Malgré les fortes pluies de ces derniers jours occasionnant des inondations meurtrières à travers les villes du Mali, les paysans de l’Office du Niger s’attendent à une très bonne récolte cette année. En tout cas c’est ce qui ressort de la récente visite du terrain du désormais ancien ministre de l’Agriculture Baba Berthé. Cette tournée s’inscrivait dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2013-2014. Pour l’occasion, il était accompagné par le PDG de l’Office du Niger Amadou Boyi Coulibaly et plusieurs autres personnalités.
« L’office c’est ma vie ! Mon père a travaillé pendant 42 ans comme ouvrier à l’office avec les blancs. Moi, je vais le servir jusqu’à mon dernier souffle avec bonheur et honneur. Que je sois Pdg ou pas ». En terme clair utilisé, l’office comme un instrument stratégique de développement du Mali. Voici l’intime conviction du Président directeur général de l’O.N, Amadou Boyi Coulibaly et le résultat est visible aujourd’hui dans cette zone la plus prisée du pays. Car Boyi est au four et au moulin pour rendre l’agriculture attrayante et génératrice de beaucoup d’emplois et de revenus. Le ministre Baba Berthé et sa délégation en ont fait le constat les 30 et 31 août dernier au cours d’une visite de terrain à Niono, Diabaly, Dogofry et M’Bewani.
L’étape la plus importante de ce marathon ministériel de 48 heures a été la visite des parcelles de mais hybride de l’opérateur économique Modibo Keita, non moins PDG du Moulin moderne du Mali (M3) et GDCM, devenu aujourd’hui méga fermier par conviction. Ici la physionomie des champs de mais et l’étendue mise en valeur, plus de 1000 hectares, ont failli rendre le ministre Baba fou. En bon sikassois, le ministre n’a pas pu cacher son enthousiasme.
L’or du Mali, ce n’est pas dans le sous-sol…
Apres avoir fait le pourtour des champs au bord des véhicules, le ministre s’est jeté de sa voiture en courant dans le champ de mais de Mobibo, comme s’il avait vu un gibier. Toute chose qui a impressionné les membres de la délégation dont certains n’ont pas hésité à souffler en douce que « l’or des Sikassois c’est le mais ». Ce que l’enfant de Sikasso n’a pas nié en appelant les maliens à exploiter le mieux l’or qui se trouve à la surface de la terre, au lieu d’aller à la profondeur pour chercher le métal jaune. Cette visite du ministre dans le champ de Modibo lui a donné confiance pour l’avenir de l’agriculture dans notre pays. ‘’Je suis heureux de constater qu’en plus des exploitations familiales, il ya une autre forme d’exploitation agricole. Les deux sont complémentaires. L’agriculture du Mali est en marche et les entreprises agricoles constituent l’ossature de l’agriculture du Mali de demain », a laissé entendre le Ministre Berthé. De passage il a chaleureusement félicité Modibo Keita qui, en marge du commerce, s’est intéressé à la mécanisation de l’agriculture malienne à travers des gros investissements. Selon M. Berthé ceci doit être une source d’inspiration pour ceux qui ont des fonds à investir à la terre. ‘’ L’or du Mali, ce n’est pas dans le sous-sol, mais c’est ici à la surface et il faut juste travailler’’ avant de conclure que ‘’c’est mon cri de cœur parce que je suis issu du monde paysan‘’.
Dans son champ, l’opérateur économique le plus dynamique du Mali, Modibo Keïta, fait l’alternance permanente 12 mois sur 12 entre le maïs hybride, la pomme de terre et l’oignon sur les mêmes parcelles, soit une superficie aménagée de 1006 hectares entièrement aménagée avec les équipements agricoles de dernière génération. Ces mais qui sont en phase de récolte promettent. Selon Mobibo Keita, ce mais hibryde a un cycle de 90 jours et le rendement à l’hectare est estimé à 10 tonnes. Soit une production attendue de 10060 tonnes. En vendant le kilogramme à 150 F CFA, la production rapporte plus de 1,5 milliard de F CFA. Qui dit mieux, la terre ne ment pas. Pas de miracle ! Voici le raccourci pour faire décoller l’économie malienne et le moyen le plus efficace pour combattre la famine.
Autres lieux visités, les parcelles témoins des paysans modèles comme le vieux Amadou Sissako qui est devenu une référence à Dogofry, grâce à l’adoption du système de riziculture intensive (SRI), et se frotte bien les mains après chaque récolte. Selon le PDG de l’office, M. Coulibaly, cette nouvelle technique culturale a pour but de booster la production des paysans afin de diminuer la pression foncière en doublant la production sur une petite superficie. Tout en restant plus économique en semences, en engrais et en eau. Soit 8 à 10 kg de semences à l’hectare pour une production de 8 à 10 tonnes sur la même superficie, avec une dose de fertilisant de 10 à 15 tonnes à l’hectare. Contrairement à la production traditionnelle de 4 à 5 tonnes de riz paddy à l’hectare.
A Diabaly où l’insécurité est dans le rétroviseur des populations, les paysans s’attendent à une excellente récolte, surtout qu’aucun incident n’a été signalé dans cette zone depuis le lancement de la campagne, bien qu’étant une zone de guerre.
A M’Bewani, les fortes précipitations de ces derniers jours ont provoqué des inondations avec des risques d’épidémies dans les villages de M’Bewani , Hérémakono et Séribala. Mais le constat est que ces inondations n’affectent pas les cultures.
Dans cette zone de M’Bewani, le ministre Berthé a visité les travaux d’aménagement de 2 500 ha dans le bloc « D » financé par le Fonds Européen de développement (FED) dans le cadre du Programme d’appui à la mise en œuvre du contrat plan de l’Office du Niger (PAMOCP-ON). Selon le coordinateur du projet, les travaux sont exécutés à hauteur de 98%. Quelques 1400 ha ont été déjà distribués à 800 familles avec un taux de mise en culture estimé à 75%. Des assurances ont été données par les responsables des travaux que la 2ème tranche sera livrée avant fin septembre. D’où la satisfaction du ministre Berthé qui a félicité les responsables de l’entreprise pour le respect des engagements.
Dans l’ensemble des zones visitées à l’O.N, la campagne agricole de cette année se déroule dans les conditions socioéconomiques et climatiques favorables pour une bonne productivité et la physionomie des plantes l’atteste. Pour cette campagne, malgré des petites difficultés signalées ça et là (sous-équipement des paysans, l’insuffisance de main-d’œuvre, faible entretien du réseau tertiaire par les paysans, divagation des animaux etc.), la production totale attendue est plus de 700 000 tonnes de riz paddy, soit une augmentation de 3% sur la campagne précédente. Pour boucler cette tournée, certainement la dernière tournée du ministre Baba comme ministre de l’Agriculture de la transition, ce dernier a tenu à remercier l’ensemble de ces collègues du gouvernement et ses proches collaborateurs et à félicité le Pr. Dioncounda Traoré pour la réussite de la transition tout en souhaitant bon vent aux paysans du Mali.
Aliou Badara Diarra, envoyé spécial
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INONDATION EN ZONE OFFICE DU NIGER
Les mises au point de Boyi
Les habitants des villages de kolodougou sur la route de Niono, M’Bewani, Hérémakono et Séribala, ont les pieds dans l’eau et se sentent oubliés par l’Etat. Pour se faire entendre, ils ne sont pas passés par quatre chemins. Profitant de la visite du ministre de l’Agriculture, les victimes de l’inondation ont forcé le convoi de la délégation ministérielle à s’arrêter à Kolodougou et même tentative à M’Bewani.
Objectif, exprimer leur ras-le-bol aux autorités face à l’inondation et aux risques d’épidémies de choléra et autres maladies qui leur guettent. Partout où le ministre Baba Berthé a croisé les victimes des inondations, il a prêté oreille attentive aux doléances des paysans et les a rassurés par rapport au soutien sans faille pour leur soulager. A la fin de cette mission pathétique, Boyi, le patron de l’Office, a tenu à faire des mises au point sur cette situation désastreuse que vivent certains administrés de l’O.N. C’ était au cours d’un point de presse animé dans les locaux de la dite structure. Le PDG n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Pour lui, pas question que les villageois fassent des fissures au niveau des canaux d’irrigation pour faire évacuer l’eau. Pour le faire, l’office a loué des grosses motos – pompes pour les soulager en pompant l’eau. Selon lui, l’inondation de ces derniers jours n’est pas due à une défaillance technique des installations de l’O.N, comme font croire les victimes, mais plutôt au caractère pernicieux de la pluviométrie de ces derniers temps.
‘’Les inondations ne sont pas causées par des eaux d’irrigations, mais plutôt à cause du caractère pernicieux des pluies dans ces zones. Entre le 10 et le 20 août, les pluies sont tombées 4 fois plus que d’habitude, avec notamment 225 mm en 4 jours dans la zone M’Bèwani, dont 126 mm en seulement deux heures de temps’’ a-t-il souligné, avant d’ajouter que la plupart de ces villages sont installés dans les cuvettes qui servent de parcelles pour les cultures. Et malgré les mises en garde de l’office, les occupants font la sourde oreille. Aujourd’hui, Boyi préconise, avec l’aide des partenaires, le déplacement forcé des victimes d’inondations et leur prise en charge. Une manière pour lui d’humaniser et de bien gérer l’Office en intégrant l’aspect social à la gestion de l’entreprise; toute chose qui fait défaut à l’ON. Il a en outre interpellé les nouvelles autorités sur l’aspect de la mobilisation des ressources nécessaires pour l’entretien régulier des 2510 kms de drain dont dispose l’Office du Niger. Sur ces réseaux de canalisation d’eau, seulement 745 kms sont régulièrement entretenus.
Parlant du projet Malibya de 100 000 hectares à aménager, avec un impressionnant canal de 40 km réalisé par le Guide Libyen feu Khaddaf ; ce projet est un caillou dans la chaussure des nouvelles autorités, faute d’information claire. Car, selon le PDG, un bail de 90 ans a été accordé par le Président ATT, sur la base d’un engagement verbal avec Khaddafi. Depuis le début de la crise en Libye et la chute d’ATT, c’est le silence radio total. Aucune des parties n’a daigné piper mot. Et le PDG est dans l’embarras total pour décanter cette situation, car il ne dispose d’aucune information sur ce dossier et aucune preuve matérielle sur ce bail qui s’étende sur 90 ans alors que les textes prévoient 30 ans en la matière.
Pour terminer, il a rassuré l’opinion que la prise en charge des services sociaux de base sera désormais inscrite dans tous les projets et programmes de l’Office et cela en parfaite intelligence avec les PTF.
A.B.D
se jeter hors du véhicule en roulant, il est zinzin ce type
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