Le Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) à l’ouverture duquel le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita a participé le 24 avril dernier à Meknès va s’étaler sur dix jours. Producteurs et industriels du monde agricole sont venus exposer leur savoir-faire aux milliers de visiteurs qui ont fait le déplacement. Grand pays producteur agricole, le Maroc a sorti tous ses atouts pour capter le public. Dans ses nombreux stands installés à perte de vue, on y trouve presque tout : fruits et légumes, volaille, poison, élevage, en produit brut ou transformé.
Les stands tenus par nos exposants constituent également l’une des grandes attractions de ce salon. Venus avec près de trois tonnes d’articles divers, les Maliens ont montré les potentialités agricoles du pays telles que les milliers de terres dont dispose l’Office du Niger, la production du coton de meilleure qualité par la CMTD. Il y a des fruits et légumes comme la mangue, la noix d’acajou, le karité, l’échalote; des tubercules (pomme de terre) et de diverses céréales (maïs, riz, mil, arachide) .
Promotrice de la société Keitala négoce, Mme Keita Jamia est venue faire la promotion de plusieurs produits locaux: le gingembre, la poudre de moringa, la noix d’acajou, la mangue séchée, le soja. Selon elle, tous ces produits peuvent beaucoup rapporter à l’économie locale pourvu qu’ils soient valorisés. A ce propos, Mme Kéita Jamia a demandé au gouvernement de donner un coup de pouce aux professionnels du secteur, afin que cet objectif soit atteint. Elle tient particulièrement à cœur l’amélioration de la production et l’importation de l’anacarde, un produit très prisé à l’extérieur. « Ce sont les Ivoiriens qui viennent chercher l’anacarde chez nous et ensuite ils vont le commercer sur le marché mondial avec un profit énorme. Je trouve cela injuste parce que tout simplement nous n’avons pas autorisation à le faire chez nous. Je pense que le gouvernement doit revoir cette situation qui nous pénalise actuellement », explique la promotrice de la société Keitala négoce. Mme Kéita Jamia pense que le SIAM est une grande opportunité pour que nos produits agricoles soient davantage connus à l’échelle mondiale. « Le SIAM nous permet de valoriser nos produits et d’échanger avec les autres. Cela pourrait nous permettre d’innover des choses chez nous », déclare-t-elle.
Quant à Hawa Bagayogo, elle s’est spécialisée dans la production du karité avec la marque « Kalodjè ». Tout ce qu’elle produit est fait sur la base du karité comme la pommade et le savon. « Nous demandons à l’Etat de nous aider, afin de bien valoriser ce que nous faisons. C’est très important car si le produit n’est pas bien labélisé, présenté, il perd sa valeur. Nous avons beaucoup de potentialités avec le karité, mais le savoir-faire nous manque pour bien profiter de ce produit dont nous sommes parmi les grands producteurs en Afrique », dit-elle. Hawa Bagayogo n’est pas à sa première exposition. Elle a déjà participé à des foires en France et en Côte d’Ivoire. La promotrice de la marque « Kalodjè » compte faire de bonnes affaires au SIAM en terme de vente.
La promotrice du restaurant » La vielle marmite » est aussi présente au SIAM. Mme Oumou Traoré se bat pour la promotion de nos produits agricoles depuis des années. Son restaurant est devenu presque une école dans le cadre de la promotion et la valorisation de nos produits agricoles particulièrement à travers la transformation agroalimentaire.
Le président directeur général de GDCM, Modibo Kéita, qui s’est lancé dans l’agro-industrie (riz, sucre et pomme de terre), est venu faire lui aussi de bonnes affaires. Il a été séduit par une machine agricole qui a beaucoup révolutionné l’agriculture au Maroc. « Nous sommes venus voir les potentialités agricoles du Maroc et envisager ce que nous pourrons apporter au Mali. Je suis tombé sur une machine agricole dont le rendement est très bénéfique chez nous. Je suis en train de discuter avec le fournisseur et si tout va bien je compte payer cinq unités », dira-t-il.
Le ministre du Développement rural, Bocary Tréta, espère que nos producteurs agricoles pourront tirer un maximum de profit de ce salon. Particulièrement pour l’Office du Niger et la CMDT qui chercheront à signer chacun une dizaine de contrats, avant la fin du Salon international de l’agriculture au Maroc.
Envoyé spécial
M. KEITA