Pas d’exonération cette année sur l’importation du riz : Le département du commerce veut inciter les paysans à produire davantage le riz

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Une vue des participants lors du conseil national des prix
Une vue des participants lors du conseil national des prix

L’information a été donnée, le vendredi dernier, lors de la réunion du conseil national des prix, tenue sous la présidence du ministre du commerce et de l’Industrie, Abdoul Karim Konaté. Celui-ci a dit aux membres du conseil que gouvernement n’accordera pas cette année d’exonération sur l’importation du riz, une manière de soutenir la production locale, qui peut couvrir jusqu’à 80% des besoins de consommation annuelle du pays. Par cette initiative il s’agit de soutenir et d’encourager les paysans locaux afin que le riz local ne soit pas concurrencé par le riz exonéré, qui va profiter aux paysans d’autres pays.

 

Le riz est la principale céréale consommée par les Maliens, c’est pourquoi, le gouvernement a pris l’habitude d’accorder des exonérations à une certaine quantité de ce produit chaque année surtout à l’approche de la période de soudure et du mois de ramadan. Mais, de plus en plus on se demande si cette politique est opportune.   En effet, notre pays est un grand producteur de riz et le gouvernement subventionne chaque année la campagne agricole des engrais et des intrants à coût de milliards de FCFA pour accroître la production.  Ce qui fait qu’aujourd’hui, le Mali n’est pas loin de satisfaire ses besoins de consommation. Selon les estimations des services techniques de l’Etat, le riz produit localement couvre à 80% les besoins de consommation annuelle. Ce sont seulement, 20% qui doivent être  importés.  Mais, le constat est qu’avec l’exonération, le riz importé dépasse de loin ces 20%.

 

Conséquence, les paysans maliens qui s’endettent   pour produire, se retrouvent avec leur riz sous les bras car le riz importé et exonéré coûte moins cher et sa qualité laisse souvent à désirer. En accordant des exonérations, l’Etat malien contribue donc à enrichir les riziculteurs de la Thaïlande, du Brésil, de la Chine … au détriment de ses propres paysans qui vont alors chercher à se tourner vers d’autres cultures.  C’est pourquoi, cette année, malgré la demande de certains commerçants importateurs, le ministère du commerce et de l’industrie a opposé une fin de non recevoir à cette pratique d’autant plus que la situation de l’approvisionnement du pays ne l’exige pas.

 

En fin de semaine dernière, la quantité de riz disponible sur le marché était de 65 000 tonnes soit des provisions de 28 jours et le prix moyen pratiqué est de l’ordre de 375 FCFA le kilo, soit une baisse de 11% par rapport à l’année dernière à la même période.

 

En tout cas, pour le ministre du commerce et de l’industrie, c’est un choix que son département a fait cette année. Leur intention n’est pas de priver le consommateur malien de riz importé, au contraire celui-ci rentre tous les jours, sans exonération.  Donc, il s’agit d’une volonté politique d’encourager les efforts que le ministère de l’Agriculture est en train de faire  pour permettre à notre pays d’être autosuffisant en riz et l’exporter dans la sous-région.

 

Cependant,  le gouvernement  a décidé d’exonérer de la taxe  conjoncturelle à l’importation (TCI)  66 000 tonnes de sucre pour le mois de Ramadan. Cela se justifie par le fait que la production nationale de sucre  est inférieure à 40 000 tonnes. Elle ne couvre que les 15 à 20% des besoins nationaux qui frôlent les 300 000 tonnes par an.

 

Le département, rassure-t-on,  a pris les dispositions idoines pour veiller scrupuleusement sur le niveau des stocks dans les magasins, veiller sur l’approvisionnement des marchés en riz et surtout suivre de près l’évolution des prix.          

          Youssouf CAMARA

 

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