Les précisions du ministre Bocari Tréta à propos des engrais : « Un engrais peut être de mauvaise qualité pour un type de sol, mais bon pour un autre type »

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Grand portrait : C’est lui le (vrai) Patron de l’Administration malienne !
Bocari Tréta, ministre du développement rural

En réponse aux questions du député Bakary Koné, le ministre du Développement Rural, Dr Bocari Tréta précise que  les objectifs d’emblavure pour la culture de coton au titre de la campagne 2015/2016 (CMDT et OHVN) sont de 585 000 hectares et les besoins globaux en engrais sont de 211 999 tonnes répartis entre le complexe coton : 101 001 tonnes, l’urée perlée : 73499 tonnes et le complexe céréalier : 37 499 tonnes.

A l’en croire, l’analyse de 163 échantillons d’engrais prélevés lors du premier tour d’échantillonnage en zones CMDT/OHVN a révélé que 3404 tonnes, soit 37% des échantillons prélevés sont hors norme.

Selon lui, les prélèvements d’échantillons ont été effectués dans les magasins CMDT et OHVN, lieux de livraison des engrais au GIE (UN-SCPC/CMDT/OHVN) par les fournisseurs.

 

C’est conformément à l’article 8 du cahier de charges que  le GIE a demandé par écrit à tous  ces fournisseurs de procéder au retrait des quantités hors normes et procéder à leur remplacement. Un processus déjà en cours, assure le ministre. Qui indique qu’il n’y a pas lieu de créer la panique chez les producteurs ou d’alerter intentionnellement l’opinion publique pour des raisons inavouées.

« Un engrais hors norme est certes un engrais ne répondant pas aux critères de qualité requise. Il n’est pas de bonne qualité pour corriger les carences des sols en vue d’assurer une nutrition équilibrée des cultures.  Cependant, toute formule d’engrais chimique est mise au point en fonction de la composition agro-chimique des sols et des besoins des plantes. De ce fait, un engrais peut être de mauvaise qualité pour un type de sol, mais bon pour un autre type. » a précisé Tréta. Qui rappelle que les objectifs d’emblavure pour la culture de coton au titre de la campagne 2015/2016 sont de 585 000 ha et la quantité  d’engrais jugée hors normes est de 3 404 tonnes.  Toute chose qui représente environ 1,6 % des besoins globaux en engrais qui sont de 211999 tonnes.

« Je précise une fois de plus que la déficience en éléments nutritifs par rapport aux normes fixées par les textes ne veut pas dire que les engrais sont périmés ou frelatés comme dit dans certains médias de la place ou certains relais de groupes d’intérêt ou de pression. Ils ne sont pas non plus toxiques comme certains ont eu à le dire. », assure Treta.

Concernant les effets sur la productivité et la santé du sol et des plantes, le ministre est formel : « Les effets néfastes restent essentiellement la non atteinte des objectifs de production du fait que les plantes ne bénéficieront pas des quantités d’éléments nutritifs qu’il faut pour développer tout leur potentiel. Cependant, il faut noter que l’excès de tout est nuisible. Même les engrais de bonne qualité, dans des mauvaises conditions d’utilisation, peuvent contribuer à détériorer la structure du sol et à altérer les eaux souterraines. ».

En ce qui concerne les marchés de fourniture des engrais, Dr Bocari Tréta explique qu’ils ont été attribués suite à un appel d’offres « pour approvisionner les producteurs des zones CMDT et OHVN en engrais au titre de la campagne 2015-2016 ».    Et d’assurer qu’il n’est en rien mêlé à ces marchés qui sont gérés par le GIE qui l’en informe après.

Selon les explications du ministre, c’est au cours de la réunion de restitution des résultats des laboratoires (national et internationaux) tenue le 02 avril 2015 qu’ils ont pu cerner toute la dimension de cette épineuse question de qualité des engrais.

« Je rappelle que par souci de transparence, j’ai insisté à ce que tous les fournisseurs ayant pris part à l’appel d’offre soient présents. Et  depuis le mois de décembre 2014, j’ai engagé par écrit le GIE à prendre les dispositions pour faire respecter les délais de livraison et de prendre contact avec la DNA pour amorcer le processus de contrôle de qualité des engrais issus de l’appel d’offres dudit GIE. », a-t-il précisé.

Avant de laisser entendre qu’il a été informé de la présence de ces engrais de mauvaise qualité par la Direction Nationale de l’Agriculture à travers son rapport sur les résultats d’analyse chimique des échantillons réalisés par le Laboratoire–Sol-Eau–Plante de Sotuba en mars 2015 et certains laboratoires internationaux saisis par ses soins.

« J’ai tenu, par souci de transparence à organiser une rencontre avec tous les acteurs concernés pour leur restituer les résultats et les tenir informés de la teneur de la lettre de mon homologue de Côte d’Ivoire qui attirait mon attention sur l’importation et la commercialisation en République de Côte d’Ivoire et dans la sous-région d’engrais non conformes. Cette lettre nous demandait aussi de prendre des dispositions pour protéger les producteurs qui sont les utilisateurs finaux de ces engrais », a-t-il martelé. Et d’indiquer que conformément à l’article 8 du cahier de charges, le GIE a demandé par écrit à tous  ses fournisseurs de procéder au retrait des quantités hors normes et procéder à leur remplacement. Un processus en cours, explique le ministre.

Pour lui, les  résultats des analyses indiquent les stocks mis en cause. Aussi, les fournisseurs qui ont livré lesdits stocks sont connus et les zones de dépôt sont identifiées.

Afin de prévenir ce genre de situation et dans le souci d’approvisionner les producteurs maliens en engrais de qualité et ainsi améliorer la production et la productivité agricoles et dans l’optique de rentabiliser la subvention des engrais, le ministre promet la mise en œuvre des dispositions suivantes : la  sensibilisation des acteurs concernés, la programmation et la réalisation  de trois passages pour l’échantillonnage afin que l’ensemble des stocks puisse être contrôlé, la formation des agents chargés du contrôle, le renforcement des capacités du laboratoire sol-eau-plante de Sotuba en moyens humains, matériels et financiers. Mais aussi, rendre systématique le contrôle obligatoire de tous les stocks d’engrais destinés au Mali, la  relecture des textes législatifs et règlementaires en vigueur, l’observation de la rigueur par l’Etat  dans l’application des textes relatifs au contrôle de qualité des engrais.

D. Diama

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15 COMMENTAIRES

  1. Honnêtement Mr le Ministre, vous n’avez pas d’arguments solides. Si une partie de l’engrais qui a été commandé ne correspond aux normes de certains sols du Mali, alors ceux qui ont attribué le marché, qui étaient tenus de suivre son exécution, ont triché, volé et commis un crime contre les paysans et tout le Mali. Qu’il plaise à vous de démissionner.

  2. Monsieur l’agro- chimiste , cesse de nous distraire, ce qui est évident les engrais ne répondent pas aux normes et il y a bel et bien sous-dosage.
    Donc ne distrait pas les personnes.
    Le ministre doit tirer toutes les conséquences techniques , administratifs et politiques.

  3. POURQUOI LES CHOSES LES PLUS SIMPLES AILLEURS DEVIENNENT COMME IMPOSSIBLES AU MALI. Toutes ces theories ou hypotheses servent a quoi? Il n y a rien de metaphyque rien. ON EST EN FACE DE CHOSES VERIFIABLES. Mais encore il faut qu’il y est le minimum de transparence et d’honnetete. Deux qualites qui semblent inexistantes chez la plupart des polliciens; surtout dans le Mali de ces 24 dernieres annees. De comportements pareils s’ils sont verifies meritent la PEINE CAPITALE. Nous nous trouvons face a des actes purement inhumains et criminels de la part d’apatrides qui sont prets a tout pour s’enrichir. LES SANCTIONS DOIVENT ETRE A LA HAUTEUR DES CRIMES. PAS PLUS, NI MOINS.

  4. Espérons qu’il y a de bons chimistes spécialistes des engrais pour apporter un démenti vigoureux à phrase ci-après :

    ” Cependant, toute formule d’engrais chimique est mise au point en fonction de la composition agro-chimique des sols et des besoins des plantes. De ce fait, un engrais peut être de mauvaise qualité pour un type de sol, mais bon pour un autre type”

    Si la composition n’est pas exacte c’est qu’on a remplacé les éléments manquants par quelque chose d’autre.

    Cette quelque chose qui manque c’est quoi?

  5. Soyons responsable surtout quand on défend sa profession. Les commandes d’engrais sont commandés selon des caractéristiques bien précises et généralement avec la recherche agricole (IER). celle ci effectue une analyse de nos sols et préconise des formules d’engrais qui corrigent les déficiences des sols mis sous cultures et avec les spécifications des cultures.
    Si les engrais fournis ne correspondent pas aux normes définis au niveau des cahiers de charge, c’est qu’il n’est pas bon. Alors ne défendons pas l’impossible, les engrais sont sous-dosés et chacun doit s’assumer et se poser la question quel rôle j’ai joué pour que les engrais répondent aux normes ou qu’est ce que j’ai fait pour que les engrais soient sous dosés?
    Alors Dr Tereta, soyons responsable assumez-vous pleinement. Et pour dire qu’il n y a pas de fumée sans feu.
    Jamais un ministre n’a été interpellé pour un problème de ce genre alors ayons assumez- vous et démissionné de votre poste de ministre.
    Au lieu de vous en prendre à cet honorable qui n’a fait que son travail et il l’a bien fait car au finish, c’est le producteur qui paye et non la CMDT, ou la DNA ou le ministère.
    Et puis notre Dr vetéo et tout puissant ministre du DR veux nous faire croire à l’impossible en faisant croire que l’engrais peux bon pour un autre sol.
    Comme, il sait défendre l’impossible comme il l’a déjà fait en soutenant un bureau d’une faîtière mis en place de haut en bas sans élection et sans consultation des producteurs à la base. c’est dire qu’il n’a aucun respect pour les producteurs, alors notre cher Dr ne doit pas rester ministre du développement rural.
    Il a du mépris pour les producteurs , comme il est Dr vetéo alors IBK n’a qu’à mettre le ministère de l’élevage et un autre pour l’agriculture qui sera confié à cadre qui a du respect pour les producteurs.

  6. Monsieur le chimiste, ne nous faites pas croire que vous n’êtes pas partisans. Quand vous traitez les faits sans avoir les éléments d’appreciation vous induisez tout le monde en erreur.
    Expliquez nous la présence de métaux lourds dans les engrais incriminés (chrome, plomb, cadmium etc). Que font- ils dans ces engrais ?
    Merci de nous éclairer.

  7. J’ai trop entendu !!!! Arrêtons de parler d’engrais “frelaté, toxic, ou autres…..”. C’est une erreur d’expression. Un engrais “X” est formulé selon les besoins de la plante “Y” qui est fonction de la qualité du sol “Z”.

    Un engrais formulé par ex: 14 N (Azote), 22 P2O5 (phosphore); 12 K2O (potassium) pour une rotation coton -maïs- sorgho bien qu’aux normes sur un sol ferrallitique lessivé a faible taux de matière organique (sol typique Mali) peut être source de destruction de la texture et de la structure du sol en bloquant les différents éléments chimiques qui seront emportés dans le profil du sol par simple lessivage par les eaux et rendre les éléments non disponibles à la plantes. Par conséquent vous allez avoir une réduction drastique du potentiel de production de la culture donnée et au fil des années un mauvais sol qui a un faible pouvoir de rétention!!!!!! Pourtant votre engrais était aux normes !!!!!!!!!!.
    Donc soyons prudent cet engrais que l’on considère de “frelaté,toxic etc….” n’est pas vrai car peut être utilisé pour d’autres cultures qui donneront la totalité de leur potentiel de production. Les industriels peuvent jouer sur le dosage des différents éléments qui d’un gramme de K20 à 3 gramme N de réduction dans la formule peut apporter gros au finish. De là incriminer la DNA, la CMDT, l’APCAM ou le département soyons sérieux. QUI parmi ceci était à l’usine lors de la formulation définitive???? Je ne défends personne c’est mon travail en tant que citoyens et Agronome ayant travaillé dans des labo spécialiste en physique et chimie des sols de dire la réalité et éclairer la lanterne des autres.

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