Rétrospectives sur l’agriculture de 2013 à 2016 : Le président IBK traduit ses ambitions en actes

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4 septembre 2013-4 septembre 2016, cela fait trois ans exactement qu’Ibrahim Boubacar Kéïta assume la haute fonction de chef de l’Etat du Mali. Grace à sa stratégie et à son ingéniosité, l’homme a su insuffler du sang nouveau au secteur de l’agriculture qui, désormais, passe de l’étape de la subsistance à celle du marché. 

Avant l’arrivée au pouvoir  du président Ibrahim Boubacar Kéïta, l’agriculture éprouvait des difficultés à décoller, surtout dans le contexte de crise politico-sécuritaire qui l’a éprouvé. Dans son programme de société, le président IBK, alors candidat, a nourri l’ambition de faire de l’agriculture, le moteur du développement du Mali. Ses efforts dans le domaine depuis qu’il a accédé au fauteuil de Koulouba sont révélateurs de cette ambition du président d’assurer la sécurité alimentaire de son peuple, et au-delà, faire en sorte que le paysan malien puisse tirer des mannes financières des efforts qu’il fournit. Ce qui a conduit le PM Modibo Keïta, lors de sa Déclaration de politique générale du gouvernement devant les élus du peuple à déclarer ceci: «La modernisation de l’agriculture est au cœur de nos préoccupations pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la création des richesses et la protection de l’environnement».

En trois ans, une rétrospection sur les efforts déployés dans le domaine dégage des résultats probants. D’abord, le chef de l’Etat a alloué 15% du budget de l’Etat au seul secteur de l’agriculture, au moment où les autres chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine à Maputo en 2003, s’étaient  accordés sur au moins 10% du budget national de leur pays au financement du secteur agricole. C’est là le premier défi relevé du président IBK.

Efforts matériels
De 2013 à aujourd’hui, les différents gouvernements, s’inscrivant dans la logique du président IBK, ne cessent de mettre les bouchées doubles pour satisfaire les besoins du monde agricole.
En matière d’équipements agricoles les acquis sont énormes. Dans le cadre de la campagne 2014-2015, les paysans sont dotés de 13 949 charrues, 194 houes asines, 1 335 motoculteurs, 1 914 semoirs et 164000 charrettes en traction animale.

En traction motorisée, 100 tracteurs et accessoires, 128 motoculteurs, 360 batteuses, 348 décortiqueuses, 150 groupes motopompes, 100 plateformes multifonctionnelles, 16 mini- rizeries et 150 moulins sont fournis aux paysans.

Quant aux intrants, le gouvernement du Mali a subventionné des engrais, des semences et l’opération pluies provoquées. À titre d’exemple, durant la campagne 2014-2015, 364 778, 58 tonnes d’engrais ont été subventionnées pour un montant 35 679 658 867 Fcfa. Il en est de même pour les 208,03 tonnes de semences pour un montant de 312 940 500 Fcfa ; l’Opération pluie provoquée à 500000000 Fcfa. Le montant global de la subvention était de 36 492 599 367 Fcfa (situation provisoire).

Les efforts des services de l’agriculture et de l’élevage, et surtout la décision prise par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, d’augmenter à hauteur de 5 milliards de Fcfa, la subvention de l’engrais au titre de la campagne agricole en cours présagent de bons résultats agricoles pour cette saison 2016-2017. De quoi louer les efforts que les autorités déploient sans cesse dans le secteur agricole pour asseoir l’autosuffisance alimentaire dans notre pays.
Le suivi de la bonne gestion de la subvention des intrants agricoles est une réalité au niveau de toutes les zones de production à travers des missions d’appui, des forces de sécurité, les services de commerce et de la concurrence ont été associés à la sécurisation des engrais subventionnés. Les autorités et élus locaux (maires, présidents des DLCA) ont été associés à la gestion des engrais subventionnés et un numéro vert a été créé et est opérationnel.

Moyens d’accroissement
«En outre, notre action portera sur la consolidation des acquis et la poursuite de la mise en œuvre de la Loi d’Orientation Agricole et de la Politique du Développement Agricole», déclarait le PM. Et au ministre Denon de l’Agriculture de renchérir lors du SIAGRI 2016: «Le gouvernement accordera aussi une importance particulière au renforcement des programmes de recherche en vue de soutenir la productivité et la production agricoles». Il a s’agit là des moyens d’accroître la production et la productivité agricole, en développant des programmes d’extension des aménagements hydro-agricoles. Ainsi, le gouvernement a adopté les textes relatifs à la création d’une Agence d’Aménagement des Terres et de Fourniture de l’Eau d’Irrigation.
Ainsi, de grands bassins de production s’étendant jusqu’à 100 000 hectares sur la période 2014-2018 sont en exploitation et en cours d’aménagement pour pallier les aléas climatiques et le faible niveau de transformation des produits de l’agriculture.
Des ateliers de sensibilisations et formations
Un nombre indéterminé d’actions se mènent depuis 2013 pour soutenir la production agricole. Il s’agit de l’organisation du monde rural par l’enregistrement, la sensibilisation et la formation sur les exploitations agricoles familiales et des entreprises agricoles. Dans le cadre du conseil agricole, les technologies et approches suivantes ont été diffusées auprès des producteurs : il s’agit des technologies de riz (Nerica L1, L2, etc.), de niébé (Korobalen, Gorom-gorom), de maïs (Dembagnuma, Sotubaka, de variétés hybrides, etc.), de tomate d’hivernage, de l’approche portant sur le Système de Riziculture Intensif (SRI), de la Gestion Intégrée des Productions et des Déprédateurs (Champs Ecoles Paysans)…
De la protection des végétaux
La situation phytosanitaire est restée relativement calme aujourd’hui. Cependant, des activités de surveillance et de lutte contre certains animaux dévastateurs de cultures, tels que les mouches de fruits, les oiseaux granivores, les pucerons et les sautereaux ont porté sur 46 966 ha prospectés pour une prévision de 53 615 ha, soit 87,6 % de réalisation ; 17 144 ha traités dont 10 202 ha contre les mouches de fruits pour une prévision de 23 115 ha, soit 74,16 % de réalisation.. Les capacités matérielles du Centre National de Lutte contre le Criquet Pèlerin ont été renforcées par la dotation en trois (03) véhicules sur le budget de l’Etat. Cela a permis de faciliter la prospection de 51 000 ha.

Des résultats rassurant l’avenir
La production céréalière de la campagne agricole 2014/2015 est estimée, selon les résultats définitifs de l’Enquête Agricole de Conjoncture (EAC), à 6 980 733 tonnes, toutes céréales confondues. Comparée aux résultats de la campagne 2013-2014 qui ont été estimés à 5 736 093 tonnes, il se dégage une hausse de 22%. Ils représentent en outre 81% des objectifs de campagne qui étaient fixés à 8 674 462 tonnes. Ils se répartissent comme suit : 2 166 830 tonnes de riz (31 %), 1 744 026 tonnes de maïs (25 %), 1 715 044 tonnes de mil (24,6 %), 1 271 880 tonnes de sorgho (18,2 %), 37 284 tonnes de fonio (0,5 %) et 45 668 tonnes de blé/orge (0,7 %).
En comparant les résultats définitifs de la production céréalière globale de la campagne 2015/2016 aux besoins de consommation de la population malienne, suivant les normes de consommation de la FAO (214 kg/personne/an), on note un excédent céréalier estimé à 1 831 3 tonnes.

Les données montrent que la production céréalière est passée de 3 693240 tonnes, à partir de la campagne 2006-2007, pour atteindre 6 980 733 tonnes pendant la campagne 2014-2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen d’environ 11 %. On peut noter par déduction que des efforts importants ont été consentis pour assurer l’intensification des productions agricoles.
Alors qu’elle était de 440 027 tonnes en 2013-2014, la production de coton graine, pendant la campagne agricole 2014- 2015, est estimée à 548 723tonnes, soit une augmentation de 24,7 %. Cette production aurait pu être meilleure, si les conditions agro-climatiques avaient été favorables (répartition des pluies dans le temps et l’espace, quantités et fréquence des pluies enregistrées, maîtrise du programme de pluies provoquées). On note néanmoins que grâce aux efforts fournis par l’Etat, les organisations agricoles professionnelles et les producteurs (subvention des intrants, appui conseil, paiement à temps du coton…), la production cotonnière de la campagne agricole 2014-2015 a connu une nette progression.
Comme l’avait promis le président Ibrahim Boubacar Keïta durant sa campagne, au Mali, plusieurs mesures ont été prises pour encourager les producteurs et relancer le coton. Cette année, le gouvernement a rehaussé le prix d’achat du kilo de coton à 250 Fcfa pour encourager la filière. «250 Fcfa le kilo de coton graine, c’est le [prix le] plus élevé dans la sous-région. Aujourd’hui, la situation atteint environ 500 000 hectares. C’est exceptionnel au Mali», explique Modibo Koné, président des producteurs de l’or blanc.
Pour Amadou Konaté, un agriculteur dans le village de Sira Togou, «il y a une très nette amélioration dans notre production grâce aux tracteurs et aux matériels. Nous sommes plus efficaces, plus productifs. Avec le tracteur, on peut faire quatre hectares, alors qu’avant, avec les bœufs de labour, c’était au maximum un hectare dans la journée».

Le Mali reste compétitif, car les subventions ont permis aux paysans à doubler leurs surfaces agricoles. Ces efforts des pouvoirs publics vont assurément permettre au Mali d’espérer cette année les 650 000 tonnes de coton et reprendre sa place de premier producteur en Afrique.
Les résultats des autres productions végétales concernent la production des légumineuses alimentaires. Il s’agit du niébé : 153 793 tonnes ; de l’arachide : 510 241 tonnes ; du sésame : 28 749 tonnes ; du soja : 3 236 tonnes. Les principales productions de cueillette portent sur l’anacarde : 39 498 tonnes ; le karité : 540 200 tonnes et la gomme arabique : 7 003 tonnes.

Pour cette campagne agricole 2016-2017, tous les ingrédients sont réunis pour une recette conséquente. Plus de 300 milliards de Fcfa pour 8,8 millions de tonnes de céréales sont prévus pour la campagne agricole 2016-2017. L’Etat a déjà mis à la disposition des paysans les intrants, dans la plupart des localités.  «Ces engrais sont contrôlés», avait rassuré le ministre, pour éviter qu’ils soient traités de «frelatés».
Cyril ADOHOUN

Source : L’Observatoire

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