Après avoir tenté, sans succès, d’entrer en possession des cautions qui leur donnent droit à l’engrais subventionné par l’Etat, les paysans de Dio, village situé à quelques kilomètres de Kati, réclament l’intervention du ministre du Développement Rural Bocari Tréta. Parmi les personnes citées comme étant la source de leur malheur figurent le maire de Dio, Daouda Kané, qui est aussi agent agricole et vendeur d’engrais et Ibrahim Maïga, chef service sous-section agricole de Kati. Deux hommes à qui les paysans reprochent une gestion opaque des engrais subventionnés par l’Etat.
Subventionné par l’Etat, le sac d’engrais coûte 11 000 FCFA pour la campagne agricole 2014-2015. Cette décision des pouvoirs publics avait suscité beaucoup d’espoir dans le monde paysan. Mais hélas ! L’effort combien louable du « kankélentigui » est en passe d’être voué à l’échec, par la faute de certains individus. Pour preuve, les paysans du village de Dio, tout comme plusieurs autres villages du cercle de Kati, témoignent encore n’avoir jamais vu la couleur des engrais subventionnés. Ils sont nombreux, ceux parmi eux qui ont effectué plusieurs allers-retours entre les locaux abritant le service agricole de Kati et leurs villages, avec l’espoir d’entrer en possession des cautions d’engrais leur permettant d’acheter l’engrais subventionné. Mais sans succès ! Car leurs multiples efforts visant à obtenir des cautions d’engrais sont jusque-là restés vains. A l’origine de leur malheur, selon plusieurs paysans, le maire de Dio, Daouda Kané et le chef du service sous-section agricole de Kati, Ibrahim Maïga. Deux hommes à qui ils reprochent une gestion opaque des engrais subventionnés dont ils sont censés être bénéficiaires. Au premier, à savoir le maire Daouda Kané, les coopératives paysannes de Dio, lui reprochent d’être à la fois un commerçant d’engrais, disposant d’une boutique, et agent agricole au service agricole de Kati, mais aussi intermédiaire entre les paysans de son village le service agricole de Kati. Une situation qui, selon les paysans, peut donner lieu à des conflits d’intérêt.
« Selon le calendrier que j’ai vu, c’est le village de Dio qui devait être servi le lundi 31 août dernier, mais curieusement les populations n’ont pas été informées par le maire. Quand j’ai eu des échos de l’information à travers une connaissance, je me suis immédiatement rendu au service agricole de Kati. Je me suis alors adressé à l’agent agricole du nom de Aïssata Camara, qui m’a fait savoir qu’elle a oublié la liste des paysans de Dio à la maison », témoigne un jeune paysan originaire de Dio.
Surpris par la réponse de la bonne dame, notre interlocuteur poursuit en ajoutant qu’il est allé voir le maire Daouda Kané, jusque dans le bureau du président de l’APCAM (Assemblée Permanente de la Chambre d’Agriculture du Mali), Bakary Togola, pour solliciter son concours. Mais, il s’est buté à la mauvaise volonté manifeste de ce dernier.
« Il m’a affirmé qu’il ne peut rien faire pour nous avant de me renvoyer à la porte», a confié notre source. Qui ajoute qu’il est temps que le ministre du Développement rural, Bocar Tréta, prenne ses responsabilités pour mettre fin à cette situation.
Contacté par nos soins, le maire commerçant, Daouda Kané, reconnait avoir un magasin d’engrais dans son village. Certains paysans l’accusent aussi d’avoir politisé la gestion de l’engrais en privilégiant les paysans militants de son parti (URD).
Le ministre Bocari Tréta, va-t-il réagir ou laissera-t-il des individus qui n’ont de souci que pour leurs poches, anéantir les efforts du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta ?
Rien n’est moins sûr…
A suivre…
Lassina NIANGALY
