La réunion de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO) qui prend fin aujourd’hui 26 octobre a débuté le lundi 22 octobre dernier. Cette réunion, 4ème du genre, tenue à l’hôtel Salam de Bamako a regroupé entre autres les représentants des différents pays membres, des partenaires au développement. Ouverte par le Ministre malien de l’Agriculture en compagnie de son homologue de l’Environnement et de l’Assainissement et du représentant de la Commissaire à la Sécurité Alimentaire du Mali, cette réunion est l’occasion pour les participants de chercher les voies et moyens nécessaires pour consolider les acquis de la lutte contre le criquet dévastateur.
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A l’ouverture, différents discours ont été prononcés.
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Ainsi, le Secrétaire Exécutif de la commission,M. Thami Ben Halimasoulignera que pour rendre le concept de prévention réalisable, le chemin était long et parsemé de nombreux écueils de différentes natures. A cet effet, de nombreuses concertations eurent lieu pendant des années. Alors, dit-il, au terme desdites concertations, les 9 pays que sont l’Algérie, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Maroc et la Tunisie, ainsi que la FAO et les donateurs, ont exprimé, à l’occasion de la 33ème session du comité FAO de lutte contre le criquet pèlerin (DLCC) en janvier 1995, leur volonté de réorganiser les structures existantes, l’OCLALAV et la CLCPANO. L’objectif était, souligne-t-il, d’assurer une meilleure coordination entre les deux sous régions, et partant de donner plus de crédibilité et d’efficacité à la mise en œuvre de la stratégie de lutte préventive.
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En sa qualité de secrétaire exécutif, Ben Halima met en garde : «Gardons donc à l’esprit que le criquet pèlerin est un redoutable ravageur, capable de nous surprendre à tout moment, et prenons l’engagement de rester constamment vigilants et ne jamais relâcher nos efforts afin de ne plus revivre les crises de 1986/1989 et de 2003/2005. Nous savons depuis des années que cela est possible grâce à notre meilleure connaissance de la dynamique des populations et du comportement du criquet pèlerin et que le problème est, en fait, moins scientifique qu’organisationnel . »
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Alors, il estime que si la création de la CLCPRO était une étape fondamentale, la mise en place ces deux dernières années de structures nationales de la lutte antiacridienne autonome dans les quatre pays de la ligne de front -Mauritanie, Mali, Niger et Tchad- constitue la plus grande avancée institutionnelle dans l’aire de distribution du Criquet pèlerin et une consécration de la politique de la CLCPRO et du programme EMPRES dans notre région.
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A ce titre, et pour compléter cet édifice, M. Ben Halima souligne qu’une réunion des Ministres des Etats membres de la CLCPRO s’avère, comme proposée par son secrétariat en 2006 et recommandée la même année par la 4ème Réunion des Chargés de liaisons EMPRES-RO, par la mission indépendante d’évaluation multilatérale de la campagne 2003-2005, et par la 3ème réunion du Comité exécutif de la CLCPRO, le cadre approprié pour mettre en place un mécanisme de collaboration formel visant à institutionnaliser l’appui devant être apporté aux pays de la ligne de front afin de rendre pérenne la stratégie de lutte préventive dans la région occidentale, sous la supervision de la CLCPRO. Pour pouvoir organiser cette réunion, il est fortement souhaitable que l’un des Etats membres en prenne le leadership.
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Pour sa part, le président de la commission M.Hemmaly Khalifa Nassersouligne que la création en 2006 de centres nationaux de lutte antiacridienne en Mauritanie et au Mali et les étapes avancées de la mise en application des lois créant l’Agence Nationale de Lutte Antiacridienne au Tchad et le Centre National de lutte antiacridienne en 2007 est une avancée institutionnelle capitale, qui permettra aux centres nationaux dans les pays de la ligne de front de disposer d’une autonomie administrative, financière et décisionnelle et de ce fait contribuera à la durabilité de la stratégie de lutte préventive.
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Partant de cette vision globale du problème acridien, dit-il, la FAO en collaboration avec la CLCPRO a élaboré un programme de prévention EMPRES-RO dont l’exécution est en cours. Ce programme prévoit le renforcement des capacités des pays dans les domaines de l’alerte précoce, l’intervention rapide et la recherche appliquée en particulier dans les pays de la ligne de front. La coordination de ce programme de la FAO a été confiée à la CLCPRO pour une meilleure collaboration entre les pays de la région et pour la pérenniser les acquis et efforts déployés visant la réduction de l’impact des invasions acridiennes.
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Madame Mariam Mahamat Nour, au nom de la FAO qu’elle représente au Mali, a rappelé tout d’abord les nombreux rendez-vous déterminants tenus au Mali pour lutter contre le criquet pèlerin. Puis, ajoute-t-elle, qu’à la FAO, tout le monde est convaincu que la coopération régionale et la solidarité internationale ne pourront permettre la maîtrise durable du fléau, que constitue le criquet pèlerin, qu’à travers un Organisme comme la Commission de Lutte contre le Criquet Pèlerin en Région Occidentale (CLCPRO).
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«L’adage qui dit que mieux vaut prévenir que guérir s’applique avec pertinence dans le domaine de lutte contre le criquet pèlerin, car on ne le répètera jamais assez, il faut être toujours devant le criquet et non derrière lui, d’où la grande utilité de la CLCPRO. », a-t-elle martelé.
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Enfin, pour l’ouverture officielle de cette réunion, le professeur Tiémoko Sangaré, Ministre de l’Agriculturedu pays hôte qu’est le Mali souligne : «L’agriculture constitue le pilier fondamental du système de sécurité alimentaire au Mali. Elle occupe plus de 80 % de notre population et se trouve confrontée à d’importantes contraintes parmi lesquelles : les aléas climatiques récurrents, la raréfaction des terres fertiles, la pression humaine sur l’environnement, la prolifération des maladies et ennemis divers des cultures et du cheptel.
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Parmi les ennemis des cultures, le criquet pèlerin est, sans nul doute, le ravageur historique le plus redoutable capable de détruire tout sur son passage et entraîner la famine comme ce fut le cas lors de la recrudescence de 2003 et l’invasion de 2004. »
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A cet effet, dit-il, la dynamique stratégie de lutte dans laquelle nous sommes engagés, bénéficiera de tout le soutien du Mali. Avant d’ajouter : «Je suis très conforté d’indiquer que pour renforcer les bases de cette lutte, le Mali a mis en place un Centre National de Lutte contre le Criquet pèlerin. Ce Centre, comme maillon essentiel du dispositif prescrit dans la Loi d’Orientation Agricole, relatif à la Prévention et la gestion des risques majeurs et des calamités agricoles, dispose aujourd’hui d’un personnel spécialisé et est doté d’un budget annuel de 600 millions de FCFA en vue de renforcer son opérationnalité.
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Ainsi, les équipes déployées dans les zones grégarigènes du Mali entre 2004 et 2007, ont prospecté à ce jour 9.571.991 ha dont 73.961 ha en 2007.
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Ces résultats tiennent compte de la prospection conjointe Mauritanie-Mali, organisée sous l’égide de la CLCPRO cette année du 1er au 15 août ; et qui constitue une initiative à développer entre les pays du sud.». Pour terminer ses propos, le ministre Sangaré s’est engagé au nom de son pays à jouer le rôle de leadership pour la réunion des ministres.
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Alors, du 22 octobre à aujourd’hui, les participants à cette 4ème réunion ont passé largement débattu sur le sujet afin d’avoir les voies et moyens nécessaires pour consolider les acquis de la lutte contre le criquet dévastateur. Notamment le financement des projets de recherche par la CLCPRO. Ce financement, adopté depuis près de 5 ans par la commission de projets nationaux ou régionaux de recherche par la commission à hauteur de 15 000$E-U par projet n’a encore jamais été utilisé par manque de propositions. En analysant les raisons à cela, la 3ème Réunion du Comité exécutif, tenue en décembre 2006 à Nouakchott, a recommandé de porter ce montant à 25 000$EU. Le programme de travail et de budget pour 2008-2009 tient compte de cette recommandation. Il est donc fortement souhaité que les Centres de recherche des pays membres développent des projets afin d’en bénéficier.
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B. DABO
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