Riziculture : Une stratégie nationale pour promouvoir le secteur

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Le document de la Stratégie nationale de développement de la riziculture du Mali (SNDR) était lundi et mardi au centre des débats à l’Hôtel Laïco Amitié entre le ministère de l’Agriculture et ses partenaires.

Ce document volumineux de 34 pages a été initié dans le cadre de la Coalition africaine de développement de la riziculture (CARD) du gouvernement japonais, une structure travaillant de concert avec les pays africains producteurs de riz, en particulier notre pays pour mieux répondre aux besoins des Africains. L’objectif de la CARD est de doubler la production du riz en Afrique subsaharienne dans les 10 ans années à venir passant ainsi de 14 millions de tonnes en 2008 à 28 millions de tonnes à l’horizon 2018 à travers une meilleure coordination des investissements et l’assistance technique. La Stratégie nationale de développement de la riziculture s’inspire de la Loi d’orientation agricole (LOA). Le document fait ressortir que l’économie malienne repose essentiellement sur le secteur agricole. Celui-ci occupe près de 75% de la population active, contribue pour environ 40% à la formation du produit intérieur brut (PIB) et fourni 30% des recettes d’exploitation. Il précise également que notre agriculture est globalement confrontée aux vicissitudes climatiques et hydrologiques en dépit des efforts consentis dans le domaine des aménagements hydro-agricoles dont le rythme de réalisation est passé de 5.500 hectares à 9.000 hectares par an au cours des dix dernières années. Le document constate, par ailleurs, que le riz est l’aliment de base de plus de la moitié de la population mondiale. Le riz polarise les activités de près d’un milliard de personnes dans les zones rurales des pays en développement. L’essentiel de la production mondiale du riz soit 90% provient d’Asie. Cette production tourne autour de 700 millions de tonnes par an, dont seulement 6% sont échangés sur le marché mondial. L’instabilité des cours mondiaux des produits de première nécessité et la hausse tendancielle des prix et des dynamiques de productions diverses constituent un risque majeur pour les pays les plus vulnérables sur le plan de la sécurité alimentaire, notamment pour l’Afrique qui est devenue de plus en plus dépendante des importations pour couvrir ses besoins en riz.

En effet, l’Afrique importe chaque année 10 millions de tonnes de riz. Au Mali le riz contribue à lui seul pour environ 5% du PIB. Contrairement aux filières viande et coton, la filière riz a l’avantage de disposer d’un marché national en pleine expansion. Malgré l’augmentation croissante de la production, le Mali est obligé de faire recours à des importations pour couvrir ses besoins en riz. Au total 45% du riz commercialisé sur le marché national provient de l’importation. Les importations sont variables en fonction de la disponibilité des autres céréales. En 2007, les importations en riz marchand se chiffraient à 148.243 tonnes et provenaient d’Asie (Inde, Thaïlande, Vietnam et Chine) indique le document. L’augmentation de la consommation de riz s’est faite de manière spectaculaire. Selon le bilan céréalier 2011, la consommation moyenne annuelle par habitant au Mali est de 61,46 kilogrammes contre 57,24 kg en 2006. Le riz devient ainsi la première céréale consommée en zone urbaine. Le marché malien du riz à l’importation reste de fait un facteur stratégique. En terme de sécurité alimentaire, notre pays travaille à la constitution de stocks nationaux de sécurité alimentaire. Ces stocks devront passer de 50.000 tonnes en 2007 à 10.000 tonnes en 2012. A ce rythme, ils devraient atteindre 160.000 tonnes en 2018 et 180.000 tonnes en 2020.

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