La campagne agropastorale 2013-2014 au Sahel et en Afrique de l’Ouest a été marquée par des productions agricoles et fourragères globalement bonnes. Malgré tout, des risques d’insécurité alimentaire et nutritionnelle localisés planent sur cette zone du continent et ils pourraient se confirmer en raison des déficits céréaliers et fourragés enregistrés par endroits au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad. Ainsi, pour pallier à cette menace, le Comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel « CILSS » veut armer les Etats concernés à y faire face. D’où, l’organisation d’un atelier intitulé : « Concertation régionale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest » dont la levée de rideau s’est déroulée, le mardi dernier, au Centre internationale de conférence de Bamako sous la présidence du ministre du Développement rural, Boubacar Treta.
Ces travaux, qui dureront trois jours (du 25 au27 mars 2014), permettront aux participants à l’atelier de faire des recommandations afin de prévenir une éventuelle crise alimentaire et nutritionnelle grave non seulement dans ces pays visés mais aussi dans tout le Sahel. Pour mener à bien cette mission qu’elle s’est assignée, les membres du comité auront notamment la tâche lourde : d’évaluer la situation alimentaire et nutritionnelle au vu des chiffres définitifs de production de la campagne agricole 2013-2014 dans les pays membres du CLISS, l’UEMOA et de la CEDEAO, de faire l’état des lieux des zones à risque et des populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à l’entrée de la période de soudure 2014 et de là dresser le bilan des mesures d’atténuation ou de réponses en cours en faveurs des personnes affectées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest en 2014. L’aboutissement de ces études devra permettre entre autres aux participants de faire un diagnostic complet de la situation alimentaire et nutritionnelle dans chaque pays membre du CILSS et de la CEDEAO et d’identifier avec une expression des besoins d’assistance alimentaire ou agricole les zones et les populations vulnérables.
Selon le représentant du secrétaire exécutif du CLISS, Hamadoun Mahalmoudou, l’atelier vise à actualiser dans l’espace du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest sur la base des résultats définitifs des productions agricoles la précédente concertation technique régionale sur la prévention et la gestion des crises alimentaires tenue à Lomé (Togo) du 20 au 22 novembre 2013. « Il permettra de mieux renseigner les gouvernements, les opérateurs économiques, les populations et les partenaires sur les disponibilités alimentaires en Afrique de l’Ouest et dans les zones à risque afin d’affiner les stratégies de réponses permettant de juguler une crise éventuelle alimentaire dans ces pays », a précisé Hamadoun.
Pour le ministre du Développement rural, cet atelier permettra aux pays du Sahel d’identifier clairement les priorités d’investissement en mettant à leur disposition une note d’information aux décideurs politiques et aux partenaires techniques et financiers.
Rappelons que l’atelier a regroupé les délégués des dix-sept pays membres du CILSS et les représentants nationaux des Systèmes d’Alerte Précoce (SAP).
Youssouf Z Kéïta