Presse agricole au Mali : Des journalistes à l’école de l’IER

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Dans le cadre de sa deuxième journée de Thé de presse, initié par l’ONG Radios rurales internationales, une organisation Canadienne spécialisée dans la communication agricole, dont le Mali abrite le bureau régional Afrique de l’ouest, a reçu le  vendredi dernier dans son siège sis au quartier Cité Unicef à Niamakoro, un éminent chercheur, Makan Fofana, coordinateur des unités de semences de base de l’Institut d’économie rurale (IER). Objectif  mieux informé les hommes de médias sur les avantages de l’utilisation des semences de variétés améliorées dans l’agriculture familiale au Mali. Une vingtaine de journalistes ont pris part à cette rencontre en présence du coordinateur régional de l’ONG, Modibo Monzon Diarra et de ces proches collaborateurs.

L’économie du Mali repose essentiellement sur le secteur agricole. Ce secteur qui occupe près de 75% de la population active, contribue pour 43% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) et fournit 30% des recettes d’exportation (CILSS, 2000).  Il s’agit d’une agriculture de subsistance orientée principalement vers l’autoconsommation. Car les  productions vivrières restent essentiellement tributaires à la pluviométrie. L’agriculture reste toujours principalement manuelle et attelée, elle est peu mécanisée malgré la volonté des autorités.  La production totale de céréales est estimée en moyenne au cours des cinq dernières années à 3.370.000 tonnes. Le sorgho, le mil et le maïs se sont principalement développés grâce à l’extension des superficies. Les rendements ne se sont pas améliorés de manière significative car les productions restent encore fortement tributaires des conditions climatiques. Pour répondre à toutes ces difficultés l’Etat a créé depuis 1963 une structure chargée des recherches pour l’amélioration significative de la production appelée l’IER.

M. Fofana a défini la semence comme étant  un organe ou fragment de végétal capable de produire un nouvel individu dans le but d’améliorer la productivité. A l’en croire le taux d’utilisation des semences céréalières améliorées reste globalement faible, exception faite de la riziculture irriguée. Malgré les efforts consentis dans le domaine des aménagements hydro – agricoles dont le rythme de réalisation est passé de 5500 ha  à  9000 ha/an au cours de ces dix dernières années. Que le volume des importations (notamment le riz et le blé pour la consommation surtout urbaine) ne cesse de s’accroitre. Il  a passé de 133 197 tonnes en 2004 à plus 371 353 tonnes en 2005. Compte tenu de toutes ces considérations, une Loi d’Orientation Agricole (LOA) a été promulguée en septembre 2006, dont l’objectif est de garantir la souveraineté alimentaire du pays et à faire de l’agriculture le moteur de l’économie nationale et un levier essentiel de la lutte contre la pauvreté. L’un des principaux volets de cette politique, réside dans   l’intensification par l’utilisation des semences sélectionnées, des itinéraires techniques éprouvés et des engrais sur l’ensemble des cultures, a fait savoir Makan Fofana. Parlant des avantages il dira l’utilisation des semences améliorées contribue à l’augmentation des rendements des cultures, Augmentation du revenu des producteurs, Résilience pour sécuriser l’alimentation, Création d’emploi pour les investisseurs dans le domaine et surtout le rôle spécifique de tolérance ou résistance pour chaque variété améliorée aux stress biotiques et abiotiques. En conclusion l’amélioration de l’accès des exploitations agricoles à l’intrant semence  passe par  la conception et la mise en œuvre d’une politique cohérente et durable de production, de contrôle, de commercialisation et de distribution de semences de qualité. C’est dans ce contexte qu’un nouveau  document de politique semencière a été adopté le 23 décembre  2009 a-t-il fait savoir. Le prochain Thé de presse est prévu pour le mois prochain.
Aliou Badara Diarra

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