Si la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Modibo Kéïta annonce de beaux jours pour le secteur de l’agriculture, la nouvelle n’a pas beaucoup enflammé les acteurs sur le terrain. En effet, tout comme ses prédécesseurs, ils sont nombreux à penser que les promesses du chef du gouvernement n’iront pas au-delà du simple effet d’annonce tant son ambitieux projet pour le secteur souffre d’assurance de source de financement. Par conséquent, beaucoup de paysans semblent déjà tirer leur conclusion. A savoir que le Premier ministre, Modibo Kéïta a simplement fait des promesses qu’il ne pourra pas réaliser. Du coup après cinq mois de gestion à la semaine, le monde paysan renvoie le Premier ministre sur le terrain du concret avec beaucoup de scepticisme. En tout jusqu’à preuve de contraire. Et cela malgré son passé de personnalité forte, respectable pragmatique plaide en sa faveur. Car la tâche sera ardue au regard de la taille de ses promesses faites aux agriculteurs maliens. En effet, pour faire de l’agriculture malienne un levier du développement économique du Mali, le Premier ministre annonce dans sa Déclaration politique générale la création prochaine d’une Agence d’Aménagement des Terres et de Fourniture de l’Eau d’Irrigation. Dans le même sens, le chef du Gouvernement promet aussi l’adoption prochaine d’un document de la Politique Nationale de la Qualité et le Plan d’Actions 2015-2017 de mise en œuvre de la Politique de Développement Industriel. « Il sera procédé également à la restructuration et à la mise à niveau des entreprises.
La signature récente de trois (3) protocoles d’accord entre le Gouvernement de la République du Mali et la Société Chinoise de l’Industrie Légère pour la Coopération Technico-économique avec l’Etranger permettra de doter notre pays d’une usine de : production d’huile d’arachide à Kita ; production de concentré de tomates dans la zone Office du Niger ; transformation du manioc dans la zone Office du Niger », a annoncé la DPG du Premier ministre sans pour autant détaillé le plan et le temps de concrétisation de ces usines.
La modernisation de l’Agriculture est aussi au cœur des ambitions du Premier ministre. Pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la création de richesses et la protection de l’environnement, sa déclaration de politique générale prévoit une mutation des exploitations agricoles familiales de subsistance vers des exploitations familiales, commerciales et modernes produisant pour le marché à travers l’aménagement de 100 000 hectares sur la période 2014-2018. A la lecture de toutes ces promesses du chef du gouvernement, l’on peut parier la main sur le cœur que le Premier ministre engagera le début d’une révolution agraire au Mali. Pourvu que ce ne soit pas seulement des promesses faites pour endormir le peuple malien.
Youssouf Z KEITA
