Lutte contre le péril acridien : Plaidoyer du Ministre de l’Agriculture devant les partenaires techniques et financiers

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En vue de circonscrire la menace acridienne qui plane sur notre pays, le ministre de l’Agriculture, Moussa Léo Sidibé, accompagné d’une forte délégation de son Cabinet, a rencontré les partenaires techniques et financiers de notre pays pour faire le point de la situation. C’était le mercredi 27 juin 2012 dans un hôtel de la place.

Depuis le début de l’année, la situation acridienne a commencé à se développer à la frontière algéro-libyenne. C’est ainsi qu’un groupe d’experts, composé des délégués de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie, du Maroc, du Niger et des fonctionnaires et de la Fao, a élaboré un plan d’action pour y faire face.

Selon le Ministre Sidibé, le groupe a fait le point de l’évolution de la situation de criquets pèlerins, le 21 juin. Il précisera qu’avec l’aide de la Fao, la Libye a traité 25.000 hectares infestés. Ce qui a considérablement réduit la migration des criquets vers d’autres zones. Quant à l’Algérie, explique-t-il, elle a traité 40.000 hectares infestés. Depuis deux semaines, la situation serait sous contrôle. S’agissant du Niger, des groupes d’ailés immatures ont été signalés. Plusieurs essaims se sont déplacés dans les zones de cultures dudit pays. Mais les opérations de prospection et de traitement ont commencé. Sur 1.430 hectares infestés, 720 ont été traités.

En ce qui concerne le Mali, affirme le Ministre dans sa présentation,  plusieurs signalisations de sources de brigades de veille et non confirmées par le centre sont parvenues des aires grégarigènes, faisant état de la présence de colonies de criquets pèlerins dans la région de Kidal. Regrettant l’impossibilité d’intervenir dans les zones de signalisation à Kidal, Moussa Léo Sidibé dira qu’un plan régional d’urgence d’intervention a été élaboré pour éviter à nos pays l’invasion acridienne à l’image de 2004.

C’est ainsi que,  dès le début de ce mois de juillet, la première phase d’urgence sera mise en œuvre au Mali et au Niger. «L’impossibilité d’intervenir dans le nord du Mali a fait que tous les efforts seront menés au niveau des zones infestées du Niger pour empêcher tout départ de criquets en direction des autres pays comme le Mali et le Tchad. Cependant, un dispositif allégé basé sur des équipes de prospections très mobiles sera déployé au Mali dans les zones adjacentes» a laissé entendre le Ministre. Ces dispositifs sont composés, entre autres, de 10 équipes de prospection (dotées chacune d’un véhicule) quatre équipes de traitement composées de deux véhicules équipés de pulvérisateurs; des équipes de suivi environnemental et sanitaire, de logistiques et maintenance. A cela s’ajoutent les pesticides dont le besoin s’estime à 25.000 litres.

La deuxième phase de grande envergure est envisagée vers août. Le coût global de ce plan régional est estimé à 10 millions de dollars Us dont 2.690.300 Us pour le Mali, le Niger et le Tchad.

Après cette présentation, le Ministre, presque les larmes aux yeux, a supplié les bailleurs à se mobiliser pour que le Mali ne soit pas le centre des opérations techniques qui nécessitera la mobilisation d’importantes ressources financières.

Oumar KONATE

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