Première nationale salutaire depuis le début de l’ajustement structurel au Mali, l’Initiative riz, prise par le Premier ministre, à l’époque Modibo Sidibé, était bien partie pour soulager une population malienne dont une frange importante peine à gérer le quotidien, qui passe impérativement par la garantie de la sécurité alimentaire.
Mais c’était sans compter avec Bakoré Sylla de Grand grenier du bonheur (GGB), première baguette d’un orchestre machiavélique dirigé d’une main leste par Youssouf Mahamar Touré, en son temps PDG de l’Office des produits agricoles du Mali (Opam), présentement DGA de la même entreprise, et comprenant Assa Kouma et Ablèye Coulibaly de l’Huilerie Ba Mariama.
L’Initiative riz était structurée autour de la production et de la commercialisation. Le Premier ministre Modibo Sidibé avait donc mobilisé auprès des banques 14 milliards de F CFA afin d’acheter du riz local. Le PDG de l’Opam, au lieu d’acheter le riz local à 300 F CFA le kilo aux paysans, conformément aux instructions, a imposé aux paysans l’achat du riz à 275 F CFA alors que le prix sur le marché était fixé à 325 F CFA.
Par patriotisme et du fait que l’eau, les engrais, les herbicides avaient été subventionnés par l’Etat en vue de booster la production, les paysans voulaient vendre à l’Etat à 300 F CFA. L’Opam s’est juste contentée d’acheter 0,95 tonne à Ségou. Volontairement, le système mis en place par le patron de l’Opam a été de faire traîner les négociations avec les paysans et de les faire échouer, ce qu’il réussira du reste.
C’est après quoi le PDG Touré et ses comparses ont mis à exécution leur plan macabre : en achetant du riz pourri importé à 365 F CFA. Mais comme le ridicule ne tue plus au Mali, ils ont ensuite vendu ce riz pourri à 275 F CFA. Et dire que c’est l’auteur de cet acte qui est aujourd’hui bombardé DGA de la structure. Si les autorités ne prennent pas leur responsabilité, l’Opam sera en faillite à cause des vieux qui devaient normalement faire valoir leurs droits à la retraite depuis 2007.
L’UNTM s’invite dans la danse
La mauvaise gestion à l’Opam aujourd’hui intéresse l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Sachant bien la psychose chez les travailleurs de l’Opam, la centrale syndicale voudrait se saisir du dossier. Aujourd’hui, les travailleurs ne sont là que de nom, le sauve-qui-peut et le laisser-aller sont devenus le crédo de cette entreprise stratégique pour l’Etat. A cause de tout ce tohu-bohu, l’UNTM entend introduire le dossier Opam dans son cahier de doléances au gouvernement pour contraindre l’Etat à sauver cette entreprise laissée à la solde d’une mafia sans vergogne. Toutefois, des tractations sont en cours pour que la centrale syndicale ne gâche pas le festival des brigands.
Nous reviendrons en détails sur la gestion peu orthodoxe que le DGA fait des biens de l’Opam. Au vu et au su de tous y compris le président de la République.