Monde agricole : Le PAPAM traîne les pieds

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Avec seulement quatre cent (400) millions de F CFA décaissés à nos jours, le Programme tarde à se manifester. Les paysans sont invités à patienter jusqu’au mois d’Août pour bénéficier d’une autre tranche de 400 briques. Comme si tout cela ne suffisait plus, il reviendrait au programme de procéder à l’évaluation des actes posés, mais aussi surtout à l’achat des matériels de production. Des paysans crient déjà au hold-up !

Le PAPAM, le connaissez-vous ? Eh bien ! C’est le Programme d’Appui à l’Accroissement de la Production Agricole au Mali. Il avait vu les jours en 2011. Au départ, ses financements provenaient en grande partie de la Banque Mondiale, du Fonds Mondial pour l’Environnement, des pays comme le Royaume du Danemark, … A cause des lourdeurs administratives, les ressources évaluées à plusieurs milliards de F CFA n’avaient pu être décaissées.

L’Etat malien y était pour quelque chose. Le monde agricole aussi à travers l’APCAM (Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali) et ses démembrements. Faut-il rappeler que le point focal du programme est domicilié à l’APCAM. En 2012, la crise politico-sécuritaire empêcha le programme de tourner. Idem pour l’année 2013.

Entre temps, certains bailleurs de fonds tournèrent le dos. D’autres manifestèrent cependant leurs intentions.

L’arrivée au pouvoir d’institutions légitimes suscita l’enthousiasme. Des dizaines et des centaines de paysans se ruèrent vers le PAPAM afin de pouvoir bénéficier de fonds. Au finish, seule une poignée de projets furent retenus. L’on parle d’une vingtaine, une trentaine.

Le PAPAM s’est engagé à débloquer seulement 400 millions de F CFA. C’était en début juin 2014. Les autres prétendants sont invités à attendre le mois d’août prochain.

Aujourd’hui, les paysans ne cachent plus leur colère. Ils dénoncent le retard pris par le PAPAM dans le décaissement des fonds. Aussi, fustigent-ils la maigreur des fonds alloués. Des fonds qui ne dépasseraient guère les 2 à 3 millions de nos francs.

Paraîtrait-il que c’est le PAPAM qui devrait procéder à l’évaluation des projets exécutés. Ce qui ne semble pas être du goût des producteurs. ” Le PAPAM veut devenir juge et partie “, lance-t-on. Plus grave, le PAPAM se serait arrogé le devoir de procéder à l’achat des matériels de production. ” Est-il capable d’acheter des matériels de choix et de qualité ?, s’interroge-t-on dans le monde agricole.

Des interrogations qui amènent à interpeller le Dr. Bocari Tréta, Ministre du Développement rural du Mali. La semaine dernière, il se trouvait à Kayes où il a constaté le mauvais engagement de deux projets. A savoir le Complexe maraîcher de Kamakolé et une mini-laitière.

On le sait, il a donné de fermes instructions aux responsables régionaux de Kayes. Avant qu’il ne soit tard, le Dr. Bocari Tréta se devrait de jeter un coup d’œil dans les poubelles du PAPAM.

B.Koné

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