Le Conseil supérieur de l’agriculture a été présidé par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, le mercredi 23 avril 2018, dans la salle de conférence du Gouvernorat de Ségou. C’était lors du deuxième jour de sa visite dans la région de Ségou, en présence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga, et plusieurs membres du Gouvernement, notamment le ministre de l’Agriculture; Nango Dembélé; du Président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCAM), Bakary Togola ainsi que plusieurs acteurs du monde rural.
Au cours de ce Conseil supérieur de l’agriculture il y a eu la présentation et la validation du Plan de Campagne agricole 2016-2017. Ce plan est un document de programmation annuelle qui définit un ensemble d’objectifs, de stratégies cohérentes et de ressources destinées à promouvoir les activités agricoles, animales, halieutiques et aquacoles. Il couvre l’ensemble des filières des productions végétales, animales, halieutiques et aquacoles, y compris les filières émergentes ainsi que tous les programmes transversaux du secteur.
Le ministre de l’Agriculture, Nango Dembélé précise que la méthodologie du plan est articulée autour des principaux axes dont le Ministère fixe des orientations en terme de productions qui sont traduites en objectifs stratégiques par les Directions régionales; la revue du bilan de la campagne 2017/2018 et la fixation des objectifs de productions de la campagne 2018/2019 aux niveaux local, régional et national des départements en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de la pêche et la profession agricole; l’élaboration du projet de plan de campagne agricole 2018/2019; la validation du projet de plan de campagne agricole 2018/2019 par le conseil de Cabinet élargi des Départements en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et la pêche et la profession agricole ; la proposition du projet du plan au Comité exécutif national de l’Agriculture (CENA) et enfin l’approbation du plan de Campagne par le conseil supérieur de l’Agriculture (CSA).
En effet, au dire du ministre Dembélé, la production végétale réalisée s’estime à 9 295 974 tonnes contre une prévision de 9 820 569 tonnes soit 94,66%. Ce résultat selon lui est en augmentation de 5,04% par rapport à la campagne agricole 2016/2017 (8 849 551 tonnes). Pour le coton sur des prévisions de 725 000 tonnes il y a les réalisations de 728 500 tonnes soit un taux de 100,2%. Il est en hausse de 9% par rapport à 2016/2017 (647 300 tonnes). Concernant la production des semences certifiées, sur une prévision de production de 22 818,93 tonnes de semences certifiées, 15 631 tonnes ont été réalisées, soit un taux de 68%. S’agissant des aménagements hydro-agricoles les prévisions d’aménagement au titre 2017 étaient de 28 227 ha. Cette réalisation devrait amener le cumul des réalisations à 86 543 ha soit 86,5% par rapport à l’engagement présidentiel qui est de 100 000 ha (2014-2018). Ainsi, pour des raisons d’insécurité le niveau des réalisations au titre de 2017 a été de 11 706 ha soit un taux de réalisation de 41,47%.
En outre, il est à souligner que l’État a injecté 12 539 129 396 de franc CFA pour l’acquisition des équipements. Les acquisitions des équipements subventions par l’État en 2017/2018 combinées à celles des partenaires et aux acquisitions directes par les producteurs ont permis d’équiper à nos jours 562 111 exploitations agricoles sur 1 100 000 exploitations agricoles enregistrées au Mali soit un taux de 51,10%.
Parlant de la surveillance et lutte contre les nuisibles sur une prévision de 71 500 ha, 49 438 ha ont été prospectés soit un taux de 69%. Et les traitements ont porté sur 18 616 ha sur une prévision de 17 143 ha soit un taux de réalisation de 109% (1 507 ha ont été traités contre la chenille légionnaire). 14 930 ha ont été prospectés le long de la frontière nord-ouest de la Mauritanie contre 11 520 ha en 2016 en surveillance de l’aire grégarigène du criquet pèlerin.
Dans le cadre de la subvention des intrants agricoles, 288 640,75 tonnes d’engrais ont été subventionnées par l’État contre 375 753 tonnes en 2016/2017 soit une baisse de 87 112,25 tonnes. Au titre des innovations, le test de la distribution électronique de l’engrais s’est poursuivi dans les cercles de Bla, Koutiala, Niono et Yanfolila par le WAAPP. Au total, 155 384 producteurs ont reçu 5 737 tonnes d’engrais à travers ce système. Et, le montant global prévisionnel de la subvention est de 36,7 milliards de F CFA dont 26,7 milliards pour les DRA, offices, agences et 10 milliards pour la CMDT.
En sus, dans le cadre des renforcements des capacités des acteurs le montant de la subvention des intrants d’élevage s’estime à plus de 900 millions de F CFA, soit 540 éleveurs ont bénéficié de 8 100 tonnes d’aliments bétail subventionnés.
La production céréalière totale attendue est de 10 081 083 tonnes contre 9 295 974 tonnes en 2017/2018 soit un taux d’augmentation de 8%. Le taux de croissance des superficies céréalières est 1 contre 5,3% en 2017/2018. Et quant au programme de productions végétales de la filière coton de la campagne agricole 2018/2019, il s’élève à 750 000 tonnes contre 726 500 tonnes en 2017/2018 soit un taux d’augmentation de 3,2%.
A cet effet, il est à souligner que l’objectif recherché à travers la mise en œuvre de ce plan est de produire 10 081 083 tonnes de céréales, 750 000 tonnes de coton graine, 9 100 tonnes de lait, 80 350 tonnes de viande rouge et de 106 052 tonnes de poissons. Et pour atteindre ces résultats, les actions suivantes seront réalisées par le Gouvernement à travers le Ministère de la tutelle, la reconduite de la subvention des intrants, la poursuite du Programme d’équipements agricoles des producteurs, l’aménagement des terres en vue de la maitrise totale de l’eau et enfin le renforcement en personnel par le recrutement de 1 630 cadres et agents. Ainsi, le coût total du plan de campagne agricole 2018-2019 est de 353 690 349 395 de F CFA dont 115 483 910 000 de F CFA reviennent à l’État et 238 206 439 395 de F CFA représentent la contribution des producteurs.
MLK (Envoyé spécial à Ségou)