La ville de Tombouctou depuis plus d’une vingtaine d’année connait une production excédentaire en riz et cela grâce à ses trois plaines rizicoles : Daye, koriomé et Amadia. Ces plaines sont gérées depuis un certains temps par des coopératives agricoles sous le contrôle d’un projet appelé « projet Daye »
Ainsi nous rappelons que la ville de Tombouctou depuis plus de vingt ans ne consomme que le riz local et par reflexe, le tombouctien n’aime pas le riz importé. D’ailleurs Tombouctou ravitaille les marchés de Gao,Mopti, et même le Burkina Faso en riz. Les exploitants de ces périmètres rizicoles ont toujours frotté les mains lors des récoltes même si le rendement varie selon les saisons. Les années précédentes, l’eau et les intrants ont rarement manqué sauf à Koriomé où les moteurs étaient vieillissants et à Daye où souvent des cas d’inondation étaient constatés.
Pour juguler définitivement tous ces petits problèmes, ces trois plaines ont bénéficié, la saison dernière, d’un financement très consistant de l’Etat malien à hauteur de 3Milliard de nos francs. Ainsi, la plus vieille des plaines qui est celle de Koriomé a été entièrement aménagée et d’autres travaux importants ont eu lieu sur les plaines de Daye et d’Amadia. Les travaux ont été confiés à une entreprise chinoise qui les a d’ailleurs correctement exécuté.
Motivés et encouragés par ces travaux, les exploitants ont pensé et même était sûr et certain d’une campagne agricole de rêve cette année. Même ceux qui avaient abandonné leurs parcelles il ya 10 ans sont revenus. Mais malheureusement cette saison, les exploitants ont rencontré tous les problèmes du monde : d’abord sur les trois plaines il y a eu un manque inexpliqué d’engrais et jusqu’au moment où nous mettions sous presse cet article certains paysans se promènent avec leur argent pour chercher de l’engrais, en vain. Or tout le monde sait qu’un opérateur a été choisi pour ravitailler la région de Tombouctou en engrais. Selon des sources sûres l’opérateur dit ne plus avoir confiance aux coopératives parce que les années précédentes les intrants étaient mis à la disposition des coopératives directement mais les fond ne sont jamais remis à l’opérateur donc il avait des arriérés avec les coopératives.
Ensuite, sur la plaine de Daye les exploitants manquent d’eau, les groupes ne fonctionnent pas aux heures indiquées alorsque tout a été budgétisé. Un grand bruit persiste autour de ce problème mais toujours pas de solution. Donc du manque d’intrant au manque d’eau la campagne est déjà menacée. Avec tous ces problèmes qui ne sont pas toujours solutionnés ou qui seront solutionnés tardivement, car techniquement la période d’utilisation des intrants et même de l’eau est presque dépassée. Conséquence, les populations de TOMBOUCTOU doivent se préparer à une crise de riz l’’année prochaine. D’ailleurs, Tombouctou est déjà dans une crise de riz car le kilogramme coûte déjà 45Of CFA dans la ville contre 2OOf CFA les années précédentes.
A bon entendeur, salut !
Mohamed AG
