Du lundi 21 au mardi 22 novembre, s’est tenue à l’Hôtel Laïco Amitié une rencontre sur la validation de la Stratégie nationale de développement de la riziculture au Mali (SNDR). Présidée par le ministre de l’Agriculture, Agatham Ag Alassane, la rencontre a enregistré la présence de Bakary Kanté, Conseiller technique du Premier ministre en charge du développement rural, de l’Ambassadeur du Japon au Mali, du représentant du Coordinateur du Secrétariat CARD, du directeur national de l’Agriculture, du PDG de la BNDA, de plusieurs partenaires techniques et financiers et de nombreux acteurs du monde rural. L’objectif majeur de la rencontre est de faire du Mali le grenier de la sous-région.
C’est cette légitime ambition des autorités qui explique l’objectif de production de dix millions de tonnes de céréales à l’horizon 2012 dont 2.500.000 tonnes de riz. Cet objectif permettra de satisfaire la consommation intérieure et de faire du Mali un grand pays exportateur de céréales. Cette vision s’appuie sur le potentiel existant en superficies cultivables, en eau et surtout, en ressources humaines. Ainsi, dans la perspective d’apporter une réponse structurelle à la crise des produits de première nécessité, notamment des céréales, et de mettre les populations à l’abri des soubresauts des marchés internationaux, le gouvernement a décidé de transformer les contraintes majeures indiquées plus haut en véritables opportunités.
Au Mali, le secteur agricole occupe une place de choix dans l’économie nationale. En effet, il occupe près de 75% des actifs, contribue pour environ 40% à la formation du PIB et fournit 30% des recettes d’exportation. Ces dernières années, la consommation en riz a rapidement augmenté. Or, notre pays dépend fortement des importations des pays d’Asie pour assurer environ la moitié de ses besoins en riz. Puisque la population malienne est estimée à environ 20 millions d’habitants à l’horizon 2020, le grand défi qui se posera, sera d’assurer la sécurité alimentaire pour ces populations.
Convaincu de ce noble combat que mènent les autorités maliennes, le gouvernement du Japon a décidé de s’investir à leurs côtés pour relever ce défi. "Le gouvernement du Japon accorde une grande importance au développement de la riziculture pour promouvoir la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté, surtout en milieu rural" a déclaré M. Masahiro Kawada, ambassadeur du Japon au Mali. L’objectif de la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), une initiative issue du partenariat entre l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), est de doubler la production du riz en Afrique au Sud du Sahara dans les dix prochaines années, en passant de 14 millions de tonnes en 2008 à 28 millions de tonnes à l’horizon 2018. Ce, à travers une meilleure coordination des investissements et l’assistance technique.
Dans son intervention, le ministre de l’Agriculture a fait ressortir les résultats obtenus dans le cadre du Programme initiative riz. Ainsi, 1.607.647 tonnes de paddy soit 964.558 tonnes de riz marchand ont été récoltées en 2008-2009. En 2009-2010, 1.950.805 tonnes de paddy dont 1.346.055 tonnes de riz marchand ont été récoltées. Enfin en 2010-2011, il a été récolté 2.308.000 tonnes de paddy dont 1.500.200 tonnes de riz marchand. "Ces résultats ne seraient possibles sans la volonté politique affichée par les plus hautes autorités en faveur des subventions accordées aux producteurs sur les intrants agricoles ; l’équipement des producteurs à des taux d’intérêt préférentiels et l’accélération de la dissémination du riz Nerica 4. Les subventions accordées à l’ensemble des superficies emblavées en riz au cours des trois dernières années s’élèvent à 52,3 milliards de FCFA, avec un taux moyen d’augmentation annuel de 14%" a déclaré Agatham Ag Alassane, ministre de l’Agriculture.
Diakaridia YOSSI
