La Société générale du business agricole plus connue sous le diminutif ou sigle SOGEBA a été créée pour l’accompagnement technique de l’agriculture au Mali. Sa politique de proximité entreprise à travers des prestations en direction du monde paysan tarde à se concrétiser à telle enseigne que l’espoir des paysans est en train d’être déçu. Même la numérisation entamée en collaboration avec le gouvernement fut un leurre.
SOGEBA grandit vite, mais les paysans dépérissent. Les produits « made in SOGEBA » se vendent pourtant allègrement à hauteur de souhait. Ses semences certifiées de même l’assistance technique incluse dans ses programmes ne sont pas à la portée du paysan malien. La disponibilité constante de partenariat de la société tant véhiculée par l’instance dirigeante tarde à se concrétiser sur le terrain.
Nos investigations permettent de savoir que les cultures maraichères sont vouées aux gémonies, pendant que les engrais se vendent chers. Les experts de la société n’aident les paysans que lorsque l’Etat met la main à la poche dans le cadre du partenariat et du volet renforcement des capacités Comment dans ces conditions l’objectif de SOGEBA à savoir la souveraineté alimentaire peut-il être atteint ?
Le panier de la ménagère est tributaire des produits venus tout droit du Burkina Faso ou du Maroc. Recolonisation alimentaire ? Le rôle joué dans ce domaine par les businessmen de l’agriculture est insuffisant et ne permet pas la promotion et l’indépendance agricole. La modernisation à travers des décortiqueuses, tracteurs et batteuses tarde à se concrétiser. Preuve que les actions de SOGEBA ne portent pas leurs fruits, c’est la dépendance du Mali en produits maraîchers à un moment où les herbicides coûtent chers. Le monde paysan est aux abois. Pis, l’aliment bétail ou de volaille est inaccessible.
Le problème est que SOGEBA n’a même pas de champ d’expérimentation. Et les forages SOGEBA en forme d’aide pour les agriculteurs et maraîchers ? On a enquêté de Zantiébougou à Kébila, de Bougouni à Yanfolila, pas de traces de champ expérimental. Comme quoi cette société n’aide pas les paysans. Et l’oignon violet tant vantée par la société ? Cela semble être un mirage.
Salif Diallo