Subvention des intrants agricoles : La pratique évaluée

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Le ministre Nango Dembelé (boubou blanc) entouré des participants
Le ministre Nango Dembelé (boubou blanc) entouré des participants

Le gouvernement a facilité l’accès des producteurs de céréales aux engrais à travers une politique de stabilisation des prix de cession. Dix ans après, AGRA a fait le point de cette mise en œuvre

Le ministre de l’Agriculture, Dr Nango Dembélé a présidé hier, dans la salle de conférence de la Direction des finances et du matériel de son département, la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de validation de l’étude sur la subvention des intrants agricoles.

L’atelier se tient en présence de la vice-présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), Mme Vanessa Adams venue spécialement de Nairobi, accompagnée des membres de l’Alliance et en l’occurrence le représentant d’AGRA au Mali, Dr Boureima Dembélé, des directeurs nationaux, régionaux de l’Agriculture, des directeurs généraux des offices et chefs de programmes et projets de développement rural. Etaient également présents les représentants des sociétés importatrices d’intrants agricoles, en l’occurrence SOMADECO, Toguna Agro-industries SA, SAD SA, Gnoumani SA et DPA, entre autres, les banques, les organisations professionnelles paysannes, les représentants du ministère de l’Economie et des Finances et du Budget.

Il faut rappeler que cette étude a été financée par AGRA qui l’a menée en 2017 dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest dont le Mali mais aussi du Centre et de l’Est. Les résultats de l’étude ont fait l’objet de concertations régionales avant cette validation au niveau national. Il faut aussi souligner que cette étude se basait sur la pratique en cours dans notre pays depuis presque une dizaine d’années.

A titre de rappel, le ministre de l’Agriculture a indiqué que le Sommet spécial des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenu en juin 2006 à Abuja au Nigeria a adopté 12 résolutions sur les engrais, parmi lesquelles l’augmentation du niveau de son utilisation de 8 à 50 kg par hectare par tous les pays membres avant 2015. Ainsi, conformément à cette résolution et face à la hausse des prix des céréales et des intrants agricoles sur les marchés en 2008, le Mali a mis en place un programme spécial appelé « Initiative riz » à partir de la campagne agricole 2008-2009.

L’objectif de ce programme était de faciliter l’accès des producteurs aux intrants afin de booster la production et la productivité agricole en vue d’assurer l’autosuffisance en céréales qui constitue la base de l’alimentation des populations.

La mise en œuvre de cette initiative a permis d’atteindre certains résultats importants, dont l’accroissement de la production céréalière de 9,7% entre 2007 et 2017, en passant de 5 millions de tonnes en 2008-2009 à plus de 10 millions en 2018-2019, a rappelé le ministre.

Par ailleurs, les spécialistes ont relevé que l’accroissement des rendements en maïs est passé de 1,97 tonne à l’hectare à 2,73 tonnes de 2008 à 2017 et celui du riz de 2,10 tonnes en 2010 à 3,3 tonnes en 2017 et l’augmentation du taux d’utilisation des engrais et des semences sélectionnées de 30%.

Notre pays dispose d’un réseau fortement étoffé de fournisseurs d’engrais et de semences avec deux grandes usines de production d’engrais minéraux, une dizaine de grossistes importateurs et plus de 2000 agro-dealers, a assuré le chef du département.

Et le ministre de saisir l’occasion pour remercier et féliciter chaleureusement AGRA qui a investi entre 2006 et 2016, plus de 20 millions de dollars au Mali (un milliard de Fcfa). Il a rappelé l’étude menée sur la subvention des intrants par l’Alliance dans notre pays et qui a recommandé une feuille de route, entre autres.

Un appui institutionnel intitulé : « Renforcement des capacités institutionnelles pour la transformation durable du secteur agricole au Mali » est en cours d’exécution en collaboration avec AGRA. L’objectif recherché à travers cet appui est de renforcer les capacités du ministère dans la conduite de la transformation du secteur agricole en vue d’augmenter les revenus et améliorer la sécurité alimentaire.

L’une des activités phares de cet appui est la dissémination des résultats de l’étude sur la subvention des intrants. Ainsi, l’atelier a pour objet de proposer un mécanisme adapté et consensuel de distribution et de vente d’intrants et de faire des recommandations d’amélioration, prenant en compte les différentes propositions des ateliers régionaux organisés.

Le ministre Dembélé a exprimé l’espoir de son département sur les résultats de l’atelier, qui aideront à satisfaire l’une des préoccupations présidentielles inscrites dans le programme de travail du gouvernement. Il s’agit donc d’évaluer l’impact des 15% d’augmentation du budget national alloué au secteur agricole.

Il permettra d’orienter la subvention des intrants agricoles par l’Etat, a indiqué le chef du département qui a encore renouvelé ses remerciements chaleureux à l’Alliance pour son accompagnement de qualité au secteur agricole.

Moriba COULIBALY

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