Marché céréalier : Un schéma de commercialisation fonctionnel

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Adapté aux réalités de notre pays, il s’appuiera sur un diagnostic partagé et un plan consensuel.

Les travaux de l’atelier de restitution des résultats de l’étude sur la commercialisation des céréales au Mali se sont achevés vendredi au ministère de l’Agriculture. Au terme des deux jours de discussions, les participants ont examiné et amendé le rapport diagnostic de l’étude sur la stratégie de commercialisation des céréales (riz local, blé, maïs, mil et sorgho). Le document servira à configurer un schéma, une stratégie et un mécanisme de commercialisation de ces céréales validé par tous les acteurs. Avec ce diagnostic partagé et ce plan consensuel, les pouvoirs publics ont bon espoir de disposer d’un mécanisme plus adapté aux réalités de notre pays. Le rapport examiné a été élaboré par un groupe de consultants qui a la responsabilité de conduire toutes les opérations jusqu’à l’adoption finale du document.

Jeudi à l’ouverture des travaux, Moussa Léo Sidibé, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, avait relevé les progrès notables réalisés dans le domaine de l’agriculture par notre pays au cours des dernières années. Le rapport sur la situation économique et sociale de 2010 établit ainsi que le secteur primaire a réalisé une croissance moyenne de 8,2%, entre 2007 et 2010 (3,4% entre 1994 et 2006). La production céréalière a suivi une courbe similaire. Ainsi 3,8 millions de tonnes ont été produites en 2007-2008 dont 1 million de tonnes de riz, soit 28% de la production totale. La campagne agricole 2008-2009 a enregistré 4,8 millions de tonnes, dont 1,6 million de tonnes de riz soit 33% de la production totale. En 2009-2010, notre pays a produit 5,4 millions de tonnes de céréales dont 1,8 million de tonnes de riz, soit 34% de la production. En 2010-2011 la production céréalière est estimée à 6,4 millions de tonnes, dont 2,3 millions de tonnes de riz, soit 36% de la production.

Avec un taux de croissance moyen de la production céréalière de 8,2% et une population qui s’accroit dans le même temps de 3,6%, le pays dispose d’un stock céréalier excédant les besoins alimentaires de sa population. Malgré ces résultats élogieux et la progression remarquable de la production rizicole, cette dernière céréale n’est pas toujours accessible aux consommateurs. Ce paradoxe est perçu par la majorité de nos concitoyens comme une iniquité, un abus, a estimé Moussa Léo Sidibé. Il a émis deux hypothèses pouvant expliquer cette situation. La première est la répartition inégale des céréales sur le territoire national. La seconde mêle l’étendue du pays et l’insuffisance des infrastructures de transport qui compliquent l’approvisionnement des zones déficitaires. Cependant pour sérieuses que soient ces causes, elles ne peuvent justifier le dysfonctionnement de notre marché céréalier, a-t-il estimé.

Moussa Léo Sidibé a cité 1981 comme une année charnière, entre la période très interventionniste de notre économie et celle que nous vivons actuellement. Cette année a, en effet, vu l’installation du programme de restructuration du marché céréalier (PRMC) qui a consacré la libéralisation de la commercialisation et de la transformation des céréales et des produits céréaliers du pays. Ce programme a entrainé de légers mieux dans le domaine de la commercialisation des produits agricoles, notamment la fluidification des échanges et le relèvement des prix au producteur.

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