Situation agricole : « Globalement moyenne »

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Sur les 4 millions d’hectares cultivés, toutes spéculations confondues, les spécialistes estiment les pertes de récolte à 15%.

La salle de conférence de la Direction nationale de l’Agriculture (DNA) a abrité jeudi et vendredi une réunion de concertation sur la situation de la campagne agricole 2011/2012. Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Moussa Léo Sidibé, a rappelé à l’ouverture de la rencontre combien notre économie qui repose essentiellement sur le secteur de l’agriculture restait tributaire de la pluie et de la crue. Cette réunion de concertation est de la plus haute importance pour les pouvoirs publics, à un moment où les supputations vont bon train sur l’issue de la campagne. Elle permet, en effet, de fournir des repères sur un exercice agricole marqué par les aléas climatiques A l’issue de travaux intenses, la réunion a produit un rapport provisoire qui sera affiné ultérieurement par les services techniques. En attendant, le directeur national de l’Agriculture, Daniel Kéléma, a jugé que la campagne agricole a été globalement moyenne. Des poches de sécheresse sont relevées çà et là, en raison notamment de l’installation tardive de la pluie et des importants déficits pluviométriques enregistrés. Cette situation affectera les niveaux de production céréalière. Dans la région de Kayes, des zones comme Kayes nord, Yélimané, Nioro du Sahel et Yélimané connaîtront une baisse des productions céréalières.

A Ouéléssébougou, Kolokani, Nara, Banamba nord, les cultures sèches n’ont pas pu boucler leur cycle végétatif normal, ce qui affectera sérieusement la récolte. La situation est semblable à Yorosso (Sikasso), San, Tominian et Bla (Ségou), Tenenkou, Youwarou, Douentza, Mopti nord, Bandiagara, Djenné. Et dans les régions les régions de Tombouctou et de Gao pour les mil/sorgho et le sorgho de décrue à Kidal. Sur les 4 millions d’hectares cultivés, toutes spéculations confondues, les spécialistes estiment les pertes de récolte à 15%. De façon générale, 60% des semis sont considérés comme tardifs en raison de l’installation tardive de la pluie sur certaines parties du pays. Ce sont les mil/sorgho qui ont le plus souffert des pertes de superficies (86%). Le riz de submersion libre et contrôlée a aussi été sérieusement affecté. En raison de la faible crue des fleuves, certaines cultures de décrue ne connaîtront pas beaucoup de succès.

Par ailleurs, le coton enregistrera lui aussi des pertes évaluées à 23.000 hectares au niveau de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) et de l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN). La situation phytosanitaire est, elle, sous contrôle. Les services techniques chargés de la protection des végétaux et les brigades villageoises sont à pied d’œuvre pour circonscrire tous les dégâts des nuisibles signalés. Face à ce constat peu reluisant, le directeur national de l’Agriculture envisage des mesures d’accompagnement comme l’approvisionnement des zones déficitaires à partir de celles qui auront connu une situation meilleure, le renouvellement du stock national de sécurité alimentaire, la multiplication des semences R2 de riz pour permettre aux paysans de disposer de quantités suffisantes pour faire face à la prochaine campagne. Une esquisse du plan de campagne agricole 2012-2013 a ainsi été ébauchée.

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