Programme National d’Investissement du Secteur Agricole (PNISA) : Kayes ouvre le bal des consultations régionales

0

Soumettre à l’appréciation des cadres du secteur du développement rural des régions de Kayes et Koulikoro, le draft du PNISA élaboré par les experts de la Cellule de Planification et de la Statistique (CPS) du secteur agricole pour doter notre pays d’un programme national d’investissement dans ce secteur et recueillir leurs préoccupations afin de renforcer le document. Tels sont les objectifs d’un atelier de haut niveau sur lequel les lampions vont s’éteindre aujourd’hui à Kayes.

 

Organisée par la Cellule de planification et de la statistique du secteur agricole, l’élaboration du PNISA est la suite logique du processus d’élaboration du plan de développement agricole dans lequel notre pays s’est lancé depuis 5 ans. Elle s’inscrit aussi dans la droite ligne des exercices en cours au niveau du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique et qui veulent que chaque pays partie au traité du NEPAD mette en place un dispositif de planification de son agriculture. Programme décennal, le PNISA se propose de résoudre un certains nombre de problèmes comme la sécurité alimentaire, la gestion des ressources humaines, bref, le développement global de notre agriculture. C’est dire que c’est un cadre national de planification du secteur agricole pour un horizon glissant de 10 ans à compter de 2015. Il couvre un champ d’application et des domaines transversaux comme le renforcement institutionnel, la formation, la recherche et la vulgarisation agricole et le genre sécurité alimentaire ainsi que l’environnement et l’assainissement. Visant à faire du secteur rural  le moteur de l’économie nationale, le PNISA se propose, non seulement d’assurer la sécurité alimentaire des populations urbaines et rurales, mais aussi de générer des emplois et des revenus significatifs dans une logique de développement durable.

Durant la période de son intervention, le PNISA tournera autour des axes stratégiques qui sont, entre autres, le renforcement des capacités des acteurs étatiques et non étatiques, les investissements dans le foncier, les ressources naturelles, l’irrigation et  la gestion de  la ressource eau, l’inclusion  et la responsabilisation des acteurs publics et privés, la valorisation des avantages comparatifs des régions et la prise en compte  du genre et de la bonne gouvernance.

Avec un coût total évalué à  6918 milliards de  FCFA pour la période 2015 -2025, le PNISA comporte, entre autres, plusieurs volets dont la mise en œuvre contribuera au développement de notre agriculture. C’est le cas du programme renforcement des capacités. L’objectif visé  à travers ce volet est d’avoir des acteurs professionnels disposant des ressources humaines, matérielles et financières leur permettant d’entreprendre de manière efficiente leurs activités.

Le PNISA est sous-tendu par huit actions dont les activités seront mises en œuvre concomitamment avec celles des autres volets. S’agissant du programmes des investissements, l’objectif visé est de moderniser le monde agricole et rural par la mobilisation massive d’investissements dans les facteurs fondamentaux de production (foncier, financement, aménagements, équipements). Quant au programme de production/productivité, son objectif est de rendre les produits maliens plus compétitifs et gagner des parts additionnelles sur les marchés intérieurs, sous régionaux et internationaux, par des mesures visant à encourager la production et la compétitivité des filières. A terme, les impacts attendus par le PNISA sont inestimables. Il s’agit, entre autres, de la croissance  moyenne de 5,1% de notre économie, l’augmentation du taux de croissance dans le sous-secteur de la pêche avec des projections qui s’établissent dans le CSCRP 2012-2024, essentiellement liée au développement de la pisciculture et un taux de croissance du PIB moyenne à 7,8% contre 5,7% dans le scénario du CSCRP dans l’ensemble.

Pour Dr Bino Témé, Directeur de la Cellule de Planification et de la statistique du secteur agricole, en décidant l’élaboration du PNISA, le Mali se conforme aux orientations du NEPAD et suit une logique qu’il a entamée depuis 2003. Avant d’ajouter «Nous sommes à Kayes pour soumettre aux experts de Kayes et de Koulikoro le brouillon que nous avons car l’élaboration d’un programme est un processus participatif qui nécessite la prise en compte de toutes les préoccupations» a expliqué le Directeur de la CPS de l’Agriculture.

Dans son discours de lancement de cet atelier, le ministre du Développement rural, Dr Bocary Tréta, a expliqué que le PNISA est un engagement international du Gouvernement de notre pays. Tout en invitant les participants à la prise en compte des spécificités régionales, le ministre Tréta a soutenu que le PNISA a été mis en place par les chefs d’Etat de l’Union Africaine pour booster le développement agricole.

Après Kayes, les experts de la CPS du secteur de l’agriculture tiendront, dans les semaines à venir, à Sikasso un atelier similaire à l’intention des cadres du secteur rural des régions de Sikasso, Ségou et du district de Bamako. Puis à Mopti pour les cadres de Gao, Mopti, Tombouctou et Kidal.

 

Yaya Samaké, envoyé spécial à Kayes

 

 

 

Campagne agricole 2014-2015 : Kayes promet 735 569 tonnes de céréales

 

Si le Tout-Puissant nous gratifiait d’une bonne pluviométrie cette année, la région de Kayes produira 735 569 tonnes de céréales contre 475 502 tonnes pour la campagne précédente, soit un excédent de 260 067 tonnes toutes céréales confondues. Ces chiffres ont été dévoilés dans la capitale du rail, le lundi 16 juin 2014, à la faveur du lancement officiel de la campagne agricole 2014-2015 dans la région.

 

Après Sikasso, Ségou, Koulikoro et le district de Bamako, le ministre du Développement rural, Dr Bocary Tréta, a procédé le lundi dernier, au lancement officiel de la campagne agricole au titre de l’année en cours dans la région de Kayes.

Exercice de routine pour le ministre Tréta depuis la tenue, le 5 mai 2014, du Conseil supérieur de l’agriculture. La rencontre de Kayes a été dominée par la présentation du plan de campagne harmonisé et consolidé 2014-2015 de la région et des échanges entre le ministre du Développement rural et les cadres régionaux relevant de son département. S’agissant du  plan de campagne harmonisé et intégré de la région de Kayes, il ressort de la présentation du Directeur régional de l’agriculture (DRA) Oumar Fofana, que ce plan a été élaboré selon  une approche ascendante (des communes vers la région)  et descendante (du niveau  national vers les régions) se traduisant par la prise en compte de la vision du département et la  consolidation des données. Dans la 1ère région, cette campagne va dégager un excédent de 260 067 tonnes, toutes céréales confondues.

Cette production représente 8,6 % de la production nationale. De l’exposé du Directeur régional de l’agriculture, on note que la campagne présente aussi plusieurs autres objectifs clairs de production. C’est le cas du coton dont les prévisions sont estimées à 42 000 tonnes pour une superficie de 43 000 ha, soit 7% de la production nationale. S’agissant des légumes, le plan harmonisé prévoit de produire pour le niébé 15 929 tonnes sur une superficie de 37 690 ha. Pour le sésame, sa production atteindra 2166 tonnes sur une superficie de 5700 ha.

Zone de production par excellence de l’arachide, la région de Kayes n’entend pas trahir cette réputation pour la campagne agricole en cours. Au compte de cette dernière, elle se propose de produire 133 900 tonnes d’arachide sur une superficie de 133 900 ha.

Outre les objectifs clairs de production de céréales et légumes, le plan de campagne 2014-2015 de la région de Kayes présente plusieurs autres activités comme la recherche agricole, les aménagements hydro-agricoles et l’équipement rural. 

D’autres activités agricoles de la campagne

Au plan de la recherche agricole, il existe dans la région 10 projets dont4 pour le lait, 2 pour la viande, 1 pour les fourrages, 1 pour le riz et 2 pour l’arachide. Aussi, il est attendu la production de semence de base arachide pour 7 variétés : 6 000 Kg; semence R1 arachide 2 variétés : 16 000 Kg; R1 niébé (Kôrôbalen) : 800 Kg ; et R1 sorgho (Jacumbè) : 2 000 Kg. Pour le Directeur régional de l’agriculture, Oumar Fofana, cette campagne verra l’introduction de 24 unités de zébus maure, 12 unités de Taurin N’dama dans les élevages en collaboration avec le PADEPA-KS et  l’introduction de 50 boucs métis anglo-nubiens dans les élevages.

Dans les domaines des aménagements hydro-agricoles et l’équipement rural, les objectifs portent sur 4 000 ha, soit 16% des objectifs nationaux. Ainsi, en maitrise totale, il est prévu 323 ha et 3 677 ha en maitrise partielle (submersion contrôlée et bas-fonds). Pour Oumar Fofana, la réalisation des objectifs de la campagne agricole contribuera à l’atteinte des objectifs du programme gouvernemental d’aménagement hydroagricole 2014-2018, qui porte sur 7 693 ha dans la région de Kayes, soit 52%. Quant aux superficies nouvelles à exploiter en 2014, elles s’élèvent à 300 ha (riz et maïs essentiellement). Dans le domaine de la protection des végétaux, la campagne 2014-2015 prévoit 4130 ha à prospecter et 1270 ha à traiter. S’agissant du renforcement des capacités, la région de Kayes formera 25 agentsd’appui-conseil, des brigades villageoises d’intervention (300 producteurs) des producteurs et des magasiniers sur la conservation des denrées stockées. Pour faire face à ces défis, Kayes affiche des besoins en produits phytosanitaires de 900 litres et en matériels de traitement pour 78 pulvérisateurs conventionnels  et 5 atomiseurs à dos. La région de Kayes n’est pas dans la zone grégarigène, cependant en cas d’invasion elle pourrait être fortement affectée surtout au niveau de la frontière de la zone grégarigène du Sénégal et de la Mauritanie. C’est pourquoi les prévisions de prospection et de traitement sont respectivement estimées à 89 825 ha et 6 745 ha au compte de cette campagne.

Aux cadres régionaux du secteur du développement rural, le ministre Tréta a rappelé la mission première de son département qui est de nourrir les Maliens en quantité et en qualité. Il les a exhortés à changer de méthodes si le Mali doit réussir le tournant important dans lequel il se trouve «Nous n’avons pas beaucoup de choix si nous voulons bénéficier de la confiance que les plus hautes autorités ont placée en nous. Il y a un tournant que nous devons réussir» a expliqué Bocary Tréta.

 

Commentaires via Facebook :