Avaient pris part à cette tournée, le Chargé de Mission, Abdoulaye Magassouba, le Conseiller technique du Ministère de Développement Rural, Amadou Samaké, le Directeur National de l’Agriculture, Moussa Camara, Dr Boureima Dembélé, Directeur de l’IER, Ousmane N Traoré, Conseiller agro-économique du PDG de la CMDT, Mohamed Coulibaly, Chargé de Communication de la CMDT, de son Adjoint Aimé B Diarra, Mme Koné Salimata Berthé, Directrice Adjointe de la Production industrielle et animale au Mali, Dr Amadou Samaké, DG de l’OHVN, le Secrétaire général de l’APCAM, Salif Diarra, le président de la production et qualité de l’APCAM, Bakary Clédjomon Dembélé, les représentants de la presse nationale et régionale ainsi que plusieurs autres personnalités.
Après une heure de trajet, l’équipe de Daniel Siméon a observé une première escale à Bougouni où l’attendait une délégation des autorités locales. Après les salutations d’usage, la délégation a visité l’exploitation agricole de Kassim Koné dans le secteur de Koumantou. Le Bambara de 54 ans, avec ses 18 enfants et ses trois femmes, exploite plus de 34 hectares de système coton répartis ainsi : 18 hectares de coton, 5 hectares de maïs, 5 hectares de mil, 5 hectares de fonio et 1 hectare de haricot communément appelé « bacandoumouni ». C’est à l’ombre d’un karité que la délégation a échangé avec les exploitants. Les échanges ont porté sur l’objet de la visite, l’état d’avancement des travaux champêtres, la pluviométrie, les semences, les matériels de travail ainsi que la question d’engrais.
Le chef du secteur de Koumantou a présenté la campagne de 2015 comme étant caractérisée par un démarrage difficile à cause de l’installation tardive des pluies, leur mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace. Ce qui, selon l’intéressé, a entrainé un retard dans les semis dans tout le secteur. En faisant une comparaison des pluviométries des années passées, il ressort que le cumul des trois mois de la campagne est inférieur aux rappels de 2014-2015 et supérieur aux rappels 2013-2014. Le mois de mai a reçu une pluviométrie inférieure à la moyenne interannuelle (MIA) de mai, le mois de juin est supérieur à sa MIA et le mois de juillet est aussi inférieur à sa MIA.
C’est à partir de la deuxième décade de juin que la pluviométrie a commencé à être satisfaisante dans le secteur permettant ainsi l’installation des cultures.
« Nous avons observé une rareté de pluie en début d’hivernage. Les caractéristiques des engrais que nous avons reçus cette année sont les mêmes que celles de ceux qu’on nous a livrés cette année. Seulement voilà : nous en voulons davantage car, il y a des espaces aménagés dans les champs qui n’ont pas encore reçu d’engrais ». Au Conseil de Cercle de Bougouni, la délégation a eu une rencontre d’échanges avec les responsables locaux. Plusieurs sujets ont été abordés au cours de ces échanges, notamment l’objet de la visite, la somme et les critères de la répartition de la subvention accordée aux agriculteurs, l’épineuse question de l’engrais, les stratégies mises en place par les autorités pour cette campagne agricole et pour celle à venir, à l’image du maintien de la subvention accordée à l’agriculture malienne, le programme des 1000 tracteurs, le renforcement des mesures aux frontières pour la prévention contre la grippe aviaire, le programme du Fonds National d’Appui à l’ Agriculture, la prochaine organisation de l’élection pour le remplacement du bureau de l’APCAM, le recensement et l’enregistrement des exploitations et des paysans.
Le mercredi 5 août, deuxièmes escale. La délégation a rencontré les autorités locales de Sikasso dans la grande salle du Conseil de Cercle. Là aussi, les mêmes informations ont été partagées avec les acteurs agricoles. Au cours de ces échanges, des questions sur la ristourne, la faible quantité de l’engrais subventionné, son octroi aux riches exploitants, la labellisation des sacs, leur suivi permanent ont été posées, entre autres. A ces préoccupations soulevées, des réponses idoines ont été apportées par les conférenciers. Le Conseiller économique et financier du Gouverneur de Sikasso a présenté le plan de la campagne agricole 2015-2016 de la Filiale Sud.
Après les éclairages apportés aux préoccupations, le cortège a pris le chemin de l’exploitation de Salia Diarra de Ngolasso 2, dans le Senefola, à quelques kilomètres de la ville de Sikasso, la capitale filiale Sud de la CMDT. La délégation s’est ensuite rendue dans l’exploitation de Salia Diarra à Ngolasso 2 dans le secteur de Kignan. Après la visite des champs de coton et de maïs, le chef du secteur, Issa Traoré, a fait l’état des lieux de son secteur (Kignan). Ainsi, dans ce secteur, sur une prévision de 23 900 ha programmés pour la culture du coton, 23 451 ont été réalisés, soit 98% pour le maïs sur 16 700 ha, 16 742 ont été réalisés, pour le mil sur 12 000 programmés 11 351 ont été réalisés soit 95%, pour le sorgho sur 19 000 ha, 19 005 ont été réalisés, soit 100%, pour le soja sur 29 ha, 29 ha a été réalisés. Dans ce secteur de Kignan, Salia Diarra, avec un tracteur, a aménagé 59 ha du système coton.
La troisième escale a été celle de Koutiala, la capitale de l’or blanc, dans la filiale Nord-est de la CMDT, en Zone de Production de Soukoumba 1. Là également, la délégation de Daniel S Kéléma, en compagnie des autorités locales, a visité l’exploitation agricole d’Oumar Berthé, située dans le secteur de Molobala 2. Dans cette exploitation, les 15 ha de coton aménagés et les 8 ha de maïs de Berthé dépassent légèrement les autres champs visités. A en croire l’intéressé, cette performance est due à la pluviométrie qui lui a été un peu plus favorable. Après la rencontre avec les autorités de Koutiala, la délégation a mis le cap sur Dioïla dans la filiale du Centre SA de Fana. A Dioïla, c’est l’exploitation agricole de Bakary Koné à Gouana qui a fait l’objet de la visite des hôtes de Bamako. Le ciel est plus clément encore dans le Banico qu’ailleurs. A notre arrivée, la délégation a été accueillie par une bonne nouvelle. En effet, dans les derniers 48heures, la localité a reçu 90mm de pluie. L’état du sol témoignait éloquemment de ce fait. Le même constat se dégage partout où la délégation est passée, l’hivernage est marqué par une rareté des pluies, un déficit en quantité de l’engrais subventionné, lié à la répartition de la subvention, la cherté de son prix à l’importation. Malgré tout, à en juger par le bon état végétatif des plantes, on peut se surprendre à rêver d’une bonne campagne agricole 2015-2016.
Mohamed Naman Keita, envoyé spécial