pour l’Afrique connue sous le nom de SG 2000 a été créée en 1986 par Ryoichi Sasakawa, fondateur de la Fondation japonaise Sasakawa, Norman Borlaug (tous deux décédés aujourd’hui) et l’ancien président des Etats-Unis, Jimmy Carter. Le Mali est l’un des quatre pays focaux de SAA avec l’Ethiopie, le Nigeria et l’Ouganda. Chez nous, Sasakawa Global 2000 travaille avec le ministère de l’Agriculture depuis 1996 pour soutenir les petits producteurs. Le programme SG 2000-Mali couvre quatre régions représentant les principaux systèmes socio-agro-écologiques du pays : Sikasso, Ségou, Koulikoro et Mopti. Au cours d’une conférence de presse animée par Ruth Oniang’o, Juliana Rwelamira, Chris Dowswell, John B. Hardman, l’ancien président béninois Nicéphore Soglo, Abou Berthé directeur de Sasakawa au Mali, Daniel Siméon Kéléma, directeur national de l’Agriculture, l’organisation a expliqué les raisons de la délocalisation des festivités de ses 25 ans dont 15 ans de présence au Mali. Un pays dont l’engagement en faveur de l’agriculture constitue un des modèles dont les autres pays de l’Afrique subsaharienne peuvent s’inspirer.
L’événement organisé en coopération avec les autorités doit permettre de mettre en valeur les réalisations dans le domaine de l’agriculture et du développement rural. Il se concentre sur une question qui est au cœur de la philosophie et de la stratégie de SAA : la vulgarisation agricole sous toutes ses formes. Il s’agit de célébrer le paysan et l’agriculture tout en regardant vers l’avenir de manière à assurer le développement de l’agriculture africaine et l’amélioration des conditions de vie des paysans. Dans l’esprit de la révolution verte dont l’un des pères fondateurs est Norman Borlaug, SAA entend participer aux efforts de transformation de l’agriculture africaine. SAA a voulu délocaliser les manifestations dans notre pays en raison essentiellement des résultats obtenus sur le terrain, de la forte volonté des autorités d’accorder une place importante à l’agriculture et de la collaboration fructueuse avec les structures d’encadrement et de formation. Pour Mme Ruth Oniang’o, le Mali est un modèle pour SAA. Elle a salué la présence de personnalités importantes à cet anniversaire dont le président de la Fondation Sasakawa, Yohei Sasakawa, les anciens présidents nigérian et béninois, Olusegun Obasanjo et Nicéphore Soglo.
Abou Berthé a évoqué le partenariat entre notre pays et SAA qui s’appuie sur les structures d’encadrement et de formation pour apporter sa contribution à la vulgarisation agricole. SAA a ainsi contribué à l’amélioration de la fertilité des sols par l’introduction et l’expérimentation de technologies, notamment par la vulgarisation du phosphate naturel de Tilemsi. SAA est également à l’origine de l’introduction de la variété de maïs hautement protéinique appelée « Denbanyuma », très nourrissante pour les nourrissons, les enfants malnutris, les femmes allaitantes ou enceintes. La technique de crédit dite « Warrantage » qui évite aux paysans de brader leur production pendant les périodes de récolte, l’organisation de bourses de céréales et de semences, la valorisation des produits locaux à travers la transformation des céréales (mil, riz, sorgho) en produits précuits ou prêts à la consommation, constituent d’autres réalisation à mettre au compte l’association. Ce n’est pas tout. SAA a apporté une amélioration substantielle aux techniques de battage et de conservation des céréales, a créé des caisses associatives d’épargne-crédit, des centres multifonctionnel de formation, de vente et de stockage des céréales. Daniel Kéléma a témoigné que l’introduction du maïs « Denbanyuma » a permis de révolutionner les rendements de cette céréale qui était de 1,5 à 2 tonnes par hectare. Grâce à la nouvelle variété, les rendements ont été multipliés par deux voire trois, soit 3 à 4 tonnes par hectare. Par ailleurs, SAA a perçu très tôt la nécessité de susciter l’émergence des marchés à travers des bourses de semences et de céréales. Ces rencontres permettent aux participants d’établir des contrats sûrs de ventes et d’achats. L’ancien président béninois Nicéphore Soglo a rendu un hommage mérité aux fondateurs de SAA qui ont, par leurs moyens et connaissances techniques, voulu sortir notre continent du cycle infernal de la famine comme c’est le cas actuellement dans certains pays de la corne de l’Afrique.