Restructuration des Réseaux SFD : L’ important apport du FIDA au Mali

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A Nara, tout comme précédemment à San et à Niono, le Programme de Microfinance Rurale (PMR), financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) poursuit ses activités de renforcement des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD).
Dans le cercle de Nara (Région de Koulikoro), les 17 caisses d’épargne sont membres de l’Union Kondo-Jigima. Selon les techniciens, elles se trouvent aujourd’hui confrontées à un problème de viabilité pour mieux offrir des services financiers aux ruraux. Pour surmonter ces difficultés, le PMR  conduit, depuis juin 2012, un processus d’appui à la restructuration des réseaux SFD partenaires, dont  les 17 caisses de Kondo-Jigima du cercle de Nara.
L’Assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue le 3 octobre dernier, était donc une étape charnière de la mise en œuvre de la feuille de route qui vise le regroupement des différentes caisses.
Auparavant, c’est-à-dire en juin dernier, le même travail de fusion avait été fait par le PMR. En effet, à San, suite aux travaux de l’Assemblée générale des caisses de micro-finance Jigifa-So et Fantagnajigi, l’Association pour le développement et la promotion de la micro-finance au Mali (Adpm-Mali), «Fantan Jigi Fa So» a vu le jour. Ladite association étant issue des réseaux Jigifa, Fantajigi, Seniwé Nanvin et Cme/Espoir.
Par ailleurs, dans le même mois, les Caisses villageoises d’épargnes et de crédit autogérés en zone Office du Niger Ségou (Cveca-On/Ségou), représentant désormais la nouvelle structure de micro-finance, ont été mises sur les fonts baptismaux. A noter que la Cveca-On/Ségou est ainsi devenue la seconde entité forte de la nouvelle approche de promotion de la micro-finance développée par le PMR. Il sied de relever que Cveca-On/Ségou est issue de la fusion de 6 agences et de 89 caisses de Ségou, Ténenkou, Macina et Niono.
Le Directeur du PMR, Dramane Sidibé, a annoncé, partout où il est passé, que la nouvelle association bénéficierait de l’appui du programme. Il a aussi laissé entendre que «la fusion des caisses d’épargnes et/ou réseaux constitue la porte d’entrée pour le PMR auprès des SFD partenaires». Le PMR a, de ce fait, décidé d’accompagner les associations issues des fusions en termes d’appuis conseils, de formation et de renforcement de capacités.
Pour bien comprendre le travail effectué par le PMR, rappelons que le diagnostic qui a servi à sa formulation, sur la base des expériences du FIDA au Mali, a révélé que les contraintes à la viabilité des SFD ruraux sont de trois niveaux: contraintes de marchés, contraintes managériales et faible intégration au secteur.
Pour la première contrainte, la nécessité de rationaliser l’intervention, à travers le repositionnement stratégique des SFD ruraux sur des périmètres de rentabilité accessibles au plus grand nombre, s’imposait. Il fallait aussi envisager le réseautage sous un angle beaucoup plus large, en explorant les possibilités d’affiliation/regroupement avec d’autres réseaux voisins. Pour la contrainte managériale, il y avait lieu de professionnaliser les SFD ruraux, à travers les activités portant sur le renforcement des capacités.
Enfin, le troisième défi auxquels les cadres du PMR devaient faire face concerne la faible intégration au secteur. A en croire les spécialistes, le renforcement de la base institutionnelle des réseaux reste un défi majeur. Pour cause, les SFD ruraux appuyés par le FIDA, notamment dans le cercle de Ségou, et les petites caisses du cercle de Nara sont faibles du point de vue institutionnel.
Leur intégration au secteur financier, toujours selon eux, suppose un affinement de la stratégie de réseautage, l’appui à la mise en conformité avec la réglementation et le développement de relations/alliances stratégiques avec d’autres réseaux de SFD pour des besoins de services communs et de partage d’informations et avec les institutions bancaires et d’assurances.
Paul Mben

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