Le Premier ministre Oumar Tatam Ly a présidé hier dans la salle de conférences de la Primature la 5è session du Comité exécutif national de l’Agriculture (CENA). C’était en présence du ministre du Développement rural, Dr Bokary Téréta entouré de ses proches collaborateurs, d’autres membres du gouvernement et du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola.
Cette session du CENA avait pour objet d’examiner le plan de campagne agricole 2014-2015, les résultats de la campagne agricole précédente et les conclusions qui seront tirées en vue de la tenue du Conseil supérieur de l’Agriculture présidé par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita.
Le plan de campagne agricole est un document de programmation annuelle qui définit un ensemble d’objectifs, d’activités, de stratégies cohérentes et de ressources destinées à promouvoir les activités agricoles, d’élevage et de pêche. Sa mise en œuvre contribuera à l’atteinte des objectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’amélioration des revenus des 805 000 exploitations agricoles et la réduction de la pauvreté.
A cet effet, il est l’un des instruments de mise en œuvre des politiques, stratégies et programmes agricoles. Il intègre les activités de soutien aux exploitants agricoles (les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs) destinées à l’augmentation de la production et de la productivité agricoles sur une période allant du mois de mai de l’année en cours au mois d’avril de l’année suivante.
Le processus de préparation du Plan de campagne 2014-2015 a été lancé sur la base d’une note de cadrage définissant les orientations et la vision du département du Développement rural pour 2014-2015. La préparation a nécessité l’implication et l’engagement des principaux acteurs dont les structures publiques, celles représentant la profession agricole, les collectivités territoriales et les organisations de la société civile à vocation agricole. L’innovation dans l’élaboration du plan de campagne agricole de cette année est qu’il a été conçu de façon consolidée et harmonisée, autrement dit, il prend en compte les productions agricoles, d’élevage et de pêche/pisciculture.
Il intervient dans un contexte marqué par le démarrage du premier mandat du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta dont le projet politique ambitionne de faire de l’agriculture le moteur de la croissance économique du pays et de faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018.
Cette année, la communauté régionale célèbrera 2014 sous le thème « 2014, annéede l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique” pour marquer le dixième anniversaire de l’adoption du PDDAA (Programme de développement détaillé de l’agriculture en Afrique). Le thème retenu est « Transformer l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et des moyens d’existence meilleurs, en tirant partie des opportunités pour une croissance inclusive et un développement durable ».
Le lancement officiel de l’année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique aura lieu au cours de la 23ème conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, qui se tiendra en juillet prochain à Malabo en Guinée Equatoriale.
La Déclaration de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine tenue à Maputo en 2003 avait engagé les Etats à atteindre 6% de croissance annuelle du PIB agricole et à affecter au moins 10% du budget national au secteur agricole. La conférence des ministres africains des ressources animales tenue à Kigali (Rwanda) en 2005 avait également proposé d’accorder 30% du financement public au secteur de l’élevage. Au Mali, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a décidé d’affecter 15% du budget national au secteur du développement rural.
Les autorités sont encouragées à cela grâce aux résultats agricoles obtenus. Ainsi pour la campagne agricole 2012-2013, le Mali a produit 6.674.427 tonnes sur une prévision de 9.648.075 tonnes, soit 69%. Au cours de la campagne agricole 2013-2014, le pays a enregistré une production de 5 736 092 tonnes sur une prévision de 7 590 690 tonnes, soit 76%. Le bilan céréalier 2013/2014 dégage un excédent de 868 083 tonnes. La production cotonnière a été de 440 000 tonnes en 2013/2014 contre 453 822 tonnes en 2012/2013, soit une baisse de 3%.
Pour le plan de campagne 2014-2015, le département envisage de produire 7.180.404 tonnes de céréales toutes spéculations confondues, dont 2.304.479 tonnes de riz. La production de coton attendue est de 525 000 tonnes.
PLUS DE 40 MILLIARDS POUR LES INTRANTS. Le gouvernement s’engage dans le cadre d’une politique à aménager 350.000 hectares nouveaux conformément à la Déclaration de Dakar. Ces aménagements seront réalisés dans le cadre de l’Agence d’aménagement des terres et de fourniture d’eau d’irrigation (ATI).
Pour les production animales, il est prévu de produire 3 250 tonnes de lait, soit une augmentation de 10% et le nombre de vaches fécondées par insémination artificielle s’établit à 10 000 femelles. La production de viande contrôlée est de 65.000 tonnes.
Les œufs de consommation sont évalués à 453 000 000, les poulets de chair à 2 100 000 têtes, les poulets locaux à 27 000 000 têtes et l’installation de 2.000.000 de pondeuses dans les fermes avicoles modernes pour la production d’œufs de table. Environ 357.000 pièces de cuirs bruts et 1 050 000 pièces de peaux ovines et caprines seront récupérées. La santé animale dont le lancement officiel des activités de vaccination a eu lieu le mois dernier à Markacoungo n’est pas est reste. Ainsi, 23 756 549 têtes d’animaux seront vaccinées contre 19 374 605 têtes soit 122,6 % par rapport à la campagne précédente dont 6 263 859 têtes contre la PPCB (23,36% de progression).
Aussi 26,5 millions de doses produites (tous vaccins confondus) contre 26 millions la campagne précédente, soit 2% d’augmentation sont prévus pour assurer la campagne de vaccination. En production aquacole, il est prévu 85.000 tonnes de poisson frais contre une réalisation de 71.229 tonnes la campagne dernière, soit un taux de progression de 16 % et 2.500 tonnes de poisson frais contre 2 197 tonnes pour la campagne dernière, soit un taux de progression de 12 %.
Les projets de recherche agronomique sont programmés dont 32 en productions végétales, 12 en productions animales et 4 en systèmes de production et de gestion des ressources naturelles/économie des filières et 4 en ressources forestières/ressources halieutiques.
Le clou de ce plan de campagne est le montant de la subvention qui sera alloué aux intrants et qui s’élève à plus de 40 milliards Fcfa, dont 34 pour l’acquisition de semences de maïs hybride et des engrais, 5,9 milliards Fcfa pour l’acquisition des concentrés d’aliments bétail, d’alevins et de vaccins contre la maladie aviaire Newcastle et 688 millions pour l’acquisition des alevins et aliments poissons.
Le coût total du plan de campagne qui sera soumis à l’appréciation du président de la République Ibrahim est arrêté à 176,5 milliards Fcfa. Le ministre du Développement rural Dr Téréta s’est réjoui de l’adoption du projet de plan de campagne soumis au Comité exécutif national de l’agriculture présidé par le Premier ministre Oumar Tatam Ly. Il a rappelé que le gouvernement s’engage fermement à remplir sa part de contrat pour une amélioration de la production et de la productivité agricole. Le plan proposé est ambitieux, mais le gouvernement a bien le devoir de proposer à manger en quantités suffisantes et en qualité à sa population. Ce défi le département est prêt à le relever pour le bonheur des populations, a-t-il promis.
ke le Bon Dieu nous donne une bonne récolte.
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