Mali : L’Etat doit réagir et vite face à la situation des paysans maliens

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La situation des paysans, qu’elle soit luisante ou pas, a été toujours exploitée à mal ou à bien par les hommes politiques maliens. Raison de plus pour pousser le gouvernement de transition à ne pas laisser certaines situations pourrir au risque que cela ne devienne « contrôlable ».

A cette veille d’élections, tous les coups sont permis et toutes les situations seront exploitées à fond pour séduire l’électorat. Nous savons que les temps sont durs, même très durs. A l’heure actuelle, chaque secteur de développement au Mali, tire le diable par la queue. Les sanctions de la CEDEAO ; la résilience face à la crise multidimensionnelle qui frappe le Mali depuis 2012 ; la mauvaise gestion, sont passées par là.

Mais, lorsqu’on parle de paysan au Mali, il faut aller au-delà des champs de culture pour aussi voir les manigances ; les manipulations…Bien que les assises sur le coton aient été tenues et que des recommandations ont été prises, qui orientent, conseillent pour la réussite du secteur de l’agriculture, les choses restent toujours floues pour certains. Que faire de plus ?

Le Mali, sur la base de la relance du secteur de l’agriculture, vient de passer aux premiers rangs des pays producteurs de coton. Un exploit au regard de tout ce qu’a pu traverser le pays. Mais, c’est aussi le moment choisit par certaines personnes pour remuer le coteau dans la plaie quitte à remonter les paysans contre le gouvernement. De quoi s’agit-il ?

Cette affaire d’engrais est une véritable gangrène. Pendant que certains poussent pour aller de l’avant, d’autres tirent vers le bas pour ralentir la cadence. On parle d’indisponibilité d’engrais pour les paysans en ce début d’hivernage. Ou encore, de prix d’achat du coton auprès des paysans. Deux « missiles » tirées dans l’air et s’ils ne sont pas contrôlés à temps, risque de retomber en pleine figure du gouvernement. Pour certains esprits malins, le prix d’achat aux producteurs proposé par le gouvernement malien au titre de la campagne 2022-2023 (285 FCFA le kg), est trop en deçà de ce que certains pays de la sous-région proposent aux leurs. Une comparaison dangereuse qui risque en effet, d’irriter certains paysans au Mali et dont les conséquences seront terribles pour la cohésion, la solidarité et surtout la confiance qu’on voudrait désormais instaurer dans ce secteur pour booster les performances. Le Mali est un cas particulier. Soumise à des sanctions et devant faire face à l’inflation mondiale, l’économie malienne a subi de nombreuses pertes qu’il faut vite compenser pour maintenir la cadence. Des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Burkina Faso, n’ont pas vécus les mêmes contraintes économiques que le Mali. Mais malgré tout, le Mali est parvenu à fixer un seuil assez raisonnable comme prix d’achat aux producteurs. Faire une comparaison avec des pays qui n’ont pas vécu la même situation et que le Mali a même battu sur le plan de la production, est une tentative de monter encore les paysans contre le gouvernement.

Le gouvernement doit vite réagir pour donner des explications avant que la mayonnaise ne prenne du côté de ceux qui veulent cette déstabilisation. Il en est de même pour la situation de l’engrais autour de laquelle il y a beaucoup de murmure. Ne pas attendre que la fumée devienne feu pour intervenir. Il faut donc anticiper.

Tièmoko Traoré

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