Le Programme Ouest Africain des Engrais (USAID WAFP), financé par l’USAID et mis en œuvre par le Centre international pour le développement des engrais (IFDC), a organisé, en collaboration avec la CEDEAO, un atelier régional de partage de résultats et d’expériences sur le thème : les programmes de subvention des engrais en Afrique de l’Ouest: Comment faire un meilleur usage d’un soi-disant “mal nécessaire”? C’était du 21 au 22 février 2017 au Grand Hôtel de Bamako. Présidée par le ministre malien de l’Agriculture, M. Kassoum Dénon, la rencontre s’est ouverte en présence du responsable de l’AEG-USAID Mali, M. David Yanggen, du Chef du projet USAID-WAFP, M. Robin Wheeler, du représentant de l’IFDC Mali, M. Amadou Ouadidjé, de CORAF, M. Paul Senghor et de l’Association Régionale des Professionnels de l’Engrais, WAFA, M. Youssouf Coulibaly. On notait aussi la présence de participants venus des pays de la CEDEAO.
Faut-il le rappeler, des programmes coûteux de subvention des engrais ont été mis en œuvre dans la plupart des pays de la CEDEAO dans le but d’augmenter les niveaux d’utilisation des engrais et, par conséquent, augmenter la productivité agricole et réduire les niveaux de pauvreté. Mais, l’évidence est que ces programmes nationaux n’ont généralement pas atteints leurs objectifs, indiquant donc le besoin d’apporter des changements vers des subventions «intelligentes» présumées être plus efficaces pour atteindre les bénéficiaires ciblés, réduire les distorsions du marché des engrais commercialisés et relancer la croissance de la productivité agricole. D’où la tenue de cet atelier pour améliorer la conception, la gestion, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes actuels de subvention des engrais grâce à l’utilisation par les pays de l’Afrique de l’Ouest des directives standards validées par les parties prenantes et approuvées par la CEDEAO. Il s’agissait à travers de cette rencontre de permettre aux participants à l’atelier de partager les résultats de la revue des programmes de subvention en cours en Afrique de l’Ouest, d’identifier et utiliser des critères pertinents, relatifs aux politiques et aux données, pour évaluer les programmes actuels. Durant les deux jours de travaux, les participants ont pu aussi partager et documenter les expériences réussies dans la région ou d’ailleurs et discuter des questions de politiques et proposer des recommandations, sous forme de guide possible, pour la conception, la gestion, la mise en œuvre et l’évaluation de programmes de subvention «intelligente».
Ainsi, dans son mot de bienvenue aux participants, M. Amadou Ouadidjé de l’IFDC-Mali, a indiqué que la vision de son Centre est d’avoir «un monde de personnes saines et prospères qui sont bien servis par les systèmes agricoles productifs qui fonctionnent en harmonie avec l’environnement». Il importe aussi de retenir que l’IFDC œuvre aussi en vue de permettre aux petits agriculteurs des pays en développement d’accroître la productivité agricole, la croissance économique et la gestion de l’environnement en améliorant leur capacité à gérer les engrais minéraux et organiques de manière responsable et participer de façon rentable sur les marchés d’intrants et d’extrants agricoles.
Quant au ministre malien de l’Agriculture, M. Kassoum Dénon, il a dans son discours d’ouverture souligné qu’ «en dépit de son importance dans l’économie régionale, l’Agriculture en Afrique de l’Ouest est caractérisée par une faible productivité. Avec pour la plupart des cultures, les rendements à l’hectare sont parmi les plus faibles au monde». D’où, dit-il, la naissance des programmes nationaux de subvention des engrais. Malgré ces effets bénéfiques attendus de la subvention sur les engrais, les gouvernements de nos pays sont fortement interpellés à cause du volume important de l’investissement consenti en faveur de l’augmentation de la production agricole.
Ce sont ces raisons qui ont amené la tenue cet atelier qui a rassemblé des participants disposant de connaissance et d’expérience avérée sur les programmes de subvention et représentant, entre autres, les Etats membres de la CEDEAO-UEMOA-CILSS, les institutions régionales (CORAF/WECARD), le secteur privé régional (WAFA) et les institutions maliennes intervenant dans le domaine des subventions.
Dieudonné Tembely