Ce sont des outils de formation, de sensibilisation des utilisateurs et vendeurs sur les bonnes pratiques à adopter.
La gestion des pesticides est devenue de nos jours une véritable préoccupation. Pays agricole par excellence, le Mali utilise et vend massivement des pesticides pour la protection des cultures et des récoltes stockées. En la matière, des textes existent et privilégient une utilisation écologiquement rationnelle et une vente réglementée des pesticides. Mais dans la pratique, les normes d’utilisation et de vente de pesticides ne sont pas respectées dans bien de cas. Les producteurs et autres utilisateurs méconnaissent ou négligent les conséquences d’une mauvaise utilisation des pesticides. Les jours de foire, il n’est ainsi pas rare de voir des pesticides exposés à l’air libre, à même le sol, côtoyant des produits alimentaires. Les résultats des activités de monitoring communautaire de l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement réalisées en 2007, 2009 et 2010 par Pesticide action network Mali (PAN-Mali) et des Ong partenaires à Sikasso et Koutiala corroborent cette affirmation. Des alternatives à l’utilisation des pesticides chimiques ont été développées par des Ong, des projets et programmes et des structures de recherche. Celles-ci restent cependant peu connues ou timidement appliquées par les producteurs.
La vulgarisation des produits alternatifs expérimentés par des Ong dans certaines localités du pays et l’extension de la gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) pourraient pourtant largement contribuer à améliorer la situation. Celle-ci est en grande partie imputable à l’insuffisance d’information de sensibilisation et surtout de formation des acteurs intervenant dans la vente et l’utilisation des pesticides dans notre pays. Ainsi la mise à disposition et l’utilisation de guides pratiques pour les praticiens que sont, entre autres, les agents d’encadrement et les producteurs amélioreront leurs connaissances et aptitudes en matière de vente et d’utilisation des pesticides. Partisan de cette approche, PAN-Mali, en collaboration avec les Ong membres du réseau, les services techniques et programmes impliqués dans la gestion des pesticides, a élaboré deux guides sur la gestion de ces produits. Le premier d’entre eux pose la problématique de la vente et de l’utilisation des pesticides. Le second guide a trait aux méthodes alternatives. La validation de ces deux ouvrages était au centre d’un atelier jeudi au Centre Aoua Keïta.
Ces guides pratiques contribueront certainement à l’amélioration des connaissances des producteurs, des utilisateurs ainsi que des revendeurs pour une gestion écologiquement rationnelle des pesticides dans notre pays. Ils permettront de donner des informations sur les notions d’utilisation et de vente des pesticides, les bonnes pratiques à adopter en la matière. Des informations sur les notions générales d’environnement, sur les méthodes alternatives à l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse telles que la GIPD (gestion intégrée de la production et des déprédateurs) et l’agriculture biologique sont également détaillées dans les documents. D’usage facile, les ouvrages, dira le coordinateur du PAN-Mali, Yacouba Diarra, devraient contribuer à améliorer la gestion des pesticides et à réduire les risques y afférents. Ils constituent donc des outils de formation, de sensibilisation des utilisateurs et vendeurs sur les bonnes pratiques à adopter par rapport à ces produits et un instrument pédagogique pour les Ong et d’autres utilisateurs. Le directeur national de la DNACPN, Félix Dakouo, a présenté ces deux guides comme de précieux outils pédagogiques susceptibles d’être exploités par les Ong et autres techniciens pour informer, sensibiliser, voire former les producteurs. Leur contenu va aider à diminuer l’utilisation abusive et les risques d’exposition aux effets nocifs des pesticides.
