Le ministre de l’Agriculture, Baba Berthé accompagné d’une forte délégation a effectué une visite dans la zone Office du Niger. L’objectif était de s’enquérir du déroulement de la campagne. Sur place, le constat qui se dégage est qu’en dépit de difficultés de démarrage, consécutives à l’installation tardive des pluies dans la zone, la campagne en cours est en avance de 3% par rapport à celle de l’année dernière à la même période.
L’objectif du ministère de l’Agriculture est de produire 7 millions de tonnes de céréales pour la campagne agricole 2013-2014. Dans cette prévision, la contribution de l’Office du Niger s’élève à près de 700 000 tonne de riz paddy soit 63% de la production nationale.
C’est dans ce cadre que le ministre de l’Agriculture accompagné du PDG de l’ON, Amadou Boye Coulibaly et ses collaborateurs, notamment le directeur national de l’Agriculture, Daniel Kelema, le directeur national du génie et le représentant de l’APCAM a effectué une visite dans la zone de N’Debougou, Niono, Kolongo et M’Bewani. L’objectif était de s’enquérir du déroulement de la campagne.
Pour cette sortie, la délégation s’est rendue à Diabaly, Dogofri, une zone où il y a de cela quelques semaines, la campagne agricole était incertaine compte tenu de l’insécurité grandissante. Dans toutes les zones visitées, le constat qui ressort est que toutes les semences ont été remises aux paysans dans le délai et le crédit de campagne pour la plupart est assuré par la BNDA.
Les techniciens ont rassuré le ministre et sa suite que l’installation tardive des pluies et les fortes précipitations enregistrées ces derniers temps n’auront pas une incidence négative sur les semences. En ce qui concerne le labour et le repiquage, ils sont presque terminés et le désherbage se poursuit à un rythme soutenu. Ce qui donne une bonne impression en ce qui concerne le déroulement normal de la campagne et l’atteinte des objectifs que l’ON s’est fixé.
A Dogofri, à Sanamadougou et à MBewani, la délégation du ministre a visité successivement les exploitations de Mamadou Sissako, Modibo Keïta et Mamadou Traoré. Si Modibo Keïta fait l’alternance entre le maïs hybride, la pomme de terre et l’oignon, les deux autres exploitants expérimentent le système de riziculture intensive (SRI). Se prononçant sur cette innovation dans la technique culturale, le PDG de l’ON a affirmé que le SRI est en parfaite adéquation avec les objectifs du gouvernement du Mali. Il s’agit de l’atteinte de l’auto suffisance alimentaire du pays à travers l’augmentation de la production et de la productivité.
En vue de pérenniser ce système, Amadou Boye Coulibaly a déclaré que la plus grande entreprise agricole de l’Afrique au sud du Sahara assiste de façon continue les producteurs à travers la sensibilisation et la vulgarisation des nouvelles techniques culturales. Et cela depuis 2009 et grâce au soutien de son partenaire stratégique, en l’occurrence l’initiative intégrée pour la croissance économique du Mali (IICEM).
L’ON et son partenaire ont entrepris la vulgarisation de la technologie du système de riziculture intensive. Au regard des résultats obtenus, Amadou Boye Coulibaly a eu une satisfaction. Puisque la technique a contribué à augmenter le taux de 35 à 100% du rendement chez certains paysans qui l’ont adopté. Il a développé les avantages du SRI qui se résument par l’économie des semences, l’engrais et l’eau.
En dépit de ces avantages, certains producteurs sont réticents à cause de son caractère minutieux. Mais le PDG dira que pour les encourager, l’ON a opté pour l’installation des parcelles de démonstration dans toutes les zones de production pour renforcer les capacités de l’encadrement et des producteurs afin de faciliter l’adoption de cette innovation. ” Ce qui a permis aux producteurs ayant de grandes surfaces d’exprimer le besoin d’étendre la nouvelle technique culturale au niveau de leurs champs “, souligne-t-il. Pour la campagne en cours, il est prévu l’exploitation de 2 750 ha en SRI pour un rendement de 8 tonnes l’hectare.
Le ministre de l’Agriculture a salué cette initiative. Il a exprimé aux paysans le soutien et l’accompagnement du gouvernement. Pour Baba Berthé, cet accompagnement est un devoir de l’Etat pour encourager la mise en place des entreprises agricoles et la survie des exploitations familiales. Ces deux exploitations, dit-il, sont complémentaires pour l’atteinte de l’auto suffisance alimentaire. Il a exhorté les opérateurs économiques à suivre l’exemple du moulin moderne du Mali qui cadre bien avec les perspectives de l’ON. Il s’agit de combiner les exploitations industrielles et familiales.
Dans la zone de M’Bewani, le premier responsable du département a visité les travaux d’aménagement de 2 500 ha financés par l’UE. Ce projet, faut-il le rappeler, rentre dans le programme d’appui à la mise en œuvre du contrat plan ON et gouvernement du Mali.
Son objectif est de réduire la pauvreté en contribuant à l’atteinte de la souveraineté alimentaire. Ici, les travaux sont exécutés à hauteur de 98%. Déjà, le taux d’installation des familles est de 65% soit 1 400 ha distribués avec un taux de mise en culture estimé à 75%. En ce qui concerne, la 2ème tranche, elle sera livrée à l’ON avant la fin de ce mois. D’où la satisfaction du ministre Baba Berthé qui a félicité les responsables de l’entreprise qui ont tenu leur engagement malgré les difficultés liées à l’insécurité et à la nature.
Moussa SIDIBE
Envoyé spécial à Ségou
Le seul ministre qu’IBK devrait reconduire est M. Baba Berthé.
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