Le ministre de l’agriculture s’est rendu à la Station de recherche agronomique de l’IER de Cinzana (Ségou), le vendredi dernier, dans le cadre d’une prise de contact avec les efforts abattus par les chercheurs pour le développement de l’Agriculture ainsi qu’avec les problèmes rencontrés. Face au Directeur national de l’Institut d’économie rurale (IER), Abdoulaye Hamadoun, au représentant de la FAO au Mali, Amadou Allahoury Diallo, et en présence du directeur de la Station de Cinzana, Zoumana Kouyaté et de techniciens, le ministre s’est dit prêt à apporter tous les ingrédients de renforcement de la recherche agricole afin de concrétiser l’ambition malienne de transformer ce secteur.
Le ministre s’est dit persuadé, en effet, qu’avec le changement climatique ce défi de la transformation agricole passe par une recherche performante, avant de saluer les découvertes du laboratoire agronomique de la station dans les domaines variés comme la maladie du striga, la pauvreté des sols, les faibles revenus des producteurs ainsi que dans celui du changement climatique et ses corollaires de perturbation.pluviométrique, de sécheresse. C’est dans ce cadre que le marché a été alimenté d’une multitude de semences céréalières comme les variétés de mil SO*SAT, de mil hybride et l’Indiana, qui peuvent produire jusqu’à 3,5 tonnes à l’hectare. Idem pour le gros mil, dont le rendement des variétés Segifa, Segue Tana et Jakumbre peut atteindre entre 2 et 3 tonnes à l’hectare.
Les recherches du laboratoire de Cinzana ont par ailleurs mis à la disposition des paysans moult autres variétés de sorgho, de niébé et de fonio, un exploit réalisé dans des conditions très peu confortables. Selon le DG de ladite structure, Zoumana Kouyaté, la station de recherche souffre cruellement d’un déficit de personnel, d’investissements, d’électricité et de connexion à l’internet indispensables à son fonctionnement.
Tout en déplorant les problèmes auxquels les travaux de recherche sont confrontés, le ministre leur a promis d’apporter les solutions idoines. Le ministre en effet qu’il est inadmissible que la dynamique enclenchée par le laboratoire soit freinée et que certaines des activités de la recherche soient dépendantes de l’extérieur. Il en a profité pour dévoiler les nouvelles ambitions de son département pour la transformation du système agricole malien pour aller vers la productivité. Et pour y arriver, il faut mobiliser tous les résultats de la recherche, a-t-il mentionné. Cette transformation ne sera possible qu’avec une certaine homogénéité au sein de notre agriculture, a-t-il expliqué. En insistant que seule la recherche peut nous donner cette garantie. Il a également insisté rebâtir le lien entre les chercheurs les producteur d’une part et changement climatique et agricole. Car selon le ministre la nouvelle orientation de son département est de créer les conditions d’un système agricole plus propice au renforcement de la production agricole et attractif de la jeunesse en tant que moteur de développement.
Le représentant de la FAO au Mali, Amadou Allahoury Diallo, s’est dit pour sa part convaincu qu’une recherche performante constitue l’une des meilleures réponses au changement climatique est un système de recherche performant et a exprimé l’optimisme qu’avec son potentiel agricole, le Mali fera face à l’insécurité alimentaire et aux aléas climatiques. Et pour mettre en marche la transformation des cultures maliennes, M Diallo suggère de renforcer les capacités de la station de recherche de Cinzana tout en promettant de mobiliser son organisation pour plaider auprès de ses partenaires en faveur de la transformation agricole au Mali.
A signaler que la station de recherche agronomique de Cinzana est l’une des 9 stations de l’IER. Elle est bâtie sur un site de 277 hectares composé de 8 types de sols sur lequel se pratiquent des recherches sur le mil, le fonio, le niebé et le sésame.
Amidou Keita
