Projet de promotion des filières agricoles initiées en 2006 par le gouvernement avec le soutien de la Banque mondiale, le PCDA est aujourd’hui une aubaine pour le monde rural. Le projet, qui s’apprête à entamer sa seconde phase grâce à un crédit additionnel de 20 millions de dollars, a déjà à son actif des résultats probants en matière de diffusion des techniques et technologies d’irrigation et de transformation.
La récente visite des membres de la commission interparlementaire de l’Assemblée nationale dans certains sous-projets financés par le PCDA a été l’occasion de mettre au grand jour les résultats enregistrés par ce programme. Au nombre de ces acquis, il y a quatre centres de démonstration, de diffusion et de prestations de services qui constituent de véritable vitrines technologiques avec cinq technologies performantes d’irrigation (goutte-à-goute, micro-jet, aspersion, californien et rampe à tuyau souple) et huit technologies de valorisation-stockage-conservation.
Le programme a permis, entre autres, la mise en valeur de 240 hectares avec les nouvelles technologies d’irrigation permettant d’augmenter les rendements de plus de 30%, la formation de 2000 acteurs et prestataires, la diffusion de 24 référentiels technico-économiques, 4 guides d’irrigation, 22 outils didactiques et 17 kits de sous-projets. Autre aspect important soutenu par le projet c’est la valorisation des produits agricoles par la transformation comme la mangue, l’anacarde, la viande, le poisson, le lait, qui a connu un essor économique important avec l’introduction d’équipements performants tels que le séchoir attesta, le tunnel de séchage dryers of africa et le four korshor.
A ceux-ci s’ajoute le financement de 271 sous-projets (dont 72 sous-projets féminins) qui constituent de petites entreprises dynamiques ayant mobilisé plus de 1, 043 milliard de FCFA de subventions PCDA et qui génèrent plus de 500 emplois.
Au niveau de l’amélioration de la gouvernance des filières agricoles et l’ élevage, le programme a abouti à la mise en place de quatre interprofessions dont trois nationales (mangue, pomme de terre et échalote) et une interprofession régionale (bétail-viande).
Outre le financement qu’il accorde aux opérateurs, le PCDA leur a aussi apporté une assistance technique afin qu’ils puissent accéder à des prêts bancaires pour un montant total de 800 millions de FCFA et l’opérationnalisation d’un dépôt de garantie pour un montant de 500 millions de FCFA avec des valeurs de crédits garantis de plus de 205 millions de FCFA. Autant dire que le financement additionnel que la Banque mondiale vient d’accorder au Mali sera la bienvenue pour consolider les acquis.
Youssouf CAMARA
Amadou Sidibé, promoteur de Sidibé agro-techniques :
“L’Etat doit encourager les entreprises agricoles familiales “
Sidibé agro-techniques est une entreprise agricole familiale inaugurée à Katibougou, il y a deux mois. Son promoteur Amadou Sidibé, un architecte de formation qui a réalisé le monument de la paix, avait tout pour réussir hors de l’agriculture. Mais en passionné de la terre, il a décidé d’investir dans cette activité. A la question de savoir pourquoi ce désir d’aller vers la terre, il répond : ” j’ai décidé d’investir dans l’agriculture parce que certains qui doivent le faire ne le font pas “.
Il a opté pour la culture sous serre, une technique originaire d’Israël, rare au Mali. Avec une première expérience d’une petite unité d’un demi-hectare, il a enregistré un grand succès. Ce qui l’a encouragé à étendre son projet par l’aménagement d’un hectare avec l’appui du PCDA. “Je suis flatté de ma trajectoire et je souhaite que beaucoup d’autres Maliens empruntent la même voie. Le PCDA aide beaucoup les promoteurs. J’exhorte les Maliens à se mettre au travail, car c’est avec des initiatives du genre qu’on peut lutter contre la pauvreté ” a-t-il soutenu.
Pour lui, l’Etat doit encourager et aider davantage les promoteurs de petites entreprises agricoles familiales. “Les milliards investis dans des initiatives comme l’opération pluie provoquée, doivent être orientés vers les entreprises familiales afin de créer des conditions de production indépendantes des aléas climatiques. Je pense que le PCDA doit exister pour toujours, même à la fin du projet. L’Etat peut l’ériger en agence de soutien aux petites entreprises agricoles ” a-t-il conclu.
Youssouf CAMARA
