Office du Niger : quelles perspectives d’évolution pour les producteurs ?

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rizLes travaux d’un forum des riziculteurs de l’Office du Niger se sont déroulés les 27 et 28 décembre 2013 dans la salle de conférence de l’Office du Niger à Niono. Organisé par le Syndicat des exploitants agricoles de l’Office du Niger (SEXAGON), ce forum s’inscrivait dans le cadre de l’exécution du programme d’activités triennal 2011-2013 de l’organisation syndicale.

 

 

La rencontre a permis la capitalisation de la réflexion sur le foncier, la gestion de l’eau, la professionnalisation du métier de paysan dans la zone de l’Office du Niger. Elle a regroupé des producteurs de l’Office du Niger et des représentants de syndicats et d’organisations paysannes venus des régions de Ségou, Kayes, Koulikoro, Mopti et Sikasso. Etaient également présents les représentants de services techniques, de collectivités locales, d’institutions financières, de la société civile, des services de sécurité. OXFAM, SOS FAIM, AFD, KFW, la coopération hollandaise et la coopération canadienne ont aussi pris part à la session.

 

 

Deux jours durant, les participants répartis en trois groupes de travail puis réunis en plénière, ont planché sur divers thèmes : le paysan investisseur, le foncier et la sécurité alimentaire, la gestion équitable de l’eau dans un contexte de cohabitation entre l’exploitation familiale et l’agrobusiness. Les échanges sur chaque thème ont débouché sur des idées qui constitueront de précieux outils de plaidoyer pour le SEXAGON dans l’atteinte de ses objectifs. En effet, le syndicat ambitionne de parvenir à la professionnalisation en définissant les contours du projet « Paysan investisseur ». Le SEXAGON entend, dans cette perspective, identifier le foncier comme un facteur déterminant pour la sécurité alimentaire et formuler des propositions concrètes sur la gestion équitable des terres et de l’eau.

 

 

C’est ainsi que le groupe qui a planché sur le projet « Paysan investisseur » a formulé les propositions et recommandations suivantes : organiser des voyages d’études et d’échanges d’expériences pour une meilleure connaissance du projet, faire une large sensibilisation sur le projet, fixer des critères de choix des paysans devant bénéficier du projet, diversifier les partenaires financiers, cultiver l’esprit de bonne collaboration entre les organisations paysannes et l’Office du Niger et, enfin, entreprendre des démarches auprès des autorités compétentes pour l’acceptation et la réalisation du projet.

 

 

Quant au groupe qui a travaillé sur la sécurité foncière, il a recommandé l’octroi de baux ordinaires aux paysans sur les terres aménagées et non aménagés de l’Office du Niger, l’équipement des exploitants en matériel agricole, la mise en place d’un système de commercialisation évitant aux exploitants agricoles de brader leur production et l’octroi aux paysans de crédits à long terme.

 

 

Le troisième groupe qui a traité de la gestion équitable de l’eau dans un contexte de cohabitation exploitation familiale et agrobusiness, a d’abord fait le constat du mauvais entretien du réseau par les acteurs (Etat, Office du Niger et producteurs), du non respect du calendrier agricole par les paysans, de l’envahissement du réseau par des plantes aquatiques, de la mauvaise répartition de l’eau et du manque de dynamisme des organisations des exploitants des réseaux tertiaires, de la mauvaise gestion de l’eau par l’Office du Niger, les producteurs et l’Etat, du problème de la non participation des non résidents aux travaux d’entretien des réseaux et du manque de suivi périodique des travaux d’entretien des réseaux.

 

 

Pour faire face à ces problèmes, le groupe a proposé comme solutions de définir les responsabilités de chaque acteur, de sensibiliser les exploitants agricoles sur l’entretien des réseaux, de solliciter une forte implication de l’Office du Niger dans l’entretien des réseaux, de veiller rigoureusement à l’entretien des réseaux, d’élaborer un nouveau calendrier agricole en fonction du cycle des semences utilisées dans la zone Office du Niger. Il a été suggéré aussi l’assèchement du Fala pour lutter contre les mauvaises herbes telles que la jacinthe d’eau.

 

 

Le forum a permis à la coopérative des artisans et forgerons de l’Office du Niger et à la station de recherche agronomique d’exposer des équipements et intrants agricoles comme les semences de riz, la mini-rizerie et l’étuveuse.

 

 

Le préfet adjoint du cercle, Souleymane Sangaré, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, a salué cette initiative du SEXAGON, estimant qu’elle ouvre de nouvelles perspectives à l’agriculture en Office du Niger.

C. O. DIALLO

AMAP-Niono

 

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