« Il est temps d’investir dans l’agriculture », pouvait-on trouver mieux que ce slogan accrocheur pour annoncer cette édition qui aura regroupé pendant trois jours banques, institutions de micro finance, fournisseurs de service financier, panelistes et producteurs ? Les différentes personnalités qui se sont succédées à la tribune durant la cérémonie d’ouverture ont répondu par l’affirmative.
Le choix de Ségou pour abriter le salon s’explique par les opportunités qu’offre la région dans le domaine agricole a déclaré Mme DIAO Kadiatou TALL conseillère municipale représentant M. le maire.
Un avis partagé par M. Soumana DIARRA 2ème vice-président du conseil régional pour qui l’agriculture est le grand secteur de création de richesse dans notre pays. Y investir reviendrait à respecter la logique car le secteur occupe près de 80% de la population a-t-il conclu.
Pour le directeur général d’ICCO M. Bert Bosch, le partenaire financier néerlandais, la tenue de ce salon vise à promouvoir l’entreprenariat dans le secteur agricole par la création de contacts/relations entre fournisseurs de services financiers et porteurs de projets.
Le président de la chambre régionale d’agriculture El Hadj Kola DIALLO a renvoyé chaque partie à ses devoirs. Il a invité ses collègues agriculteurs à honorer les engagements condition sine qua non de survie de crédit agricole avant de demander aux banquiers d’adapter leurs services et leurs procédures à la réalité ambiante. C’est en cela dira-t-il qu’on pourrait lutter contre la pauvreté.
Il semble être compris par le ministre DIARRA pour qui l’émergence d’un secteur privé agricole créera suffisamment de richesse et luttera contre la pauvreté. Cette émergence a laissé entendre le ministre DIARRA ne sera possible qu’avec des réponses justes et adaptées aux difficultés de financements que rencontre l’agriculture malienne.
De l’argent inaccessible.
Au 31 décembre 2013, en plus du tissu bancaire traditionnel, notre pays comptait 126 structures de financement décentralisé dont 70 caisses d’épargne et de crédit, 25 associations de type crédit, 19 caisses villageoises autogérées et 12 sociétés à capitaux. Malgré tout l’agriculture surtout familiale n’arrive pas à accéder aux financements adaptés à ses besoins.
En Organisant le présent salon, AgriProFocus Mali a permis aux banques, institutions de micro finance, fournisseurs d’intrants et de technologies, d’exposer leur savoir-faire ; aussi d’engager des vrais débats sur la problématique de financement de l’agriculture.
Les thématiques comme les expériences de financement, les produits financiers novateurs concernant le Secteur de l’Agriculture, les risques liés au financement de l’Agriculture et mécanismes de gestion des risques, que les organisateurs ont choisies ont donné à cette 2ème édition toutes les chances réelles de trouver des solutions possibles et durables au financement de l’agriculture.
Des communications et débats qui s’en ont suivis, on retiendra que les produits financiers dans leur grande majorité ne répondent pas aux besoins du monde agricole. Ce dernier aussi ne dispose pas de garantie pour lui assurer un financement conséquent, situation qui explique la frilosité des banquiers. Entre ces positions tranchées il est demandé à l’Etat de se porter garant pour permettre aux entreprises agricoles d’accéder aux lignes de crédit approprié. Le fonds national d’appui à l’agriculture (FNAA) suscite de grands espoirs pourvu qu’il ne se résume à un simple jeu d’écriture. Les sessions Business to Business(B2B) ont clôturé l’éventail des activités qui ont jalonné ces 72 heures d’échanges entre partenaires du monde rural. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine peut être à Kayes et souhaitons que la première activité porte sur les impacts de la session que nous venons de vivre. Cela aiderait mieux à évaluer et à améliorer.
La Ré