Mohamed Kagnassy à propos de sa vision de « la nouvelle agriculture » au micro de la Voix de l’Amérique (VOA) : « Il nous faut augmenter les revenus en multipliant les activités dans le secteur primaire, mais aussi augmenter les productions… »

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En visite aux Etats-Unis d’Amérique en compagnie du président guinéen,  Alpha Condé,  dont il est le conseiller au développement rural, Mohamed Kagnassy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été accueilli à Washington,  au studio de la Voix de l’Amérique (VOA). A l’issue de l’entretien qu’il  a  accordé, il a exposé sa vision de l’agriculture et les immenses potentialités qui s’offrent  à l’Afrique pour révolutionner  ce secteur. Ainsi, à travers la  digitalisation, les variétés végétales et la rentabilité du marché,  la révolution verte  en Afrique est plus que jamais incontournable.

Au micro de nos confrères  de la VOA, le PDG de Wind  West SA non moins fondateur de la Start up guinéenne Kobiri, se veut un objectif clair : augmenter les revenus en multipliant les activités dans le secteur primaire, mais aussi augmenter les productions. « Ça n’a rien à voir avec l’agriculture de subsistance ou d’autosuffisance. C’est une agriculture que j’appelle « nouvelle », laisse-t-il entendre. Avant  de relever  que « 70% de nos populations vivent dans le monde rural et en fonction des technologies disponibles, nous  nous employons à  améliorer le quotidien de nos populations ». Le conseiller au développement rural du président Alpha Condé de préciser  que  cette promotion est  bien possible,   grâce aux   technologies  disponiblesnotamment à travers  la mécanisation abordable.

« Il est vrai que la mécanisation existe   depuis fort longtemps, mais dans beaucoup de  nos pays, la situation  laisse encore  à désirer » a-t-il fait savoir.

Très engagé pour  l’innovation agricole, Mohamed Kagnassy explique  que « la  préoccupation essentielle est comment structurer ce monde rural en vivre et en terme d’argent. Nous ne parlons pas que de l’agriculture de subsistance ou d’autosuffisance,  mais de l’agriculture pour s’enrichir. Avec cette jeunesse, c’est de lui faire voir qu’il y a une nouvelle possibilité ».

La mécanisation est,  selon lui, l’un des facteurs essentiels de l’agriculture. En témoigne le cas pilote de la Guinée  qui matérialise, ainsi la vision du président Condé  à travers la plateforme digitale Kobiri  qui signifie « argent » en langue Soussou. Cette plateforme numérique fournit aux agriculteurs guinéens des services de vente d’intrants, de semences, de produits vétérinaires, de location de matériel. « On a mutualisé à travers  cette  plateforme digitale.  Ainsi, un agriculteur qui n’a pas forcément les moyens de s’acheter un tracteur, il peut en louer selon les  besoins. Les  superficies sont petites pour qu’on puisse payer un tracteur  et l’amortir. Voilà les technologies disponibles en Guinée où on peut faire ses moissons,  louer un tracteur pour un hectare, deux hectares. Avec la digitalisation,  on peut franchir certaines étapes du développement assez rapidement. Je fais de la promotion dès que je parle de nouvelle agriculture » précise-t-il.

S’agissant de la sous-alimentation qui demeure une réalité, un grand problème   en Afrique, il estime que c’est avant tout « un problème structurel ». Il part du constat que « nos pays sont jeunes et  qu’en 60 ans d’indépendance, les gouvernements ont été confrontés à d’énormes défis ». « Certains ont plus ou moins réussi, pour d’autres, tel est loin d’en être le cas. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on a marqué le pas par rapport à d’autres régions du monde. L’agriculture a toujours été subventionnée. L’exemple  des grandes puissances le prouve à juste titre.  C’est pourquoi,  on parle d’économie, notamment le secteur  primaire.  Et pour transformer, il faut bien produire.  Compte tenu du peu de ressources disponibles et des multiples défis, l’agriculture n’est pas venue au premier rang des priorités pour beaucoup de nos pays » a-t-il souligné. Par contre, précise-t-il, certains pays l’ont vite compris. Il en veut pour modèle dans ce domaine, la Côte d’Ivoire du président feu Houphouët Boigny qui « a su promouvoir la production du  cacao, du  café, de la noix de cajou ».

« L’agriculture est un socle de l’économie ivoirienne.  Pour moi, qui suis d’origine malienne, on sait que la Côte d’Ivoire représente plus de 40% de l’UEMOA. Nous aurions aimé que les autres pays  réalisent les mêmes performances. Il est clair que la Côte d’Ivoire du point de vue agricole est un modèle.  Je rends hommage au président  Houphouët,  dont je partage ses visions agricoles. Nous aujourd’hui, nous avons des technologies et variétés végétales disponibles qu’il n’y avait pas avant. Il sera bien qu’on puisse  en profiter » fait –il remarquer.

Fervent défenseur de l’agrobusiness, Mohamed Kagnassy qui,  a séjourné pendant longtemps  en Europe,  a saisi l’occasion pour exhorter la diaspora africaine à saisir les immenses potentialités qu’offre le secteur rural dans beaucoup de nos pays.  « Je dis toujours partout où je passe que les Africains de la diaspora ont une chance incroyable. Ils ont l’avantage de la double culture (pays d’origine et pays d’accueil) et  l’Afrique offre une possibilité à sa diaspora notamment dans le secteur primaire. Les affaires structurelles avec les besoins, tout ce que  nous avons comme possibilité de croissance, technologie, variétés végétales, marchés rentables, nous poussent  à regarder de plus près ce qui se passe sur ce continent ».

Cheick Oumar DIARRA

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