Dans la Venise malienne et particulièrement dans la zone Office Riz, la campagne agricole avait connu un démarrage difficile à de l’installation tardive des pluies. Cette période d’incertitude a été suivie de fortes pluies auxquelles se sont associées les eaux collinaires provoquant une inondation précoce des champs à plusieurs niveaux. Malgré ces situations, les travaux champêtres battent leur plein en zone Office riz notamment dans la zone riz Mopti. Le repiquage en maîtrise totale, le désherbage et l’apport d’engrais minéraux se poursuivent activement. L’état des cultures est satisfaisant. C’est le constat établi par le directeur général de l’Office riz Mopti, Yaya Amadou Téssougué.
Ces efforts des producteurs sont accompagnés par des mesures envisagées par l’état. Parmi elles, on peut citer la mise en œuvre du programme de travaux d’urgence, la poursuite de la subvention des intrants pour renforcer la résilience des paysans, la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles à travers le Système de riziculture intensive (SRI), le Placement profond de l’urée (PPU) et la diffusion à grande échelle des thèmes techniques d’intensification, a expliqué le directeur général de l’Office riz Mopti, Yaya Amadou Téssougué.
Dans le cadre de l’accompagnement de l’état, les producteurs de la zone Office Riz Mopti ont bénéficié de 2.697 tonnes d’engrais subventionnés (NPK, DAP, Urée), 70 tonnes de semences au compte du Commissariat à la sécurité alimentaire, 6 tonnes de semences de l’UEMOA et 21 tonnes de l’ORM. Toujours dans la dynamique de renforcer la productivité, les paysans bénéficient d’un encadrement rapproché des services techniques. Les organisations paysannes des différentes zones ont été formées en matière de gestion des fonds issus de la redevance eau. Plus de 400 producteurs, dont 1/3 de productrices ont reçu des formations sur les nouvelles technologies agricoles notamment la pratique SRI avec l’appui de l’ONG CIV-GIZ.
La campagne agricole 2020-2021 ne se passe pas sans difficulté dans un hivernage annoncé comme beaucoup pluvieux. Les premières fortes pluies ont mis en exergue le sous-équipement des producteurs, l’insuffisance du matériel de culture attelée avec la faiblesse des animaux de trait toutes choses qui ne permettent pas aux paysans d’aller plus vite. à ce tableau s’ajoute la dégradation avancée des infrastructures d’irrigation (faible niveau d’aménagement), a expliqué le directeur général. à en croire notre interlocuteur, la difficulté majeure de cette campagne que les zones de l’Office ont connue pour la première fois de leur histoire est une abondance des pluies et les eaux collinaires qui sont venues s’ajouter à cela ont entrainé une perte de plus 3.013 hectares, soit 1.500 hectares de semis submergés avant la phase de germination des plantes et 1.513 hectares engorgés d’eau.
Malgré ces contraintes, Yaya Amadou Téssougué garde beaucoup d’espoir pour l’atteinte des objectifs de production. Selon lui, si les paysans suivent les itinéraires techniques afin de mieux profiter des campagnes de contre saison dans les périmètres en maîtrise totale et si la situation phytosanitaire reste calme, les pertes causées par les inondations seront comblées.
Au regard des difficultés structurelles rencontrées, le directeur général de l’Office riz Mopti sollicite l’appui de l’état pour transformer de façon progressive les casiers de submersion contrôlée en périmètres irrigués avec maîtrise totale de l’eau, la poursuite du renforcement des capacités des producteurs (approvisionnement en équipements et intrants agricoles).
La zone Office riz Mopti, située dans le Delta intérieur du Niger et le Bassin du fleuve Bani, fait de la 5ème circonscription administrative une zone de production par excellence de riz. Elle couvre les Cercles de Djenné, Mopti et Ténenkou à travers 4 sous secteurs que sont ceux de Sofara, Mopti nord, Mopti sud et Ténenkou. Pour la campagne agricole 2020-2021, elle ambitionne d’atteindre les objectifs de production céréalière de 184.690 tonnes, dont 140.352 tonnes de riz paddy, soit 76% de céréales, 43 475,8 tonnes de mil/sorgho, 702 tonnes de maïs et 159 tonnes de fonio. Les prévisions d’emblavures pour la riziculture étaient de 49.376 hectares et les producteurs ont atteint une réalisation de 39.754 hectares, soit 80,5% des prévisions.
Mahamadou YATTARA