Mag’ Agriculture : Aquaculture : Un gros potentiel peu valorisé

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Dans notre pays, ce secteur se concentre essentiellement sur la pisciculture.

L’aquaculture englobe toutes les activités de culture de plantes et d’élevage d’animaux d’eau continentale ou marine. Au Mali, ce secteur se concentre essentiellement sur la pisciculture. Le Mali est un pays à vocation agro-sylvo-pastorale et dispose d’un réseau hydrographique très divers et d’énormes potentialités piscicoles à travers les grands fleuves comme le Niger, le Sénégal et leurs affluents. Les grands lacs entre Mopti et Gao, les mares naturelles, les barrages hydroélectriques de Markala, de Sélingué, de Manantali et leurs retenues d’eau fournissent une gamme variée de poissons aux riverains et aux grandes villes. Les aménagements hydro-agricoles favorisent aussi une sorte de pisciculture appelée rizipisciculture. Le poisson qui est une denrée de plus en plus consommée au Mali, est une ressource importante dans l’alimentation. Cependant le taux de consommation est de 10,5 kg par personne et par an contre 60 kg par personne et par an, selon les normes de la FAO.

Les premières expériences aquacoles au Mali ont démarré dans les années 80 sur un financement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), rappelle Soumaïla Diarra, le chef de la Division aménagement des pêcheries et aquacultures de la Direction nationale des Eaux et Forêts. C’est dans ce cadre qu’une station d’alevinage a été construite à San, dans les périmètres irrigués de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Ensuite l’activité a vu le jour à Niono, Molodo et Kourouma dans la région de Ségou. Les autres domaines de l’aquaculture comme moules, crevettes, plantons et herbes plantons sont méconnus.

Les systèmes utilisés sont, entre autres, des cases flottantes, des étangs en terre ou en béton et les zones de rétention d’eau. Aujourd’hui avec l’élaboration d’un plan quinquennal à travers la création de la Direction nationale de la Pêche en février 2005, la filière est en cours de valorisation. L’aquaculture offre une nourriture riche en protéines, en acides gras essentiels, en vitamines et minéraux. Environ 56% de la population mondiale tire du poisson au moins 20% de son apport en protéines animales et, dans certains petits pays, cette dépendance est pratiquement totale. 90% de la production proviennent de petites fermes piscicoles familiales.

Dans les pays en développement, l’aquaculture améliore la sécurité alimentaire et contribue à la réduction de la pauvreté. Elle procure du travail et des moyens de subsistance à des millions de personnes. Au Mali, elle créait de 250 à 500.000 emplois dans le temps. Dans une famille de 7 personnes, indique Soumaïla Diarra, 4 à 5 personnes sont déjà actives dans la pêche. Avec sa maîtrise on peut en faire une bonne affaire, car le cycle de la pisciculture est de 6 mois d’où la possibilité de faire 2 cycles par an.

Aspect nocif sur l’environnemental. Soumaïla Diarra estime qu’elle doit aussi être la priorité du gouvernement. Elle a forcément besoin de la source d’eau en permanence. Plus de 15 communes ont bénéficié des appuis des projets comme le Projet de développement de la pêche (PADEPECHE), financé par la BAD. Ces communes tirent bien des profits et ont pu réaliser des infrastructures scolaires, des hôpitaux, des CSCOMS et des centres de formation en pisciculture. L’aquaculture consomme 53% du marché des farines, et 87% de la production mondiale d’huile.

La production d’un kg de poisson d’élevage nécessite de 1,2 à 5 kg de poissons pêchés en milieu naturel, selon les espèces et les implantations. L’aquaculture intensive produit 110 kg d’azote par tonne de poissons et 12 kg de phosphore. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 43% du poisson consommé dans le monde en 2005 provenait de fermes aquacoles, contre 9% en 1980, ainsi que 22% des mollusques et 6% des crustacés. Ce qui représente une augmentation de 8,8% par an depuis 1970.

D’autre part, les produits de la pêche diminuent, les écosystèmes étant arrivés au maximum du potentiel de prélèvement pour de nombreuses espèces. L’impact de l’aquaculture sur l’environnement est très variable selon les méthodes d’élevage utilisées. Il se traduit de différentes manières. Notamment par la pression croissante sur les pêches pour obtenir la farine et l’huile de poisson, principaux ingrédients des aliments destinés aux espèces carnivores et omnivores. Heureusement, le secteur ne génère pas d’aspect nocif important sur l’environnement au Mali.

Le secteur est non seulement contrôlé, mais aussi les éléments chimiques ne sont pas utilisés. La réutilisation de l’eau puisée des étangs peut régénérer la végétation. Les pouvoirs publics ont compris depuis fort longtemps le bénéfice d’élever artificiellement le poisson. Le chef de Division déplore le fait que certains acteurs exploitent les emprunts et les sites de carrières de mines remplies d’eau pendant l’hivernage. Aujourd’hui, ces ressources, renforcée par les effets des changements climatiques, sont menacées par toutes les formes de pollution. Face à la progression des ressources halieutiques, le développement de la pisciculture est, aujourd’hui, la stratégie concrète indiquée pour la satisfaction des besoins des populations en poisson et de la lutte contre le chômage. Cette activité, de son point de vue, doit être développée pour bonifier la production des poissons au Mali.

mercredi 12 octobre 2011

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