Le plus grand défi du ministre du Développement rural est d’arriver à vaincre les insectes ravageurs et les maladies qui s’attaquent aux cultures. En attendant l’arrivée de l’hivernage prochain, le ministre doit multiplier les initiatives pour éviter au pays la situation que certains producteurs ont connu pendant la dernière saison hivernale. En effet, les paysans maliens font face à la menace d’une espèce de ravageurs qui s’attaquent aux cultures maraichères et au cotonnier. Si rien n’est fait rapidement pour combattre ce fléau, les cultivateurs et l’économie nationale pourraient prendre un coup dur.
Déjà, cette espèce nuisible a causé des dégâts importants chez les producteurs de coton. Mais la réponse doit être au-delà du Mali, puisque la même espèce a perturbé la production du coton dans d’autres pays ouest-africains comme le Togo, le Sénégal ou encore le Bénin. On sait que le coton joue un grand rôle dans l’économie malienne. Selon les responsables du monde rural, l’espèce est déjà connue au Mali et dans le reste de l’Afrique. Mais le drame cette année est que les paysans ont à faire à une variété nouvelle qui résiste aux traitements jadis utilisés pour combattre le danger. Selon les experts, les espèces de jassides les plus fréquentes étaient facilement maîtrisables contrairement à la variété actuelle. Leurs populations sont fort heureusement limitées par la pilosité foliaire des variétés cultivées.
Cette année, les paysans maliens ont pu réaliser les plus grandes superficies de coton que le Mali ne soit jamais parvenu à faire. Les autorités ont pu emmener dans les coopératives les plus grandes quantités d’engrais que le Mali n’avait jamais connues. En termes de gestion de la fertilité des sols pour la durabilité de la production, les autorités ont apporté aux paysans les plus grandes quantités d’engrais organiques et de biostimulant que le Mali n’avait jamais connues. Mais ce sont les ravages du cotonnier par les jassides, exacerbés par l’humidité abondante.
Pour la première fois, le prix du coton par kilo avoisine 300 FCFA, ce qui représente une manne financière pour les paysans. La volonté de Nango est de donner au paysan l’envie de cultiver le coton et l’opportunité de sortir de la pauvreté. Rien qu’en 2021, les paysans de la région de Kita ont empoché 20 milliards de bénéfice après avoir payé leurs dettes aux banques qui prêtent de l’argent pour la campagne agricole. C’est du jamais vu, selon certains observateurs qui estiment qu’aucun projet ne peut investir autant d’argent dans une communauté au Mali.
Ce n’est que le début de l’ambitieux plan concocté par l’actuel directeur général de la Cmdt qui travaille d’arrachepied pour que les zones de production de la Cmdt puissent changer de visage sur le plan économique. Pour réduire davantage les charges de production pour les paysans, Nango Dembélé a obtenu du gouvernement une réorganisation des textes qui permette à la Cmdt de devenir l’unique fournisseur des paysans en intrants agricoles. Ce faisant, le directeur de la Cmdt s’attaque aux intérêts d’une poignée de privilégiés qui suçaient le sang des paysans.
C’est ainsi que les groupes d’intérêt qui faisaient de la spéculation sur le prix de l’engrais et autres intrants agricoles sont en train de battre campagne contre Nango Dembélé. Ils ont tenté à plusieurs reprises de passer par des organisations paysannes dont ils ont choisi quelques représentants pour combattre les initiatives de la Cmdt. Mais là où ils se trompent, c’est que le directeur de la Cmdt est au service du Mali et non à la solde de quelques privilégiés. Les tentatives de manipulation des organisations paysannes sont vouées à l’échec, puisque la majorité des producteurs de coton ont compris que leur salut est dans les champs.
La prévision initiale du Mail était de 760 000 ha, les intrants ont été commandés en fonction, et 743 000 ha ont été effectivement emblavées et fertilisés malgré tous les déboires qu’ont connus le processus d’approvisionnement en intrants : embargo, flambée des prix des intrants sur le marché mondial. Pour parler du retard des mises en place, notons que l’apport des engrais aux cultures est échelonné. Il se fait par phase de développement de la culture et par nature d’éléments fertilisants. Le cotonnier n’a pas besoin de tous les engrais au même moment. Cela rend flexible les périodes de mise en place.
A un moment donné de la campagne, nous avons assisté à une infestation massive des champs par les insectes, les jassidaes. L’espèce connue a toujours été maîtrisée au Mali, mais cette année la nouvelle variété qui a fait éruption dans les champs n’était pas connue et est restée insensible aux traitements classiques vulgarisés au Mali. Les dégâts ont concerné toute la sous-région : le Mali, le Burkina Faso, le Togo, la Côte d’Ivoire,… Le rythme de propagation de l’insecte était anormal, touchant toute la sous-région simultanément et presque toutes les cultures, même les arbres fruitiers, agrumes, manguiers, anacardiers.
Sur cette question, le collectif des producteurs de coton a organisé une conférence de presse le 20 janvier 2023, au cours de laquelle les bénéficiaires ont posé leurs doléances, mais ils n’ont jamais fait cas de scandales pour diaboliser une personne. Ils ont demandé aux manipulateurs et ennemis du coton d’être honnêtes. Depuis le 26 octobre 2014, le collectif des producteurs de coton a été créé et il se bat pour l’assainissement du secteur coton. Dès lors, deux groupes de producteurs de coton distincts existent. Ce collectif qui se bat pour assainir la confédération et ceux qui ont mal géré les fonds, en complicité avec des cadres véreux nationaux et internationaux depuis son installation en 2006. Ce qui est sûr, c’est que ce combat se fera sans un moindre recul. Le PDG de la Cmdt n’a rien à y voir. Seulement, les résultats que ce dernier a engrangés aiguillonnent les ennemis du coton malien.
Le Mali a une longue tradition de lutte contre ces genres de ravageurs. A en croire les spécialistes, en 1952, certaines lignées de coton présentant des faibles densités de poils avaient été presque totalement détruites par les jassides sur la station de N’Tarla. Ce même phénomène a par la suite été observé à plusieurs reprises, y compris dans d’autres localités comme Farako ou Sougoula dans le sud de la zone cotonnière en 1995 et 1996. Pour les spécialistes, ces observations montrent que ces ravageurs sont potentiellement très dangereux pour les cultures.
Les professionnels sont persuadés qu’il est donc nécessaire de maintenir dans les variétés un niveau de pilosité suffisant pour empêcher leurs attaques. En se nourrissant par des piqûres au niveau des nervures des feuilles, les jassides provoquent des jaunissements des bords du limbe, souvent accompagnés d’un enroulement vers le bas, qui par la suite s’étendent à tout le limbe pendant que les bords rougissent. La feuille finit enfin par se dessécher. Et la photosynthèse de la plante est perturbée par ces attaques et des chutes d’organes fructifères en résultent.
Les scientifiques expliquent qu’une autre espèce de jassides, O. cellulosus, est plus connue au Mali par la virescence florale qu’il transmet. Cette maladie, qui provoque la stérilité des plants puisque tous les organes floraux sont transformés en organes foliaires, reste très spectaculaire mais n’affecte qu’un pourcentage limité de plants. En culture cotonnière au Mali plus de 200 ravageurs ont déjà été répertoriés. Mais dans ce complexe, qui est dominé par les coléoptères et les hémiptères, seules quelques espèces sont réellement très nuisibles.
Nampaga KONE
Il serait bien d’éradiquer aussi les ravageurs russes et chinois.
Ho, je crois que ça faire des mécontents sur le site !!!
Ici on vénère les dictateurs xi et le petit tsar
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