La cérémonie de réouverture du Centre de formation et de transformation textile de Sho s’est déroulée le 3 avril 2021 à Koulikoro. Créé à l’initiative de la styliste/designer Awa Méité, ce centre vise à encourager la production et la transformation locale du coton afin de permettre aux artisans et à l’économie locale de tirer plus de valeurs ajoutées de «l’or blanc».
Valoriser les matières locales a toujours été une ambition de Awa Méité, styliste/designer promotrice du «Festival Daoulaba». C’est pourquoi la reprise des activités du centre de formation et de transformation textile de Sho (Koulikoro) était un défi qui lui tenait beaucoup à cœur. Et c’est chose faite depuis le 3 avril 2021.
A cette occasion la jeune dame engagée a été honorée par le village qui l’a choisi comme marraine de la grande fête de la sortie des masques traditionnels. Emue, elle n’a pas manqué de remercier les femmes, la jeunesse et tout le village de Sho ; le gouvernement (le ministre de l’Industrie et du Commerce) ; ses partenaires (UNESCO…) et tous ceux qui ont contribué à cette reprise des activités du centre. A noter que ce processus de réouverture a été «financé sur fonds propres et n’a bénéficié d’aucun soutien financier».
«Ce modèle pilote sera consolidé et reproduit dans différentes localités du Mali dans le cadre de la valorisation de la production, de la transformation et de la consommation locale en vue de lutter contre la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie», assure la promotrice du «Festival Daoulaba» dédié aussi à la valorisation de «l’or blanc» du Mali et des autres textiles du pays.
Artiste talentueux et engagé, Awa Meité puise largement son inspiration dans la tradition malienne voire africaine. Cuir des touaregs, tissage des fils d’argent dogon, nattes en fibres naturelles du Niger, calebasses pyrogravées du Burkina Faso… sont les matières privilégiées dans ses créations. Même si, répète-t-elle souvent, «le coton du Mali est la matière la plus précieuse qui soit». Et du coup, elle œuvre à mettre en valeur le génie créateur des artisans locaux (tisserands, teinturiers, bijoutiers, cordonniers…) qui donne à ses créations «extrêmement contemporaine» un sublime parfum d’authenticité.
«Ses créations, très contemporaines, réinterprètent la tradition textile et graphique de l’Afrique, aboutissant à des accessoires (ceintures, sacs, chaussures…) qui rencontrent un vif succès en Afrique comme en Europe», disait d’elle un critique sublimé par l’originalité de son inspiration qui sera sans doute rehaussée par la reprise des activités du centre Sho.
Moussa Bolly