Le ministre Commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, a animé, le lundi 23 avril, une conférence de presse pour faire la restitution de la 15ème session du Conseil national de sécurité alimentaire. Il avait à ses côtés plusieurs cadres de son département.
A l’entame de ses propos, le conférencier a défini les concepts de la sécurité alimentaire. Selon lui, la sécurité alimentaire est assurée lorsque tous les habitants ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. À le croire, la disponibilité des produits alimentaires de tout genre et le pouvoir d’achat des ménages sont des facteurs déterminants pour l’atteinte de la sécurité alimentaire.
Pour le commissaire à la sécurité alimentaire, à l’issue de la campagne agricole 2017-2018, la situation alimentaire de notre pays mérite une attention particulière de la part du gouvernement et des partenaires. Et de poursuivre que cela est dû, entre autres, à l’insuffisance des pluies en début de campagne et à l’arrêt précoce des pluies en septembre, la faiblesse de la crue, les dégâts des ennemis des cultures et l’insécurité au centre et au nord de notre pays.
À ses dires, la production céréalière nationale a été plus ou moins moyenne avec des cas de mauvaises voir très mauvaises récoltes dans plusieurs circonscriptions du Mali. Ainsi, les mêmes raisons ont affecté les productions halieutiques et les conditions générales d’élevage à maints endroits. À cet effet, dit-il, l’approvisionnement des marchés en céréales locales et importées est pour le moment normal, exception faite des perturbations observées dans la circulation des personnes et des biens au centre et au nord du pays.
À le croire, tenant compte de ces paramètres, le Système d’alerte précoce, aux termes de son évaluation définitive de la situation alimentaire à la campagne 2017-2018, a estimé que pendant la prochaine période de soudure (juin et août 2018), environ 932 651 personnes soit 4,94 % de la population seront en phase 3 et plus.
“Elles sont réparties dans 591 communes du pays. Enfin, plus de 3,4 millions de personnes soit 18,10 % de la population analysée vivront en phase 2 ou stress à la soudure. En d’autres termes, plus de quatre millions de personnes se retrouveront dans l’une des formes d’insécurité alimentaire à la soudure 2018“, a-t-il précisé.
D’après lui, pour de différentes catégories de populations, le Conseil national de sécurité alimentaire, tenu le 13 avril dernier, a recommandé au gouvernement et à ses Partenaires techniques et financiers la mise en œuvre d’actions d’assistance et de relèvement à savoir l’organisation des opérations de distributions alimentaires gratuites, le renforcement de la résilience des populations face aux chocs, la mise en œuvre des actions de cash transfert, la reconstitution du cheptel, la promotion de la pisciculture, à travers les aménagements de proximité.
Le Conseil a également recommandé de subventionner l’aliment bétail et de renforcer les stocks de proximité et procéder à des actions de relèvement et de reconstitution des moyens d’existence. Et de préciser que ces activités seront exécutées par les départements ministériels concernés pour un coût global de près de 86 milliards de Fcfa. Et d’ajouter que le budget national financera près de 20 milliards de nos francs, les PTF financeront plus de 40 milliards de Fcfa d’où un gap de plus de 25 milliards de Fcfa à rechercher.
À le croire, le Commissariat à la Sécurité alimentaire s’attellera à la mise en œuvre des opérations de distributions gratuites alimentaires gratuites, des ventes d’intervention en riz, mil et sorgho ainsi que la mise à disposition des éleveurs de l’aliment bétail à un prix subventionné dans les zones identifiées pour cela, pendant la période de soudure. “Au total le Commissariat à la Sécurité alimentaire recevra de la part de l’État plus de 11 milliards de francs CFA pour répondre aux difficultés alimentaires des populations les plus vulnérables. S’agissant du volet aliment bétail, le montant attendu est de 5 051 332 500 Fcfa”, a-t-il conclu.
Boubacar PAÏTAO