La salle Djitumu de l’Hôtel Olympe International de Bamako a servi de cadre hier mardi, pour la tenue de l’atelier de présentation du rapport d’enquêtes sur « l’impact des rappels de services de collecte post-récoltes et de la disponibilité en temps opportun d’informations relatives aux prix sur le pouvoir marchand et les revenus des petits agriculteurs au Mali ».C’était sous la présidence de Massa Coulibaly, Directeur du Groupe de Recherche en Economie Appliquée et Théorique (GREAT) et en présence des représentants de différentes parties prenantes, dont l’université de Ghana.
Réalisée en Avril et Mai 2015, ces enquêtes sont les fruits de la collaboration, de l’Institut de recherche statistique, sociale et économique (ISSER), le Groupe de Recherche en Economie Appliquée et Théorique (GREAT) et engagées par l’Initiative Internationale pour l’évaluation d’impact pour mener une évaluation d’impact des interventions.
Pour Massa Coulibaly, Directeur du Groupe de Recherche en Economie Appliquée et Théorique, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique a investit près de 1 million $ US dans le développement des services d’appui à la commercialisation agricole dans la région de Sikasso. A ses dires, ce programme est mis en œuvre par l’Association malienne d’éveil au développement durable . Pour Massa Coulibaly, ce rapport présente les résultats de l’enquête de référence, réalisée dans le cadre de l’évaluation de l’impact du programme. Cette évaluation d’impact dit-il, se concentre sur deux questions principales à savoir : Quel est l’impact additionnel sur la qualité des céréales et les revenus des rappels de messagerie de téléphonie mobile concernant la manutention post-récolte et de la formation en gestion de la qualité ? Et, en plus des rappels concernant la gestion de la qualité des céréales, les informations sur les prix des produits via la messagerie du téléphone mobile induisent-elles des contrats de non adhérents et des ventes parallèles par les agriculteurs? Il a indiqué que le résultat général visé par les interventions de l’AGRA est d’améliorer les revenus des petits agriculteurs et leur bien-être en général. L’intervention actuelle ne fait pas exception.
Quant au représentant de l’AMEDD, Oumar Samaké, l’enquête a porté sur les 140 villages du programme, répartis entre 36 communes dans trois cercles (qui sont le deuxième niveau des unités administratives au Mali, après les régions) de la région de Sikasso: Koutiala, Sikasso et Yorosso. Selon lui, l’échantillon réalisé est composé de 2095 ménages agricoles qui étaient essentiellement des ménages membres de coopératives agricoles ou des agriculteurs liés à des collecteurs privés.
Il a déploré le niveau d’éducation très faible chez les agriculteurs ciblés par l’intervention (par exemple, seulement 10% sont alphabétisés en français); seulement 22% des membres du ménage qui pourraient être économiquement actifs (i.e.15-64 ans) ont déjà fréquenté l’école formelle. Quant aux ménages, il dira qu’ils cultivent environ 3 parcelles en moyenne d’une taille moyenne de 5,7 hectares de parcelle cultivée (la médiane est de 4 ha). « Mais la superficie totale moyenne cultivée par ménage est beaucoup plus grande – moyenne de 12,5 ha et médiane de 10,5 ha » a précisé Oumar Samaké. « Les principales cultures par ordre décroissant de participation sont : le maïs, le coton, le sorgho, le mil, l’arachide, le riz et le niébé. Les cultures primaires d’intérêt pour l’intervention, le maïs, le sorgho, le mil et le riz, sont produites par respectivement 94%, 84%, 77% et 23% des ménages. Pourtant, ces cultures ne semblent pas être produites principalement pour les revenus de trésorerie – seulement environ 30% des producteurs mettent des quantités importantes sur le marché pour la vente » a indiqué le représentant de l’AMEDD.
Les données de base montrent que presque tous les ménages (97%) obtiennent un revenu des cultures, que la part du revenu agricole dans le revenu total pour la trésorerie des ménages est modérée (58%). Il est à noter que les deux-tiers des revenus des cultures proviennent de cultures non alimentaires, principalement le coton.
Dramane Coulibaly