Le Mali est un pays d’agriculture par excellence. Depuis les grandes sécheresses des années 80, les différents gouvernements accordent une place prioritaire au développement de l’agriculture d’une part et à la sécurité alimentaire de façon générale dans leurs différentes politiques développement d’autre part. Ce qui justifie d’ailleurs l’allocation de 15% du budget national à l’agriculture et à l’intensification de plusieurs projets et programmes dédiés à la lutte contre l’insécurité alimentaire, d’où l’adoption par le gouvernement d’une stratégie nationale de résilience à l’insécurité alimentaire.
Près de 4,8 millions de personnes dans le Centre du Sahel sont menacées d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure, entre juin et août 2020, soit dans deux mois, selon une révélation de l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM).
Le nombre de personnes confrontées à un manque critique de nourriture et de moyens de subsistance vitaux dans le centre du Sahel a augmenté en un an en raison de l’insécurité croissante et des chocs climatiques, selon ces trois agences des Nations Unies. En plus de l’appui des partenaires, certains pays comme le Mali, multiplient, depuis des années, les initiatives pour assurer une sécurité alimentaire aux populations. Ainsi, l’élaboration de la stratégie nationale de résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dénommée « Priorités-Résilience-pays-Mali » et de son plan d’action 2020-2024 s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la 28ème réunion annuelle du réseau de Prévention des crises alimentaires, tenue, du 4 au 6 décembre 2012, à Ouagadougou au Burkina Faso.
Le Réseau de prévention des crises alimentaires, crée en 1985, suite a la grave crise agricole et alimentaire des années 1984-1985, est une plateforme internationale de dialogue, de réflexion et d’analyse s’appuyant sur le leadership politique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et du comité inter-état de lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) en partenariat avec d’autres acteurs impliqués dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Il a pour vocation d’entretenir et de renforcer la coordination et l’efficacité de la prévention et de la gestion des crises alimentaires. La stratégie définit la résilience comme : « la capacité des ménages, des familles et des systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à résister au choc et a y répondre efficacement, ainsi qu’à récupérer et à s’adapter de manière durable.
L’objectif est de renforcer la nutrition des ménages vulnérables, de renforcer durablement la productivité agricole et alimentaire, les revenus des plus vulnérables et leur accès aux aliments. Une occasion de renforcer la gouvernance en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Rappelons que la stratégie nationale de résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dénommée « Priorités-Résilience-pays-Mali »et de son plan d’actions 2020-2024 a été adopté par décret pris en conseil des ministres, en janvier dernier. Cette action a ainsi ouvert la voie à la mise en œuvre des actions préconisées dont l’exécution permettra entre autres de renforcer la résilience des populations à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, d’améliorer les interventions des politiques publiques dans les domaines. Notamment de la protection sociale, d’accroissement de la production et de la productivité agricoles, et partout bénéficier aussi du financement de l’Alliance Globale pour l’Initiative Résilience-Sahel-Afrique de l’Ouest ».
Seydou Diarra